Eveil au patrimoine et à l’histoire au fil des eaux charentaises et sévriennes en liaison avec la Nouvelle-France publié le 20/07/2007  - mis à jour le 16/04/2012

Projet pédagogique

Objectif général

Un projet centré sur ces deux axes fluviaux pour établir un pont avec le Canada peut permettre d’aborder la question coloniale et de mieux connaître sa région, tant d’un point de vue historique que patrimonial. C’est l’occasion de montrer comment l’histoire reste parfois inscrite dans notre environnement et nos paysages. La géographie n’est bien sûr pas absente : c’est un moyen d’évoquer l’organisation spatiale de notre région à une époque reculée.

Thématiques possibles

Il est possible de s’intéresser aux liaisons maritimes et fluviales, aux produits échangés mais surtout aux éléments du patrimoine témoignant de ces échanges avec la Nouvelle-France ou encore des productions qui lui sont destinées, en particulier les blés, les eaux de vie ou encore le bois.
Ce projet peut être une invitation à travailler sur les moulins de la Sèvre ou de la Charente, sur la société Martell. Mais il ne faut pas négliger l’environnement avec la question des bois et forêts ou encore celle des dessèchements des marais, qui contribuèrent par exemple à transformer le pays marandais en zone de production céréalière.
Une sortie pédagogique sur quelques sites et un travail sur le paysage est indispensable, depuis l’école primaire jusqu’au lycée.

Site des ateliers de
tanneurs et chamoiseurs,
vue du quai de la
Régratterie, Niort

C’est dans ce quartier que logeait et travaillait la plupart des chamoiseurs, tanneurs et gantiers de la ville. Ils travaillaient notamment les pelleteries venues de la Nouvelle-France. Les gantiers envoyaient leurs gants vers Québec. Publiée dans l’inventaire des lieux de mémoire.


Ressources possibles

Les offices de tourisme peuvent répondre à nos besoins mais il ne faut pas négliger non plus les associations qui redonnent vie parfois à certains éléments de notre patrimoine (cf. les moulins sur la Sèvre et sur Marans en particulier).
Les Dépôts départementaux d’archives sont à l’évidence indispensable. Certains ont déjà produit des inventaires de sources en liaison avec la Nouvelle-France, à l’image de celui de Charente-Maritime. Un tel projet impose également de travailler avec des archives : sources écrites et des plans d’époque que l’on pourra retrouver dans ces dépôts d’archives, sans oublier le dépôt d’archives de la Marine de Rochefort (Service Historique de la Marine, Rochefort).
A propos des eaux de vie, deux types de documents d’archives sont incontournables : les États des magasins et adjudications de marchés pour les magasins du Roi de Rochefort (Service Historique de la Défense, Arsenal de Rochefort) et les États des cargaisons au départ de Rochefort ou de La Rochelle .

Hôtel particulier ayant
appartenu à la famille
Martell dès 1760
Photo M. Deneyer, 1987.
Publié sur le site de
l’inventaire des lieux de mémoire.

Il ne faut pas négliger les archives privées. La société Martell, maison fondée en 1715, conservent toujours ses archives, en particulier les journaux et la correspondance du fondateur de la maison, Jean Martell (1694-1753). On y retrouve des témoignages des transactions réalisées entre la société Martell et la ville de Louisbourg. Si les eaux-de-vie sont sans doute le produit phare, la société Martell fournissait également d’autres produits : vins, huiles, peaux, textiles, bois….
Malgré de nombreux travaux, le site originel au bord de la Charente, est resté celui de la société. En soi il peut d’ailleurs faire l’objet d’un projet pédagogique sur l’évolution d’une société depuis le XVIIIe siècle.
On consultera aussi avec profit le site de l’inventaire des lieux de mémoire du Poitou-Charentes et du Québec, qui permet d’identifier ces lieux mais également de disposer de ressources multiples (iconographie, contacts et partenaires).

Éléments de mise en œuvre

Ce type de projet pédagogique pourrait reposer sur une découverte de la vallée soit de la Charente soit de la Sèvre et d’en construire une sorte de cahier de voyage, présentant différents sites caractéristiques et, le cas échéant, en liaison avec les colonies. Le patrimoine paysager et monumental est fort riche tant sur les rives de la Sèvre que de la Charente, et donne suffisamment d’éléments pour une projet ambitieux. Il faudrait y associer des collègues de français pour introduire un travail littéraire sur les descriptions et autres récits de voyages.
Des collègues de langue vivante ont également leur place pour ouvrir ce travail sur l’étranger et sur la dimension touristique, très liée à la dimension patrimoniale.

Ports liés à la Nouvelle-France

Parmi les activités pédagogiques à réaliser, un exercice cartographique pourrait conclure le projet. Pourquoi ne pas construire un croquis de l’organisation spatiale de notre région en liaison avec la Nouvelle-France à l’époque moderne. On pourra y trouver les liaisons maritimes et les liaisons fluviales, les flux de marchandises diverses et les différents pôles (principaux : Rochefort et La Rochelle, secondaires : Tonnay-Charente, Marans, Niort, Angoulême…).
Ces derniers pourraient être organisés en fonction de leur place dans le réseau commercial : Rochefort et La Rochelle, portes atlantique et synapses avec la Nouvelle-France ; Marans et Tonnay-Charente, les deux principaux arrière-ports et les deux principales zones de rupture de charge sur ces deux fleuves, Niort, Angoulême, pôles de production, et de transformation… Il faut bien entendu intégrer les milieux en particulier les zones humides et les espaces de « dessèchement » qui deviennent des zones de production céréalière non négligeables.

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Auteur

 Laurent Marien

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