La Révolution Tranquille publié le 27/06/2007  - mis à jour le 26/10/2021

Évoquer les transformations de la révolution tranquille, c’est reconstituer la naissance du Québec moderne, du Québec d’aujourd’hui pour lequel la culture ne peut exister sans la francophonie et sans la laïcisation de la société. C’est le Québec des relations internationales, celui qui se cherche et qui a trouvé sa place dans le monde sans jamais avoir à revendiquer son appartenance au Canada, bien au contraire !!
Aussi, était-il difficile de rédiger une note à la fois claire et succincte permettant aux uns d’avoir des informations plus politiques tandis que les autres avaient besoin de renseignements plus économiques.
C’est pourquoi, nous avons pris le parti de dissocier cette présentation avec dans un premier temps un volet plus politique tandis qu’un second temps s’ouvrira sur une phase plus économique.

La période de la révolution tranquille

La révolution tranquille voit le jour au Québec avec la victoire aux élections de 1960 de Jean Lesage et du parti libéral. Cependant, les sociologues et les historiens ne sont pas tous d’accord sur les limites de cette période. Pour certains, elle ne survivra pas au gouvernement libéral (élections remportées en 66 par l’union nationale de Daniel Johnson père), tandis que pour d’autres elle s’achèvera vers le milieu des années 70, avec la fin du mandat de Robert Bourassa (1976) et certains vont même jusqu’au référendum de 1980.
En fait, si les courants s’opposent c’est que les premières recherches sur cette période ont surtout été faites par des sociologues comme Fernand Dumont1 qui ont vu dans la révolution tranquille la rupture avec les années de la Grande Noirceur et qui ont insisté sur la modernité mise en place au Québec.
Ce courant influencé par l’école de Chicago2et qui envisage cette période comme une totale rupture est aujourd’hui en partie remis en cause par les nouvelles recherches3 qui démontreraient au contraire que les changements socio-économiques des années 60, ne sont rien d’autre qu’un des aboutissements de l’évolution industrielle et urbaine. Il ne s’agirait plus de rupture mais simplement de tournant.
En tout état de cause, la révolution tranquille apparaît comme une période faste après des années de crises. Elle a vu de nombreux changements économiques et sociaux qui n’ont pas été toujours mis en place sans quelques soucis : (nationalisation de l’électricité ; laïcisation de l’enseignement et de la société ; développement de l’identité québécoise et instauration d’un état providence…)

Sur le plan historiographique

La plupart des auteurs s’entendent pour dire que la révolution tranquille est synonyme pour l’économie québécoise de modernisation. Ils vont même jusqu’à qualifier cette époque comme étant celle qui permis à la province d’en rattraper bien d’autres. C’est aussi le moment où, les décisions politiques permirent aux québécois de comprendre qu’ils étaient à même d’avoir une économie digne de ce nom sans pour autant compter sur le fédéral.
Ainsi pour permettre un tel développement les gouvernements successifs ont utilisé la caisse de dépôts, créée par le gouvernement Lesage permettant l’arrivée de fonds étatiques dans les sociétés nouvellement nationalisées. Cette injection d’argent frais allait parfois les pousser vers un développement hors du commun, comme ce fut le cas de la société Bombardier.
Parallèlement à cette main mise de l’état sur de grandes sociétés comme Hydro-québec, on notera le développement d’une fonction publique qui permettra l’homogénéisation sur tout le territoire des services de l’état provincial et qui servira aussi de tremplin à de nombreux jeunes diplômés qui y feront leurs classes avant d’intégrer les grandes sociétés publiques, semi- publiques ou privées.
C’est aussi la naissance d’une classe moyenne importante, formée dans les écoles laïques de la province et qui soutiendra les gouvernements dans leur désir d’indépendance face au Fédéral puisque pour la première fois, elle ne ressentira plus ce sentiment d’infériorité face aux anglophones mais elle prouvera que les canadiens francophones ou que les nouveaux québécois sont à même économiquement de tenir tête à leurs homologues des autres provinces.
Cependant, dans les années 80, la gestion ne fut pas toujours excellente et cela, aboutira, à la perte du pouvoir par les partisans d’un état providence québécois puisque les dettes de la province vont alors exploser.

Bibliographie

 La révolution tranquille, rupture ou tournant ?
article paru dans Journal of Canadian Studies, revues d’études canadiennes, vol 32, hiver 98, p 23-51

 DESMOND (Morton), A short history of Canada
éditeur : MC Clelland stewart, Ltd, 2006

 Marc Lesage et Francine Tardif (sous la direction de), Trente ans de révolution tranquille : entre le Je et le Nous
éditeur : Itinéraires et mouvements, Montréal, Bellarmin, 1989.

 GERIN-LAJOIE (Paul), Combats d’un révolutionnaire tranquille
éditeur : Montréal, CEC,1989

 PAQUET (Gilles), Oublier la révolution tranquille
éditeur : Liber, Montréal,1999

 ROY (Paul-Emile), Il faut achever la Révolution tranquille
éditeur : Louise Courteau éd, 2006

 MONIERE(Denis), Le développement des idéologies au Québec des origines à nos jours (1977)
éditeur : Québec Amérique, 1977

Lycée professionnel : terminale B.E.P Histoire

  • Programme : évolution de la société française de 45 à nos jours
    • objectif : définir le terme d’état providence
    • démarche envisagée : comparer la société française des années 60 et la société québécoise afin de définir ce qu’est une société keynésienne
  • Programme : la vie politique française de 45 à nos jours
    • démarche envisagée : comparer la société française des années 60 et la société québécoise afin de comprendre le fonctionnement des deux systèmes politiques.
      Cette étude portera seulement sur les élections au sein de la province du Québec.

ECJS en parallèle avec le programme d’histoire Term BEP

  • Programme :
    • la France depuis 45
    • la France évolutions socio-économiques
      cette analyse peut participer d’une étude plus importante sur les changements socio-économiques dans la seconde moitié du XXème siècle dans les pays occidentalisés.
    • objectif : comprendre la place de l’état dans un système économique de type keynésien (cf-état providence)
  • Programme ECJS
    • objectif : comprendre le système politique québécois à travers les élections de la révolution tranquille

(1) Fernand DUMONT (1927-1997) : sociologue, essayiste, écrivain, poète et professeur.

(2) L’école de Chicago est un mouvement d’architecture et d’urbanisme nommée ainsi car les premières réalisations qui en découlèrent se firent à Chicago, aux États-Unis à la fin du XIXe siècle. La phase d’apogée de ce mouvement est située approximativement entre 1875 et 1905.

(3) Ces nouvelles recherches ayant été menées par des historiens.

Document joint
un document bibliographie Fernand Dumont (HTML de 242.1 ko)