La vie scolaire / Hachette Education, 1997 (note II) publié le 09/05/2008  - mis à jour le 23/06/2008

Pages : 123

Introduction

L’introduction trace les contours de la vie scolaire, entre concepts et quotidienneté : « l’être-là, nous dit l’auteur, l’élève en retard ou renvoyé de cours, la retenue, le cartable volé... ». Il en dessine également l’historique. La vision de la vie scolaire dépend de la position de celui qui la voit (CPE, chef d’établissement, élève. , .) et l’on en trouve quelques caricatures : « l’instance disciplinaire, le pôle animation, le centre administratif . . . » . Mais au-delà de celles-ci, la vie scolaire est d’abord une réalité de terrain et une unité fonctionnelle, elle s’inscrit dans une approche globale du fonctionnement et du rôle de l’école dans la société, et à ce titre engage chacun des membres de la communauté éducative.

Des précurseurs à l’institution de la vie scolaire
La notion de vie scolaire répond historiquement à une approche nouvelle de l’élève dans le système éducatif, suivant les changements de la société et l’évolution des moeurs.
Elle trouve son origine à la fin du XIXe siècle et apparaît au sommet de sa vitalité dans les années 1960/1970.A partir des années 1980, elle trouve sa place au cœur de la pédagogie.
Historiquement, la vie scolaire trouve quelques précurseurs : l’américain John Dewey (expérimentateur de la méthode d’éducation libérale, vers 1860), le philosophe Henri Marion (1890), les chercheurs Jean Piaget et Henri Wallon, les pédagogues de l’éducation nouvelle, Célestin Freinet et Roger Cousinet, ainsi que les mouvements de jeunesse (Ligue de l’enseignement, Scouts, CEMEA, Francas, AROEVEN, etc,) du début du XXe siècle à nos jours.
Le plan Langevin Wallon (1947) et les mouvements pédagogiques contemporains des événements de 1968 jouent un rôle déterminant.
Un certain nombre d’événements contribuent à l’émergence de la vie scolaire : création de cafétérias et de clubs dans certains établissements dès les années 1960, bouleversements de 1968, apparition dès 1959 de l’autodiscipline et des foyers, modification du rôle des surveillants généraux en 1965, généralisation des foyers socio-éducatifs et création des délégués des élèves (1968), création des CE/CPE en 1970, définition de leur nouvelle mission en 1982.
L’établissement n’est désormais plus uniquement un lieu d’étude, mais aussi un lieu de vie, et il y a complémentarité entre éducation et pédagogie.

Les structures de la vie scolaire : temps et espace
L’auteur montre l’importance d’une bonne prise en compte du temps et de l’espace dans la vie Scolaire. Il montre comment la notion de vie scolaire permet de modifier et de mieux prendre en compte ces dimensions, même modestement.
Les emplois du temps traditionnels ne sont guère adaptés au temps vécu des élèves : souvent saturés de cours. Ils ne prennent pas assez en compte les rythmes biologiques, notamment la nécessaire pose de « 12/14 », et les besoins physiologiques propres des adolescents.
Sont examinés les apports positifs des différentes expériences de rénovation du temps Scolaire : « 1/3 temps pédagogique », « travail autonome », « 10 % », et la question de la place des activités périscolaires dans l’établissement (« supplément d’âme » ou concept central ?). L’auteur montre que le périscolaire s’est le plus souvent cantonné à occuper les temps morts des élèves.
Il montre aussi la difficulté à intégrer la vie démocratique (délégués des élèves), l’orientation et les thèmes transversaux (SIDA, prévention routière, toxicomanie, action culturelle), qui se heurtent à la conception traditionnelle de l’emploi du temps, et la résistance des élèves à s’investir dans des activités parascolaires qui prendraient sur leur temps libre.
L’auteur plaide pour une rénovation du temps scolaire : temps « capitalisé », développement de l’heure de vie de classe, emplois du temps souples, développement des pauses, etc., et insiste sur l’un de ses corollaires, à savoir une communication et des modes d’information performants dans l’établissement.

L’organisation traditionnelle de l’espace ne répond plus aux besoins actuels de la pédagogie et de la vie scolaire : travaux de groupes, audiovisuel, convivialité, autant de faits qui nécessitent des évolutions, prises en compte dans les nouvelles constructions,
La permanence doit être rénovée dans le sens d’une plus grande convivialité, mais aussi la demi-pension et l’internat dans bien des cas, même si les avancées y sont plus importantes.
La rénovation des internats est un moyen d’enrayer leur déclin ; la cafétéria modifie partiellement la relation des lycéens à leur établissement ; les clubs doivent trouver des lieux adaptés à leur bonne marche ; le CDI doit être accueillant et bien équipé ; les salles de travail doivent être réellement adaptées à l’étude, il s’agit à la fois d’accompagner le progrès pédagogique et de mieux tenir compte de la vie collective, de donner aux élèves un sentiment d’appartenance et l’envie de rester dans l’établissement en dehors des heures de cours.

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Auteur

 Michel Mateau

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