"Tâche complexe" sur les modes de scrutin en classe de seconde publié le 29/06/2022  - mis à jour le 26/09/2022

Retour d'expérience

Cette "tâche complexe", présentée ici sous la forme d’un retour d’expérience, a été réalisée par des enseignants stagiaires de l’académie de Poitiers, dans le cadre de leur formation disciplinaire à l’INSPE : Quentin COUSSIT (lycée Valin), Mathias LENZI (lycée Saint-Exupéry), Adam MOULAI (lycée Dautet).
Formateur : David HENAUX

La tâche complexe est une tâche mobilisant des ressources internes (connaissances antérieures - notamment les prérequis, expérience personnelle, ...) et externes (ressources documentaires, fiches méthodologiques,...). La tâche est réalisée en relative autonomie par les élèves mais le rôle de l’enseignant est essentiel pour guider, accompagner et apporter des aides progressives (étayage).
Motivante pour l’élève, la tâche complexe donne du sens aux apprentissages et permet le développement de compétences multiples.

Niveau et thème

  • Classe de seconde - Partie sociologie et science politique
  • Questionnement : Comment s’organise la vie politique ?

Prérequis

Les différentes modalités d’une élection ont été étudiées en amont de la séquence :

  • modes de scrutins (majoritaire, proportionnel, mixte) ;
  • types de scrutins (uninominal, plurinominal [de liste], à un tour, à deux tours).

Objectifs de la séquence

Objectif d’apprentissage : Comprendre comment les différents modes de scrutins (proportionnel / majoritaire) déterminent la représentation politique et structurent la vie politique.

Les différents modes de scrutin avaient été étudiés en amont. La séquence présentée ici avait pour objectif de permettre aux élèves de s’approprier réellement le contenu didactique par une mise en activité dans le cadre d’un travail de groupes.

Jouant le rôle de citoyens tirés au sort et chargés par le Président de la République de rédiger une nouvelle Constitution, les élèves ont dû rédiger un rapport présentant les avantages et les limites des scrutins majoritaire et proportionnel. Ils ont pu s’appuyer sur des documents mis à leur disposition.

Au-delà de l’étude des notions et mécanismes du questionnement, il s’agissait de travailler autrement pour :

  • Favoriser le travail coopératif entre élèves ;
  • Développer l’autonomie des élèves ;
  • Développer la rédaction des paragraphes argumentés et leur enchaînement dans un raisonnement argumenté.

Durée

3 séances d’une heure

Scénario pédagogique

Étape 1

Nous avons d’abord présenté l’activité aux élèves. Pour cela nous avons suivi les étapes suivantes :

  • Nous avons commencé par présenter le contexte de l’activité ainsi que les objectifs de la séquence.
  • Nous avons ensuite présenté les modalités du travail de groupes, et en particulier les 3 rôles que les élèves de chaque groupe ont dû à se répartir (rédacteur, médiateur-planificateur et animateur).
  • Nous avons insisté sur les règles à respecter durant ce travail coopératif (déplacement / volume sonore / conditions requises pour demander de l’aide à l’enseignant etc.).
  • Nous avons présenté le plan de travail (voir dans l’étape 2 ci-dessous) et les tâches à réaliser, puis les deux grilles d’évaluation, notamment celle attribuant des points à leur attitude durant le travail de groupe : travail dans le calme, investissement de tous dans la tâche, bonne coopération entre les élèves, respect des rôles attribués à chacun, respect du temps imparti.

Voici le diaporama que nous avons utilisé pour présenter le travail aux élèves (en 10 minutes) :

diaporama_de_presentation (Powerpoint de 447.9 ko)

Étape 2

Nous avons réparti les élèves en groupes de 3 et nous sommes assurés que les 3 rôles avaient bien été distribués :

  • Un rédacteur chargé de prendre en notes les réflexions du groupe ;
  • Un médiateur-planificateur chargé de poser les éventuelles questions à l’enseignant, et de veiller à la bonne gestion du temps imparti ;
  • Un animateur chargé de distribuer la parole, d’organiser les échanges, et veiller au respect des tâches à réaliser.

Nous avons distribué un plan de travail à chaque groupe, que vous pouvez télécharger sous différents formats :

Plan de travail (Word de 66.8 ko)
Plan de travail (OpenDocument Text de 47 ko)
Plan de travail (PDF de 198.7 ko)

Étape 3

Les élèves ont collaboré au sein de chaque groupe pour suivre les consignes indiquées dans le plan de travail.

Ils ont complété la grille d’auto-évaluation (tableau "tâches à réaliser durant l’activité de groupes") à mesure qu’ils progressaient dans l’activité. Pour les élèves, c’était l’assurance de ne rien oublier. Pour nous, c’était le moyen de vérifier rapidement l’état d’avancement du travail en circulant entre les groupes.

Pour terminer, nous avons pu compléter les deux grilles d’évaluation pour chaque groupe, l’une sur l’attitude et l’autre sur la qualité du rapport.

Voici une (bonne) copie de l’un des groupes. Elle est loin d’être parfaite (elle contient notamment une erreur sur les limites du scrutin majoritaire), mais elle donne une idée de ce que les élèves ont pu faire.

copie-2 (PDF de 4.9 Mo)

Bilan de l’expérience

Ce qui a bien fonctionné

Les élèves ont totalement joué le jeu en termes de comportement attendu, seuls deux groupes d’élèves sur les trente groupes ayant participé (sur les 3 classes) ont perdu 1 à 1,5 point à cause de leur attitude. Soit parce qu’ils ont eu des difficultés à rentrer dans la tâche, soit à cause d’un élève qui n’a pas travaillé et a donc pénalisé (temporairement) le groupe sur la dimension coopérative. Ce moyen de contrôle social parait donc très efficace mais il semble nécessaire de bien l’expliquer en amont, et de le réexpliquer en cas de non-respect.

Par ailleurs, les élèves ont unanimement reconnu que si l’activité n’avait pas été notée ils ne se seraient pas autant investis dans la tâche, pour eux c’était de l’ordre de l’évidence.

Ils ont également beaucoup apprécié d’avoir pu former les groupes par affinité, même si cela peut poser des problèmes si les élèves les plus fragiles ou les moins aptes à se mettre spontanément au travail se regroupent.

Ce qui a moins bien fonctionné

Certains élèves, dont le groupe avait pris du retard, se sont montrés particulièrement stressés par la note. Il a fallu trouver des compromis pour ne pas trop les pénaliser et les rassurer, sans créer d’injustices vis-à-vis des autres groupes.

Les absences lors du choix des groupes ont donné lieu à des difficultés pour rentrer dans la tâche lors de la seconde séance. A l’inverse, des élèves présents lors de la première séance ont été absents lors d’une des suivantes, ce qui a pu poser certains problèmes.

En conclusion, nous pouvons distinguer trois principaux éléments de réussite de cette séquence de cours :

  1. La formation disciplinaire à l’INSPE sur le travail de groupe nous a permis de prendre conscience des difficultés de l’exercice et des erreurs à éviter.
  2. Nous avons conçu la séquence à trois, avec l’aide de notre formateur et de nos tuteurs et tutrices, puis nous l’avons testée en classe et améliorée en tenant compte des difficultés rencontrées sur le terrain. C’est donc un véritable travail d’équipe.
  3. La mise en situation des élèves (jeu de rôle) et le travail en groupes ont favorisé leur engagement. Nous attendions des élèves qu’ils débattent entre eux et qu’ils choisissent le mode de scrutin qui avait leur préférence, mais de nombreux groupes sont allés au-delà en expliquant les raisons de leur choix, ce qui d’une certaine manière atteste de leur engagement.

Finalement, cette séquence a contribué à la formation de citoyens capables de penser par eux-mêmes, et d’avoir une opinion éclairée, ce qui était pour nous important.

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Auteur

 David Hénaux

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