La frontière canado-américaine : barrière ou interface ? publié le 02/08/2007  - mis à jour le 16/05/2011

Lycée général et technologique

La frontière est devenue un objet géographique très particulier, construite par une société, souvent dans des conditions difficiles et organisant un territoire.
La frontière est une notion souvent définie comme une limite qui sépare un État d’un autre, la frontière ne peut donc exister sans État. Il existe aujourd’hui environ 250000 kms de frontières dans le monde et beaucoup sont apparues au cours du XXe siècle par la volonté des puissances coloniales ou à l’issue de guerres (guerres mondiales, guerres de décolonisation).
Les frontières des 190 pays et quelques admis à l’ONU sont internationalement reconnues mais, avec le mouvement de mondialisation, perdent de plus en plus leur sens de séparation.
Jacques Lévy explique que les frontières sont paradoxales : « une frontière n’est effective comme ligne que lorsqu’elle n’est pas menacée, en temps de paix. Elle permet aux différences entre modes de vie, systèmes juridiques, organisations politiques de s’exprimer de manière topologique, donc particulièrement visible ».
Il explique aussi que trois types d’effets spatiaux de la frontière ont été mis en valeur  : celle de barrière, qui est sa raison d’être, mais aussi celle d’interface et celle de territoire. Dans le deuxième cas, la frontière ne fait que filtrer et canaliser des relations entre espaces qui existeraient de manière plus diffuse sans elle. Dans le dernier, du fait des deux premières fonctions, elle crée un territoire frontalier, dupliqué de chaque côté de la ligne, c’est-à-dire, au bout du compte, des confins d’un genre particulier » .

Fond de carte des côtes et
frontières du Canada.

La frontière entre le Canada et les États-Unis a été fixée par l’acte de 1774, qui réglait le sort de l’ancienne Nouvelle-France après la victoire des Anglais. Aujourd’hui, ces 8891 kilomètres qui séparent ces deux pays sont souvent surnommés « la plus longue frontière du monde sans surveillance ». Elle est composée de deux sections : l’une entre le sud du Canada et les états continentaux américains qui mesure 6 414 km et l’autre, entre l’Ouest du Canada et l’Alaska 2 477 km.
Avec les accords de coopération de l’Alena, cette frontière est souvent perçue comme une formalité rapide pour les ressortissants canadiens ou américains. Pourtant, depuis les évènements de septembre 2001, le gouvernement américain renforce la sécurité et demande au gouvernement canadien d’être plus sévère sur le passage des hommes car la possibilité de filières terroristes depuis le Canada est plus forte. Cette frontière est-elle une réalité géographique ou une division imaginaire ? Est-elle une frontière « barrière », « interface » ou crée-t-elle un territoire particulier ?

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Auteur

 Céline Mélisson

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