La généalogie: un outil historique au service de la mémoire franco-québécoise publié le 29/06/2007 - mis à jour le 16/04/2012
Peu considérée par les historiens français, la généalogie ou la recherche des origines est en revanche, une « branche » très dynamique de l’histoire, de l’autre côté de l’Atlantique.
Depuis le début du siècle et les recherches de l’archiviste PG Roy, la généalogie a gagné ses lettres de noblesse. Une seconde étape est franchie avec le PRDH . En 1966, le Programme de recherche en démographie historique est lancé par deux démographes de l’université de Montréal : Hubert Charbonneau et Jacques Légaré.
A partir de ce programme, ils établissent le Registre de la population du Québec ancien. Tous les registres paroissiaux, certains recensements et bien d’autres sources encore, servent de base aux fiches familiales et individuelles. Grâce à des couplages, la population du Québec est ainsi reconstituée. Elle sert alors de base à de nombreuses études comme celle de Danielle Gauvreau sur la population de Québec, mais elle permet surtout de renouveler la généalogie. Cette dernière est assez exhaustive au Canada : René Jetté reprend tous les résultats hérités des recherches de Cyprien Tanguay et d’Archange Godbout dans son dictionnaire généalogique ; parallèlement de nombreux sites Internet fleurissent sur les familles d’émigrants français au Québec. Les documents sont consultables aux archives départementales françaises mais grâce à l’importance de cette base de données, leur recherche est beaucoup plus aisée du « côté canadien ». La généalogie prend alors tout son sens pour l’historien, elle recompose « l’histoire des familles ».
L’émigration française vers le Canada est un thème très important de chaque côté de l’Atlantique :
- du côté québécois car de nombreux québécois de souche descendent des colons français et les ¾ des émigrants viennent de l’ouest d’une ligne Bordeaux-Soissons ;
- du côté français et plus particulièrement de la région Poitou-Charentes car elle constitue un des plus importants bassins d’émigration aux XVIIe et XVIIIe siècle vers la Nouvelle-France : le centre-ouest a connu un taux de migration comparé à sa population cinq fois plus élevé que la moyenne nationale.
De nombreux historiens comme Robert Larin ou encore Leslie Choquette se sont penchés sur l’évaluation de ce flux :
- R. Larin dispose d’un corpus non exhaustif de 730 migrants vers la Nouvelle-France et l’Acadie. ;
- Leslie Choquette estime, quant à elle, la contribution aunisienne à 1200 personnes dont 855 Rochelais.
Dans ce groupe, nous avons choisi de mettre en lumière une famille picto-charentaise, considérée comme une des familles de pionniers les plus importantes en considération de sa descendance.