Classe Inversée en Seconde publié le 07/04/2019

Un scénario, un bilan

Niveau : classe de seconde

 Cet article propose une trame et un bilan pour un ensemble de séquences en classe inversée pour le niveau de seconde portant sur le thème II « Entreprises et production » et plus particulièrement sur le chapitre « Qui produit des richesses ? ».

Présentation de la ressource

 Il s’agit ici de relater une expérimentation qui a été menée en début d’année scolaire 2018-2019 et fait suite à une journée de formation sur cette pédagogie organisée pour quelques collègues de SES de l’Académie de Poitiers en juin 2018. Elle concerne deux classes de secondes (une de 26 élèves, l’autre de 36 élèves).

 Le scénario proposé invite les élèves à poursuivre cette démarche en classe inversée après le traitement du thème « Ménages et Consommation » et la question « Comment les revenus et les prix influencent-ils les choix des consommateurs ? ».

 Il faut noter que le nouveau programme en enseignement commun pour les classes de seconde applicable à partir de 2019-2020 reprend certains items (diversité des producteurs, distinction production marchande et non-marchande, indicateurs de création de richesses...). A ce titre, certains points du scenario proposé pourront être réutilisés.

 Le plan de travail remis aux élèves est proposé dans le document joint.

Scénario pédagogique

Remarques : Ce scénario n’est que le fruit d’une expérimentation et peut évidemment être modifié. En fonction de la problématique et des choix de l’enseignant certaines pistes peuvent être exploitées, les documents librement choisis et adaptés.

 Un plan de travail est remis aux élèves en début de séquence et projeté durant l’ensemble du déroulé des activités. Le plan de travail composé de différentes activités indique toujours :

  • un parcours obligatoire
  • un parcours d’approfondissement.

 Les séquences se déroulent sur une durée d’une heure trente. Les groupes sont composés de trois à quatre élèves. La salle n’étant pas dédiée à ce seul cours, il est nécessaire de la configurer en îlots à chaque début de séquence. La salle comporte un seul ordinateur et un vidéo-projecteur.

 L’activité de sensibilisation porte sur la découverte d’une entreprise. Il est possible de renvoyer les élèves sur les sites de grandes entreprises (Renault, PSA, LVMH, Carrefour...) ou d’exploiter les ressources d’entreprises locales. Le travail se réalise en amont à la maison en binôme avec un questionnaire qui comprend obligatoirement les mots clés tels que : création de l’entreprise, secteur d’activité, nombre de salariés, chiffre d’affaires, résultat, dirigeant... En bref tout ce qui peut être jugé utile à la découverte de l’entreprise doit être valorisé. Les binômes restituent leurs recherches sous forme de mini diaporama, panneaux, enregistrement audio....
Suggestion : on pourrait imaginer utiliser Genially pour améliorer la communication pour cette activité.

 Le parcours a été ensuite découpé en trois grandes étapes.

  1. La production : que signifie produire ?
  2. Les organisations productives : comment distinguer les entreprises d’autres formes d’organisations comme les administrations publiques et les associations ?
  3. La création de richesses : Comment mesurer la production de richesses dans l’entreprise ?

 Les élèves visionnent en autonomie les capsules vidéo (voir les adresses sur le plan de travail, une pour les points 1 et 2, une pour le point 3). Ils y découvrent les questionnements et le vocabulaire de base qui sera nécessaire au traitement des activités en s’appuyant sur un questionnaire. L’évaluation de la compréhension des capsules peut s’envisager de deux façons :

  • Soit les élèves échangent entre eux au sein du groupe avec partage des réponses. Le groupe peut faire appel à l’enseignant.
  • Soit on utilise un quiz corrigé collectivement.

 Les groupes d’élèves travaillent en autonomie sur les différentes activités. Chaque groupe est doté d’un tétra-aide (exemple d’utilisation du tétra-aide) permettant à l’enseignant de visualiser l’état d’avancement du travail du groupe (pas besoin d’aide, le groupe est autonome, des questions non urgentes, le groupe recherche des solutions, questions urgentes, le groupe ne trouve pas de solution, il a besoin de l’aide rapide du professeur pour avancer).

 Outre les réponses et les aides fournies par le professeur les élèves peuvent consulter une fiche de correction mise à leur disposition.

 Les activités, une fois accomplies doivent être validées par l’enseignant afin d’éviter le nomadisme (le groupe ne sait pas faire, il passe à autre chose).

 Le plan de travail propose un parcours d’approfondissement pour chacun des points étudiés, à ne réaliser que lorsque la partie obligatoire est terminée et validée. Il est ainsi possible de personnaliser quelque peu les parcours et de s’adapter au rythme des différents groupes.

 Enfin pour chaque thème il est proposé un défi par groupe. Dans ce thème il s’agit de concevoir un QCM sur la taille des entreprises à partir d’un dossier documentaire. Ce défi est réalisé en dehors des séquences en classe.

Pistes d’évaluation

  • Evaluation formative en classe sur l’implication de l’individu dans le travail et sa contribution dans le travail du groupe.
  • Une évaluation sommative globale à la fin de la séquence.
  • Une évaluation du défi.

Bilan de l’expérimentation

 Au bout de 6 mois d’expérimentation les ressentis sont les suivants.

  • Véritable mise en activité des élèves, donc en situation de construction des savoirs.
  • Même si c’est variable selon les deux classes en expérimentation, le ressenti global des élèves est positif : c’est une façon de travailler qui est appréciée.
  • On peut passer moins de temps sur les tâches simples et plus sur les tâches complexes.
  • Le défi fonctionne en général assez bien, les élèves s’y investissent beaucoup (c’est une tâche complexe). Il semble pertinent de développer davantage ce type de tâches.
  • La classe inversée est vraiment l’occasion de diversifier les pratiques.
  • Elle change assez radicalement la posture de l’enseignant
  • La validation des activités évite la correction collective qui peut se révéler parfois lourde. On peut ainsi passer davantage de temps avec les groupes qui en ont le plus besoin. Mais il est indispensable de prévoir des activités de synthèse, schémas bilan, texte à trous, QCM. Les élèves demandent ces traces écrites outre celles des activités réalisées en classe.

 La classe inversée pour qu’elle réussisse suppose d’en expliquer clairement les objectifs, mais cela ne suffit pas. Il peut y avoir une certaine résistance de la part de certains élèves pour qui c’est la première expérience de classe inversée. Est-ce trop tard au niveau seconde ?

 Des phénomènes de passager clandestin : certains élèves se contentent de recopier les réponses des camarades sans s’investir dans le travail du groupe.

 La constitution des groupes est donc importante : en début d’année ne connaissant pas les élèves regroupement libre, souvent par affinité, mais il est alors difficile de repérer l’hétérogénéité. Il est toujours possible de faire évoluer la composition des groupes par compétence ou niveau pour faciliter l’aide réciproque ? Ces choix de constitution des groupes ne sont pas faciles.

 A ce stade de l’année manque de recul pour évaluer l’expérimentation : permet-elle aux élèves de progresser ? (Même s’il n’a pas été constaté de recul par rapport aux résultats des années passées). Les élèves ne réussissent pas moins bien les évaluations.

 Une réorganisation de l’espace consommatrice de temps quand la salle attribuée n’est pas dédiée aux travaux en îlots.

 Au final les choix de la progression peuvent se révéler déterminants : les notions abordées dans le thème « Ménages et Consommation » auraient pu prendre place après le thème « Qui produit des richesses ? » où les tâches sont moins complexes. Le thème « Comment devenons-nous des acteurs sociaux ? » n’a pas été traité en classe inversée.

Document joint
un document Plan de travail (Word de 40.7 ko)