Des leçons faites par les élèves pour leurs pairs publié le 28/12/2012  - mis à jour le 18/07/2018

Témoignage de Michel Place, école Jules Ferry

Pages : 12

Comprendre puis élaborer

Il s’agit ensuite de comprendre la leçon et de la décliner dans des exercices.

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Pour réaliser la manipulation ci-dessous, l’élève a rogné l’image sur Paint puis l’a recopiée sur Smart.
La grande richesse de l’informatique est qu’elle permet une manipulation et une correction rapides.

Un témoin de l’atelier interroge : "mais tous les élèves sont-ils capables de fabriquer des exercices ?"
"certains ne feront que des exercices sur un thème simple, par exemple sur le repérage du sujet dans la phrase, mais je crois qu’il faut pour tous leur donner cette opportunité de devenir acteur, "d’ouvrir le capot".
Dans l’exemple ci-dessous les mots sont à glisser déposer dans les cases leur correspondant.

Exercice réalisé par des élèves
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Inventer d’autres formes d’exercices

Nous avions élaboré un projet avec une professeure de français et une professeur documentaliste du collège de secteur. Nous sommes partis d’une visite à Pougné-Hérisson. Lors de cette visite, nous avons entendu parler pour la première fois de personnages : « Les Potosses ».
En classe, nous avons cherché comment ils pouvaient s’exprimer et avons inventé le langage « Potosse ». Il s’agissait alors de jouer avec la grammaire en reprenant le schéma saussurien (paradigme et syntaxe).

Nous pouvons donc créer des exercices d’application qui soient plus imaginatifs.
Par exemple, à supposer que les Potosses n’utilisent pas les déterminants, est-ce que ces phrases pourraient être énoncées par un potosse adulte ?
Chien mange os qui a été déterré hier.
Souris a été mangée par chat appartenant à mon voisin.

A partir de là, on voit toutes les variations qui seraient à proposer en utilisant les possibilités liées à l’informatique.
"A partir d’une phrase canonique reconstituée, construis une phrase potosse".
"Le langage pronosse n’utilise aucun pronom". Nous serions alors dans une situation problème s’il fallait écrire un dialogue (discours indirect).

Conclusion

On peut mieux considérer l’exercice d’application s’il est élaboré par les élèves pour d’autres élèves.
La construction des séquences/séances n’est plus assujettie à une droite linéaire mais à des retours continuels entre les différentes phases.
D’autre part, et cela me paraît fondamental, les élèves ne sont pas soumis à une forme d’exercices qui les enferme dans leur résolution. Nous avons tous l’expérience de la non-réussite, notamment dans les exercices dits "problème", par simple changement de forme.
Permettre aux élèves de comprendre comment sont conçus les exercices devrait augmenter leur capacité de résolution.

Ce type d’activité développe aussi les compétences numériques évoquées dans le B2I (notamment la capacité à créer, produire, traiter des données).