Deuxième édition du séminaire des formateurs publié le 18/01/2019  - mis à jour le 22/12/2022

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Comment se font les différences dans le milieu familial ? Quelles sont les conséquences effectives sur nos pratiques

Tout commence dès la naissance et la prime-enfance : Filles et garçons : une éducation différenciée ?

  • Avant la naissance = dès lors que les parents connaissent le sexe de l’enfant ils adoptent des comportements différenciés. Par exemple pour un fœtus de sexe féminin, un coup de pied est considéré comme négatif , signe d’agressivité de mauvais caractère, alors que pour un garçon c’est un point positif, c’est un futur "guerrier", il aura du caractère.
  • En bas-âge = on conditionne les filles à explorer le monde social, via le jeu de la poupée, qui pleure (expression des émotions) alors que les garçons n’ont pas été encouragés à exprimer leurs émotions mais sont poussés à explorer l’espace via le jeu du ballon (permet de nourrir un sentiment d’efficacité immédiat si le tir est réussi).
    Aux garçons les jouets poussant à l’action et à la réussite, permettant un apprentissage technique, aux filles les jouets tournés vers la sphère domestique, un monde de "magie et de glamour". Autant de stéréotypes qui peuvent influencer une perception de rôles distincts dévolus aux filles ou aux garçons, et limiter leur champ d’orientation professionnelle.
Les jouets : la première initiation à l’égalité.

La construction de l’identité sexuée arrive entre 1 et 3 ans et permet au niveau de l’anatomie d’avoir conscience d’être garçon ou fille mais l’appartenance au groupe sexué arrive plus tard vers l’âge de 5 ans (au Cours préparatoire) donc chaque enfant se comporte de façon semblable à un groupe et la question des sexismes apparaît. Si le groupe joue aux voitures, l’enfant de CP jouera aux voitures ce qui n’est pas le cas avant 5 ans. Si on demande à un élève de CP de tenir la main d’une fille on voit apparaitre "du dégoût", la péjoration du féminin commence à entrer en cause.

  • À l’adolescence = les jeux d’enfants confortent les inégalités : cela va donner plus de liberté au garçon qui va davantage sortir donc agrandit son espace, alors que pour la femme la peur des agressions sexuelles par exemple limite les sorties donc réduit leur espace.

En soi ces comportements différenciés ne sont pas pas un problème mais les métiers du CARE, activités à la limite du ménager, du sanitaire, du social et de l’éducatif), traditionnellement assignés aux femmes dans le cadre familial sont les moins payés, les moins reconnus socialement donc le problème c’est ce que cela renvoie.

Impossible d’éduquer sans stéréotypes, confirme Jenny Schuler ; on en a même besoin pour aller contre, ou pour les travailler. Gommer les différences filles/garçons trop radicalement est complètement illusoire, parce que la première différence fondamentale est biologique et qu’elle influe sur le psychisme.

Le genre n’est pas un être, c’est une performance. Performance qui peut être inconsciente. A partir du moment où elle est répétée, elle devient naturelle et on ne s’en aperçoit plus. Judith Butler.

En classe on constate que :

  • les garçons apprennent à s’exprimer, à s’affirmer, à contester l’autorité ;
  • les filles à se limiter dans les échanges avec les enseignants, à prendre moins de place, physiquement et intellectuellement, à être moins valorisées.

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Auteur

 Christelle Sajus

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