Séminaire Académique des formateurs de l'académie de Poitiers publié le 02/07/2018

DAFPEN, 15 juin 2018 - IUT de Niort

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Intervention sur les EIP

La formation s’est poursuivie dans un deuxième temps par une intervention sur les EIP (Élèves Intellectuellement Précoces), par deux membres du GAEIP, M. Emmanuel Marzy et M. Jean Sébastien Driot.

Le GAEIP : qu’est-ce que c’est ?

Le GAEIP (Groupe d’Accompagnement des élèves intellectuellement précoces) rassemble des personnels issus de différents corps de l’Education Nationale (des référents départementaux, un chargé de mission, des accompagnateurs) autour d’un IPR-IA Référent Académique. Partant du constat qu’une proportion importante des élèves intellectuellement précoces (EIP) était en situation d’échec scolaire dans notre système éducatif, un cadre réglementaire a été fixé par l’institution, pour l’accompagnement de ces élèves. Ainsi les objectifs de ce groupe sont de faciliter l’intégration, le parcours scolaire et l’entrée dans les apprentissages des EIP, dans le second degré : pour se faire, la famille peut saisir le GAEIP pour une médiation avec l’établissement scolaire par exemple.

La précocité : quelles sont les idées reçues ?

Comme le précise Emmanuel Marzi, pléthore de représentations, beaucoup d’idées reçues d’où de multiplies positionnements des parents, de l’éducation nationale, des associations... mais pourtant la précocité c’est bien une réalité qu’il faut cerner.
  • Préjugé n°1 = la précocité n’existe pas. Faux elle existe, c’est attesté par le test du QI (Quotient Intellectuel) qui existe dans le monde entier réalisé sur plusieurs milliers d’individus, mais il est vrai que ce test n’a qu’une valeur statistique.
    Le test du QI mesure 5 items qui testent les intelligences multiples : les deux compétences mises en avant à l’école (verbo-linguistique et logicomathématique) sont les deux compétences qui permettent de réussir socialement statistiquement.
    Courbe de Gauss du QI standard
La moyenne du QI est à 100 ; 2.14% des personnes sont des EIP (QI supérieur à 140).
  • Préjugé n°2 = Les précoces sont brillants = Faux on peut être précoce et ne pas être performant dans les évaluations scolaires si on n’arrive pas à s’adapter.
  • Préjugé n°3 = Précocité implique souffrance = La proportion d’une psychopathologie est la même chez les précoces et non précoces. Souvent l’élève précoce est repéré lorsqu’il il ne va pas bien d’où ce préjugé.

La précocité : quelles sont les préconisations pédagogiques ?

Le rapport à l’enseignant est très important. L’enseignant doit :

  • « Apporter de la bienveillance mais donner un cadre » : Pourquoi ?... pour l’élève précoce "Tout doit faire sens" c’est un facteur de motivation. L’enseignant doit donc prendre le temps pour expliquer les règles pour éviter tout débordement. L’EIP cherche souvent à dépasser les limites mais il est important de lui fixer des limites.
  • « Les mettre en confiance » : l’élève précoce a parfois des difficultés à trouver sa place dans un groupe, se sent en décalage. L’enseignant peut le nommer tuteur, personne ressource pour ses camarades... l’important est qu’il arrive à s’intégrer dans la classe.
  • Lui proposer de la pédagogie différenciée : l’enseignant peut proposer à l’élève de faire des recherches complémentaires sur le thème étudié, lui donner des activités de substitution et/ou d’approfondissement, l’aider à structurer ses idées parfois "fulgurantes" via du mind-mapping, lui permettre de décloisonner et suivre des cours d’un niveau supérieur ...

Bien entendu on peut mettre en place un PPRE si l’élève précoce devient décrocheur et que la gestion émotionnelle prend le devant de la scène : il faut lui permettre de retrouver le goût de l’école .

Emmanuel Marzi conclue en précisant que finalement "ce qui est nécessaire aux EIP est utile à tous".