Festival ALIMENTERRE publié le 19/11/2018  - mis à jour le 15/11/2019

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Projection/débat du film : à la découverte des effets de la mondialisation ?

C’est dans cette optique de réflexion sur la responsabilité environnementale, dans le cadre du thème 2 "Biologie, éthique, société et environnement" du programme d’EMC (Enseignement Moral et Civique) de terminale, que le choix du film s’est tout naturellement imposé :

Mexique, sous l’emprise du Coca, film documentaire de 29 minutes réalisé par Julie Delettre, sorti en 2016.

Après une présentation par Louise Ollier et Apolline BOUIN des actions de l’association KuriOz sur la solidarité internationale, le développement durable, les élèves ont assisté à la projection du film, en 3 actes, pour les inciter à débattre et développer leur esprit critique, un des objectifs de compétence de l’EMC.

Ce film retrace l’installation de la plus grosse usine Coca-cola, au Mexique, à San Cristobal de Las Casas en 1994.
L’implantation de cette firme ne s’est pas faite sans conséquences :

conséquences positives = le gouvernement a tout fait pour permettre cette installation qui, grâce au traité international de libre-échange, en ouvrant la porte à cette grande entreprise :

  • favorise le commerce international
  • crée des emplois stables : un salarié de la firme gagne ainsi deux fois plus qu’un ouvrier (4000 à 5000 pesos soit 220 €/mois).
  • diminue les taxes sur le Coca-Cola pour les habitants de la province du Chiapas : il est vendu 5 pesos le litre au lieu de 12 à 15 pesos en ville.

conséquences négatives = elles se manifestent tant à l’échelle individuelle, économique qu’environnementale :

  • dégradation de l’environnement : Pour fabriquer un litre de Coca, il ne faut pas moins de six litres d’eau. la firme puise l’eau nécessaire à sa production, directement dans la nappe phréatique de la ville jusqu’à assécher les ruisseaux et les puits dans de nombreuses communautés alentours.
  • des problèmes sanitaires : 70% de la population est en surpoids au Mexique et le diabète est la principale cause de mortalité. L’eau souterraine prélevée par les habitants, si elle n’est pas bouillie, est source d’infections.
  • des problèmes économiques : le manque d’eau potable impose un coût non négligeable pour chaque famille ; ¼ du salaire des habitants part dans l’achat de l’eau potable, argent qui ne sera plus disponible pour les besoins fondamentaux comme l’éducation des enfants.
  • une menace sur la culture locale : le Mexique est le premier pays consommateur de Coca-Cola dans le monde et il représente à lui seul plus de 40 % des ventes de la marque en Amérique du Sud. Pour les habitants de la province du Tchapas, le Coca-cola, maintenant très présent dans leur culture, est devenu la boisson sacrée qui sert à protéger, à bénir les enfants lors des baptêmes... Avec près de 2 litres consommés par habitant et par jour, les Mexicains délaissent les boissons locales comme le Pozol, qui autrefois donnait de la force aux agriculteurs avant d’aller aux champs.

Face à la firme, et aux conséquences néfastes du traité de libre-échange, les populations locales s’organisent pour trouver des solutions et se réapproprier leur ressource naturelle mais la dégradation de la santé et de l’environnement est en marche à San Cristobal de Las Casas.

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Auteur

 Christelle Sajus

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