Les Journées philosophiques de Limoges : La nature publié le 02/05/2022  - mis à jour le 06/05/2022

Présentation

Les Journées philosophiques de Limoges existent depuis 1973 et proposent chaque année aux collègues de l’académie d’aborder des notions du programme de terminale (ou en lien étroit avec elles) ou des auteurs, de manière approfondie à l’occasion de conférences suivies d’échanges, s’étalant sur deux journées (quatre conférenciers, de niveau universitaire ou spécialistes le plus souvent).
Il s’agit par là d’offrir un espace et un temps de rencontre entre collègues au travers d’une approche de fond des questions envisagées – partant du principe que notre enseignement s’enrichit de ces nourritures intellectuelles et de ces savoirs dont nous sommes les porteurs et un peu les vecteurs auprès de nos élèves.

Cette 48ème édition des Journées philosophiques s’est donc tenue autour du thème de la nature, qui a avait déjà été traité dans le cadre des Journées il y a exactement 30 ans, en 1992, ce qui en soi peut être remarquable, tant la nature elle-même et la pensée de la nature ont évolué depuis ce temps.
De fait, nos conférenciers n’avaient que cette notion pour tout cahier des charges, et on a pu noter que presque tous interrogeaient la difficulté qu’il y a à la penser – difficulté qui n’est pas inédite mais qui se creuse peut-être précisément à mesure que la nature nous inquiète.
En effet, le thème qui est au programme du baccalauréat (des séries générales et technologiques) figure aussi sur la liste de nos inquiétudes relayées par des discours parfois contradictoires, parfois confus, souvent dogmatiques, qu’il s’agissait aussi de débrouiller.

Catherine Larrère a ouvert les Journées en se demandant s’il était encore possible de parler de nature aujourd’hui et si oui, comment, revenant notamment sur les travaux qu’elle a engagés sur cette question avec son époux Raphaël Larrère (depuis 1992 justement).
Cette question fut largement mise en perspective par Frédéric Ducarme qui a questionné et illustré la manière dont cette idée de nature a pu être délaissée par toute une tradition de la philosophie occidentale, qui y retourne enfin à la suite d’autres disciplines et d’autres préoccupations qui n’auront pas attendu pour s’y intéresser.

Le lendemain nous avons pu voir et entendre brièvement Gilles Clément, notre voisin creusois, en visio-conférence (car malheureusement atteint par le Covid), dont la feuille de route était de « revisiter la nature ».
Très touché par la maladie, il a eu la gentillesse de répondre à nos questions.

Enfin, ces Journées philosophiques se sont achevées sous les auspices de Buffon entre autres, avec Thierry Hoquet, qui a interrogé le « risque » qu’il y a à penser la nature, pourquoi nous y résistons, pourquoi ces valses-hésitations de la philosophie autour d’un concept dont on ne sait jamais vraiment que penser ni que faire (ou trop ?), justement parce qu’il touche aux domaines de la science, de la métaphysique, de la religion et en somme parce qu’il relève d’une culture (plutôt occidentale) qui peine, dit-il « à faire place à la nature ».

Contenus à télécharger

Présentation et bibliographie des quatre conférences (PDF de 561 ko)

Peut-on encore parler de nature aujourd’hui ? - Catherine Larrère
Les philosophes et la nature - Frédéric Ducarme
Revisiter la nature - Gilles Clément
Que risquons-nous à penser la Nature ? - Thierry Hoquet

Les philosophes et la nature - Frédéric Ducarme (PDF de 6.8 Mo)

Le diaporama de la conférence

Que risquons-nous à penser la Nature ? - Thierry Hoquet (PDF de 1.1 Mo)

Le diaporama de la conférence

Quelles éthiques pour les relations humains-biodiversité ? - Catherine Larrère (PDF de 563.3 ko)

Le propos et les principales questions

Annexe

Vidéo de l’intervention de Catherine Larrère aux Rencontres de Sophie de Nantes qui avaient pour thème "la nature" en 2020 :

Qu’est-ce que la nature ?, Catherine Larrère