Un projet etwinning sur la désinformation publié le 15/03/2022

Description du projet :

Ce projet mené sur une classe de 4° s’articule autour des Fake News, c’est à dire l’étude des mécanismes qui sous-tendent ce fait de société : création, diffusion et enjeux et ce, afin de les déjouer et de développer l’esprit critique de nos élèves. C’est un projet européen et interdisciplinaire qui implique 5 professeurs français du même collège (français, maths, arts plastiques, documentation/éducation aux médias et anglais) ainsi que deux autres collègues professeurs d’anglais à Majorque et en Italie.

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En quoi cela a changé leur pédagogie :

Alexis, professeur de mathématiques, a directement appliqué les notions de communication et d’information : c’était une première expérience pour lui de produire des travaux avec ses élèves dans le but d’échanger avec des correspondants. De plus, cela lui a permis d’aborder la manipulation de données .
Pour Marie, professeure d’Arts Plastiques, ce fut d’abord l’initiation à d’autres outils numériques tels que Genially et Padlet. Puis elle a également pu réviser ses attentes par rapport aux productions des élèves, en les comparant à celles des autres collègues, les nuancer par rapport aux autres classes impliquées dans le projet.
Stéphanie, quant à elle professeure de français, l’idée de calendrier/timing à respecter lui a demandé encore plus de rigueur dans sa pédagogie : là où l’on peut laisser une marge aux élèves, réévaluer le temps pour une tâche donnée habituellement, il a fallu trouver des solutions pour rester dans le cadre. Cela a demandé une pédagogie beaucoup plus rigoureuse.

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Claire, notre documentaliste, a beaucoup réfléchi , elle, sur la didactisation des supports, des ressources en visant l’objectif du projet. Elle souhaitait que les élèves cherchent eux-mêmes les indices qui leurs permettraient de déceler une fake news, tels des enquêteurs. Il a donc fallu mettre en place une séance qui fasse appel à une méthode déductive sans être trop compliquée pour des élèves de collège. Quant à Sandra, professeure d’anglais, habituée des projets Etwinning maintenant, l’intérêt a été de donner vraiment du sens à la langue anglaise comme outil de communication pour ses élèves et rayonnant sur toutes les matières concernées par le projet.

Leurs impressions sur le projet avec un peu de recul, ses apports :

La thématique traitée, source d’enrichissement personnel a permis de découvrir de nombreuses sources d’informations, d’améliorer le décodage de celles-ci et nous a poussé à davantage s’interroger sur ce sujet. A cette occasion, les collègues ont pu lire de nombreux articles, assisté à une conférence très intéressante à l’Université de Poitiers (organisée par la MAIF) ainsi qu’à une exposition artistique dédiée à ce sujet à la Fondation EDF à Paris.
La mise en valeur des différents champs de chaque discipline (en arts plastiques, par exemple, l’histoire de l’art, la pratique graphique et numérique, la conception et la créativité...) et l’appréhension de leurs intérêts par nos élèves ainsi que nos collègues. Les correspondants ont bien joué le jeu et se sont fait accompagner sur les notions de mathématiques abordées. Les élèves ont apprécié de produire des graphiques.
L’échange avec les collègues européens, certes, faisant découvrir d’autres manières d’enseigner en fonction des contraintes locales, et approfondissant nos relations professionnelles et amicales. Mais aussi mettre les élèves en situation de pédagogues (car ils devaient apprendre à leurs camarades européens) est enrichissant pour eux d’un point de vue créatif, mais aussi d’un point de vue didactique.

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L’aspect européen du projet montre que le problème des fake news est universel, dépasse les frontières à cause d’internet et en particulier des réseaux-sociaux et que nos élèves doivent faire attention à ne pas eux-mêmes se faire le relai de fausses informations qui peuvent se propager à une allure folle au-delà des frontières. D’où l’intérêt du factchecking.
L’aspect pluriel et l’interactivité des activités  : l’interdisciplinarité a donné vraiment plus de poids aux différentes matières, comme la somme d’un tout. Cela a aussi donné davantage d’objectifs concrets aux élèves en sachant qu’ils étaient interdépendants les uns des autres dans leurs différentes tâches, qu’ils s’engageaient presque « moralement » finalement à chaque activité.
La journée pédagogique à Paris et l’expo ont permis de confirmer de façon visible, touchable, ce que les élèves avaient vu et appris ; elle a joué un réel effet « récompense ».

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Les difficultés rencontrées :

➢ Alexis : « Cela aurait été plus facile et l’expérience d’un point de vue mathématiques aurait pu être plus poussée s’il y avait eu un professeur de mathématiques investi dans le projet dans chaque pays pour accompagner les correspondants et les aider à réaliser des productions. Je renouvellerai l’expérience mais avec un thème mathématiques ou de programmation comme sujet central. »
➢ Marie : « La contrainte de temps, de respect du calendrier mis en place avec les correspondants a été pour moi la difficulté majeure, d’autant qu’en arts plastiques, je ne vois les élèves qu’une fois par semaine. J’ai dû ajouter des heures de cours aux élèves sur la pause méridienne afin de pourvoir terminer à temps les productions. J’ai aussi pu
compter sur mes collègues pour faire passer des messages, des consignes. Je ne dispose pas de demi-groupes et les 4eD étant trente, il n’a pas toujours été simple de travailler simultanément en classe sur les ordinateurs afin de réaliser les photomontages. »
➢ Stéphanie : « Finalement, les élèves ont rencontré les mêmes problèmes que beaucoup d’enseignants. Le public en face n’a pas toujours été aussi réactif et aussi investi qu’ils l’auraient souhaité. Ils ont donc dû accepter qu’après un gros travail, la réponse de leurs "apprenants" n’étaient pas aussi développée que ce qu’ils avaient prévu. »

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➢ Claire : « Pour ma part, j’ai rencontré plusieurs difficultés : rechercher des fake-news de source primaires (il est difficile d’en trouver car les sites de fausses informations sont souvent controversés, à part le Gorafi qui est surtout basé sur l’humour), chercher des fake news en langue anglaise pour que nos correspondants travaillent dessus, m’attacher à
vouloir proposer la même activité à nos élèves français et à nos élèves étrangers. Ceci ne s’est d’ailleurs pas fait, ma collègue d’anglais a proposé une autre activité tout aussi intéressante à partir de la séance que j’avais faite pour nos élèves. »
➢ Sandra : « C’était la première fois que je chapeautais un projet Etwinning d’une telle envergure, avec autant de participants. Cela m’a fait peur au début et générait beaucoup de contraintes au niveau des rétroplannings, des visio conférences bien sûr ! C’est ce qui pour moi a été le plus compliqué. Car TOUS les participants ont été formidables et très investis ! »