L'évaluation diagnostique en SVT publié le 15/04/2021

Les différents types d’évaluation

"Selon son moment ou sa finalité, le type d’évaluation varie. En effet, il n’y a pas une mais des évaluations : diagnostique, formative, sommative, certificative… Toutes sont plus ou moins utilisées par l’enseignant, l’élève ou l’institution selon qui évalue, et chaque élève connaît au cours de sa scolarité différentes formes d’évaluation."

d’après https://lecanarddeleducation

Objectif de l’évaluation diagnostique

L’objectif est d’obtenir une représentation initiale de l’élève sur un sujet donné en amont des séances d’apprentissage afin d’affiner des stratégies pédagogiques différenciées.

Ainsi elle incite l’élève à s’interroger (sans laisser forcément de trace écrite) sur un sujet, un thème, une pratique et l’objectif à terme est de lui permettre de travailler en autonomie. Elle tend donc à favoriser la mise en place de métacognition pour l’élève qui doit, très tôt, connaitre et apprendre à reconnaitre les obstacles sur lesquels il devra faire porter en premier lieu ses efforts pour pouvoir ancrer de nouveaux savoirs et savoirs-faire..
Le professeur observe l’élève en amont d’une activité et prend en compte ses caractéristiques, ses stratégies afin de mieux répondre à ses difficultés ou à ses spécificités.
Des occasions de production individuelle ou collective sont ménagées par l’enseignant afin de permettre l’expression de compétences diverses par les élèves sans jamais mettre un frein à leur communication.

Pourquoi mettre en place l’évaluation diagnostique ?

Pour lutter contre l’hétérogénéité des élèves au sein des classes et mettre en place une différenciation pédagogique adaptée et efficace.
Pour avoir une réponse aux questions suivantes :

Les acquis préalables nécessaires sont-ils bien en place ?

  • A qui font-ils défaut ?
  • Quelles représentations sont impropres ?
  • Quelles erreurs reviennent le plus souvent ?
  • Quelles pratiques inappropriées faudra-t-il combattre ?
  • Quels sont les besoins de mes élèves pour avancer ?

Quand faire une évaluation diagnostique ?

En début de séquence, en cours de séance ou à tout moment de l’année pour vérifier l’acquisition d’un savoir ou d’un savoir-faire. Elle ne nécessite aucune préparation préalable pour l’élève.

Comment mettre en place une évaluation diagnostique ?

Effectuée au cours des apprentissages, les enseignants la pratiquent très naturellement :

  • en regardant les élèves travailler,
  • en observant leurs cahiers ou leurs gestes techniques,
  • en les écoutant et en leur demandant d’argumenter,
  • en corrigeant leurs exercices.

Mais c’est souvent en début de séquence que son utilité se fait ressentir.
Ainsi des QCM de connaissances ou méthodologiques, des jeux de comparaison de schémas ou de dessins pour trouver les erreurs, un exercice de correction d’une copie fictive pour rentrer dans la peau du prof (ou une correction croisée) ou encore utiliser le photolangage sont quelques outils qui permettent ensuite la composition de groupes de besoin pour mettre à niveau et lever les obstacles qui empêcheront l’élève de s’investir pleinement dans la suite des apprentissages.

Je propose quelques applications possibles en classe.
Ma pratique personnelle montre que diversifier les supports est un atout, aussi, en terme de diagnostic.
Souvent on demande à l’élève de représenter sous la forme de son choix un concept, la plupart des élèves dessinent leur représentation initiale, la remédiation permet de déconstruire des représentations erronées :

Le passage par un QCM qui peut porter sur des méthodes, des gestes techniques ou des [connaissances permet de faire le point avant de passer à la démarche scientifique. Je propose un exemple de QCM de connaissances sur le système immunitaire, passage préalable pour s’entraîner à l’argumentation scientifique. Effectivement souvent l’élève est freiné dans l’étude de documents ou de résultats d’expériences car il n’a pas le vocabulaire, les documents ne font donc pas sens pour lui.

Vous trouverez sur le site de l’académie de Strasbourg des QCM de connaissances et de capacités comme celui si :

Aussi le photolangage permet aux élèves en difficultés de pouvoir s’emparer d’images plus faciles à manipuler.
Un exemple d’activité autour de la "préservation de la santé humaine" permet en classe de 3ème de vérifier les acquis en terme de vocabulaire, de conception sur le monde microbien et l’équilibre alimentaire par exemple.

Pour passer à la prise de conscience des obstacles, le professeur peut proposer des outils de métacognition sous la forme de tableau à remplir.

Des exemples d’activités, issus de travaux de mutualisation lors de stages sur la différenciation pédagogique en 2019, proposent une évaluation diagnostique en seconde sur l’évolution et montre comment l’élève est amené à trouver ses points faibles et comment l’enseignant peut proposer des itinéraires variés dans le cadre d’une même démarche pour que chacun s’approprie les notions à construire ensuite, ainsi qu’une évaluation diagnostique pour remédiation autour du dessin d’observation en cycle 3 ou 4.

Bilan : Une évaluation souvent négligée et pourtant nécessaire

Même si les enseignants font de l’évaluation diagnostique de façon empirique le plus souvent, une formalisation est nécessaire pour que l’élève comprenne les enjeux et l’utilité de ce type d’évaluation.
Ainsi il est possible, une fois le constat des manques ou des difficultés effectué, de travailler en équipe transdisciplinaire lors de moment d’aide personnalisée sur un geste technique, une représentation erronée pour que cela ait encore plus de sens et d’impact pour l’élève.
Il est possible de réfléchir en équipe à un projet commun pour les élèves mais avec des objectifs différents en fonction des besoins.
L’élève doit trouver sa place dans ce dispositif en tant qu’acteur de ses apprentissages il doit lui aussi verbaliser ou formaliser des objectifs à atteindre pour ensuite avancer et progresser plus sereinement.

Bibliographie

  • LA GARANDERIE Antoine : Tous les enfants peuvent réussir (BAYARD)
  • Conférence de concensus Cnesco, Différenciation pédagogique, Alexia FORGET, 7 et 8 mars 2017