Projet biodiversité : Les Batraciens et Serpents sont utiles : conservons les ! publié le 13/01/2015

Vivarium de Quito et sorties de terrain

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Projet 1 : Sciences de la vie et de la Terre et sur leur temps libre

Même si la France métropolitaine ne compte que 35 espèces de Batraciens et 12 espèces de Serpents, la problématique pour ces organismes reste la même que celle rencontrée en Equateur. Une sensibilisation des élèves et du grand public français, en parallèle du projet avec Quito, semblait pertinente. Pour aboutir à la production d’un poster en français illustré avec des espèces autochtones, une sortie sur le terrain sur deux jours fut proposée avec visites :
  de la Réserve Naturelle du Pinaïl (86) et observation de Tritons marbrés (Triturus marmoratus) en phase terrestre, d’une Grenouille agile (Rana dalmatina)
  des mares pédagogiques du CPIE de Gâtine Poitevine à Coutières (79) et rencontres nocturnes avec des Grenouilles agiles (Rana dalmatina), des Grenouilles rieuses (Rana ribidunda) et des Rainettes arboricoles (Hyla arborea), des Tritons palmés (Triturus helveticus) mâles et femelles, des Tritons marbrés mâles (Triturus marmoratus) en phase aquatique,
  du CNRS de Villiers (79) et de la Réserve Intégrale de Chizé (79) et observation en terrarium et/ou sur le terrain (abri sous plaques en fibrociment) des Couleuvres verte et jaune (Hierophis viridiflavus, dont une forme mélanique), vipérine (Natrix maura), d’Esculape (Zamenis longissimus), à collier (Natrix natrix) et de la Vipère aspic (Vipera aspis). Ce fut l’occasion d’observer également d’autres espèces allochtones : Python royal, Crotale des bambous... Suite à la capture de plusieurs Couleuvres dont une Couleuvre à collier non marquée, des mesures de la masse de l’animal, puis de sa taille totale, de sa pupille, de son rythme cardiaque et de la longueur de son foie ont été réalisées avant un marquage par cautérisation superficielle des écailles. Enfin, deux modes de prédation, par constriction (Zamenis longissimus) et morsure (Vipera ammodytes) ont été observées, étudiées.
Lors de ces sorties, avec l’aide d’animateurs nature et de jeunes chercheurs, les élèves ont pu comprendre un peu de la biologie des batraciens et serpents, leur importance à travers les intérêts qu’ils représentent pour l’humanité, les facteurs de disparition de ces organismes, enfin, observer et photographier ces organismes. A partir des comptes-rendus des élèves, des photographies sélectionnées et retravaillées le cas échéant, un poster en français fut réalisé.
Les textes écrits par les élèves (à l’exception de l’introduction et de trois phrases au total dans les intérêts scientifiques et économiques) sont les suivants :

Les Batraciens et Serpents sont utiles Conservons les !

La France métropolitaine compte 35 espèces de Batraciens (dont l’espèce endémique Grenouille des Pyrénées) et 12 espèces de Serpents.
Mais aujourd’hui 1 espèce sur 5 risque de disparaître, suite à la dégradation des habitats (pollutions, aménagement du territoire, urbanisation, assèchement et non entretien des mares, drainage soutenu ou encore arrachage des haies, présence importante de déchets utilisation des produits phytosanitaires) mais aussi par peur et méconnaissance.
Or, la survie des grenouilles et serpents, comporte pour l’Humanité, des intérêts éthique, scientifique, esthétique, spirituelle, éducatif mais aussi économique. Ces intérêts, ici focalisés sur les amphibiens et les serpents, peuvent également être utilisés pour toute la biodiversité en général.

Intérêt éthique :
Le vivant est issu d’une longue histoire évolutive que nos parents nous ont léguée. Amphibiens et Serpents font partie intégrante de notre paysage ; et de la diversité spécifique de nos régions. Ils font partie d’un patrimoine naturel que nous connaissons et que nous devons protéger afin de mieux le transmettre aux générations futures.

Intérêt esthétique :
Rouge ! Vert ! Jaune ! Des robes extravagantes, parsemées de couleurs vives, de motifs psychédéliques ; des regards étonnement soulignés. Cette coquetterie indispensable à leur survie, nous émerveille. C’est un côté subjectif mais c’est pour ces associations de couleurs et formes, ces beautés naturelles, surprenantes et uniques, richesse inestimable pour le plaisir des passionnés, que nous devons protéger cette biodiversité, pour ne pas les voir disparaître (et ne plus retrouver qu’à travers des photos documentaires).

Intérêt spirituel :
Certains organismes, notamment chez les animistes, sont intimement liés à leurs us et coutumes. Le peuple équatorien Shiwiar vénère le boa constrictor, symbole de puissance. Pour d’autres, l’esprit d’ancêtres se trouve dans le vivant. Ainsi, la conservation d’espèces, d’écosystèmes est une manière de respecter ces cultures. Et même si aujourd’hui en France, la mythologie est moins présente dans notre société moderne, elle n’en est pas moins liée à notre patrimoine culturel. C’est à cette ancienne fascination de l’homme pour les reptiles que nous devons notre caducée, symbole de la médecine et de la pharmacie, bâton de sagesse autour duquel s’enroule une Couleuvre d’Esculape. Il en est de même pour la salamandre, ce lézard aux airs de dragon, sortant des flammes. Cette fascination ancestrale nous amène à conserver et protéger ces créatures mythiques.

Intérêt éducatif :
A travers la fascination (attirance ou rejet) que suscitent les Grenouilles et Serpents, ces organismes offrent un excellent support pédagogique pour sensibiliser le public à la valeur de cette biodiversité et l’intérêt de leur conservation. Apprendre sur le terrain à reconnaître les différents types de Grenouilles et de Serpents, leur mode de vie et leur utilité est un atout considérable dans la transmission d’un savoir concret et durable. Les sorties, les exposés qui suivent, encouragent les jeunes à protéger la nature et les espèces en voie de disparition, respecter l’environnement, développer notre esprit critique, voire modifier nos comportements vis-à-vis des Amphibiens et Serpents. L’étude de ces organismes est donc également un prétexte au développement de valeurs éducatives.

Intérêts scientifiques :
L’étude des amphibiens et serpents permet de comprendre notamment l’évolution des espèces (le passage de la vie aquatique à la vie terrestre ou « sortie des eaux » chez les Batraciens), leur histoire évolutive et leurs relations de parenté, mais également leur biologie, physiologie, éthologie…. contribuant ainsi au cumul de connaissance sur le monde.
Parfois les études fondamentales (plongée en hibernation de la Grenouille des bois d’Amérique du nord, Rana sylvatica ; étude des venins) peuvent devenir appliquées avec des débouchés économiques non négligeables (cryogénisation ; médicaments, cosmétiques).
Ces organismes, surtout les Amphibiens, très sensibles aux variations de l’environnement comme la dégradation des habitats (changement climatique, pollutions…), sont d’excellents « bio-indicateurs ». L’état de santé de leurs populations (inventaire, nombre d’individus, développement de maladies…) renseigne sur la qualité de leur environnement et du notre !

Intérêts économiques :
La biodiversité offre à l’humanité des biens et des services comme :
 une source d’alimentation
 la régulation des populations notamment d’insectes, rats… vecteurs de maladies. Les Serpents et Amphibiens font partie de la chaîne alimentaire. Ils sont tous deux prédateurs et proies. Si ils sont amenés à disparaître, il y aura un dérèglement de la chaîne alimentaire ; un déséquilibre (la prolifération de leurs proies serait synonyme d’une utilisation accrue des pesticides dans les cultures et donc d’une augmentation des coûts de production agricole, de dépollution des eaux et du sol, de frais médicaux…).
 la fabrication et la commercialisation des antidotes anti-venins
 la découverte de nouveaux médicaments (analgésique 300 fois plus puissant que la morphine, régulateur de la pression artérielle, anticoagulants, anticancéreux, antibiotiques…), cosmétiques (pommade anti-rides à base de venin du Trimeresurus albolabris…), matériaux (colle…),
 le développement d’un écotourisme basé sur la rencontre de ces animaux…

L’informatique trouva également sa place dans ces projets avec la retouche photographique (GIMP) lors du détourage de certaines photographies qui servirent de support pour les deux posters.