Classification périodique des éléments : La taxonomie élevée au niveau d’une science, rapport de Dmitri Mendéléiëv publié le 23/12/2008

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Manuscrit de la première classification de Mendéléïev (17 février 1869)

Première classification de Mendéléïev


Parmi les éléments encore inconnus à l’époque, Mendéléïev cite entre autres :
l’ekaaluminium, l’ekabore, et l’ekasilicium — le préfixe eka venant du mot sanscrit signifiant un.
L’ekaaluminium fut découvert six ans plus tard, en 1875, par le chimiste français Paul Emile Lecoq de Boisbaudran (1838-1912) et placé dans la colonne de l’aluminium, juste en dessous de ce dernier. En hommage à lui-même, le chimiste désigna cet élément gallium — gallus désignant le coq en latin.
L’ekabore fut découvert quant à lui en 1879 par le chimiste suédois Lars Frederik Nilson (1840-1899) qui, en hommage à son pays d’origine, l’appela scandium — scandia=scandinavie en latin.
Enfin l’ekasilicium fut découvert le 6 février 1886 par le chimiste allemand Clemens Winkler (1838-1904). Croyant que de Boisbaudran avait appelé le gallium en référence à la Gaule (Gallia en latin) et compte tenu des relations entre la France et l’Allemagne à cette époque, il l’appela germanium en l’honneur de sa mère patrie. Dans la table de Mendéléïev, le germanium est juste en dessous du silicium... et juste à côté du gallium.
Ces prédictions théoriques firent beaucoup pour la notoriété de la classification de Mendéléïev qui ne reçut pas pour autant le prix de Nobel de chimie mais donna son nom à l’élément 101, le mendélévium Md, hautement radioactif et identifié en 1955. Cet élément n’existe pas à l’état naturel et est obtenu en bombardant une cible d’einsteinium par de l’hélium : seuls quelques noyaux à très courte durée de vie ont ainsi été synthétisés.