"Thomas Hobbes: philosopher en temps de crises", par Jean Terrel publié le 16/12/2012

Il s’agit de comprendre Hobbes en partant de l’époque et du moment où il a décidé de devenir philosophe, de saisir comment il percevait son époque et le moment singulier qui oriente le contenu de chacun de ses livres. Aux problèmes qui sont posés par le temps de crises où il écrit, Hobbes répond par une anthropologie, une politique et une réflexion sur les religions. L’anthropologie veut mettre en évidence la spécificité du corps humain dans un univers désenchanté. Elle tient au pouvoir de
désirer qui arrache sans cesse l’homme au présent, en direction d’un
avenir en partie imprévisible.

C’est la difficulté du problème politique : le renouvellement sans fin des
désirs et la quête de puissance qui en découle mettent en danger les
relations sociales que les hommes sont pourtant contraints de rechercher s’ils veulent continuer à désirer dans une relative sécurité.

Hobbes voit dans la science politique le moyen de construire des édifices politiques enfin assez solides pour résoudre cette difficulté. Il voit aussi les limites de cette tentative : l’homme restera toujours un animal religieux parce que la dynamique de ses désirs suscite des problèmes qu’aucune politique humaine ne peut résoudre.


Jean Terrel

Professeur émérite à l’université Michel de Montaigne Bordeaux 3, ses
recherches portent sur la philosophie politique. Jean Terrel a publié
Politiques de Foucault (Puf, 2010) ; Hobbes : Vies d’un philosophe (Pur,
2008) ; Les théories du pacte social : Droit naturel, souveraineté et
contrat de Bodin à Rousseau (Seuil, 2001) ; Hobbes, Matérialisme et
politique (Vrin, 1994).

"Thomas Hobbes: philosopher en temps de crises" par Jean Terrel (PDF de 316.3 ko)

Présentation de l’ouvrage.