Thèmes concernant l’enseignement de « culture générale et expression » en BTS deuxième année publié le 10/10/2013  - mis à jour le 11/10/2013

Session 2014

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Thème n° 2 - Cette part de rêve que chacun porte en soi

Problématique

Le rêve se définit spontanément par opposition à la réalité. Il est généralement tenu pour une parenthèse de la conscience, une phase particulière du sommeil. Mais il renvoie aussi à la représentation idéale de ce que chacun désire et voudrait peut-être réaliser. La part de rêve que chacun porte en soi semble pouvoir libérer de réalités douloureuses, monotones ou ennuyeuses et aider ainsi à orienter autrement sa vie, à la redessiner dans un ailleurs et un futur plus ou moins proches. Le rêve stimule l’individu qui ne se satisfait pas de ce qu’il est et de ce qu’il a. Il élargit les possibles.

Multiples sont les éveilleurs de rêves (lieux, objets, personnes, sensations, etc.). Les œuvres d’imagination sont aussi propices à la rêverie, elles permettent de se transporter dans d’autres espaces, d’autres époques, d’autres personnages. Cependant, le rêve risque de couper du réel et d’amener à ne vivre que de chimères ou de fantasmes qui empêchent d’agir dans le monde et de mener sa vie. En ce sens, il est parfois dénigré comme perte de temps, fuite des responsabilités. Quelle part de rêve préserver dans un monde soumis à l’efficacité et à la rentabilité immédiates ?
C’est tout autant l’être que l’avoir qui sont concernés par le rêve : rêves d’objets de consommation, rêves de luxe, rêves de ce que les nouvelles technologies autorisent, rêves d’une identité autre, plus belle, plus forte, plus grande. Ces aspirations induisent un idéal porté par le rêve, facteur d’élévation et de sublimation de chacun, force de création et d’innovation. Cet idéal n’est cependant pas le même pour tous. Tel individu ne pourra-t-il pas trouver médiocre ce que tel autre pense être à sa mesure ?

Quelle est la part intime et vraiment personnelle de ce rêve qui nous porte ? Partagé par un groupe ou par l’ensemble d’une société, le rêve peut devenir utopie et donner à chacun comme à tous des raisons de vivre et d’espérer. Mais l’optimisme utopique ne risque-t-il pas de porter atteinte à la part de rêve et de liberté que chacun porte au plus profond de soi ?