« D’Arabie en arabesques » publié le 18/10/2011  - mis à jour le 17/11/2011

Croiser les regards disciplinaires sur les débuts de l’islam et l’art islamique.

Présentation du projet pédagogique : les débuts de l’islam et l’art islamique

Niveau : Cinquième

Disciplines conviées : Lettres, Histoire, Géographie, Arts Plastiques, SVT (Chimie), Education Musicale, Anglais, Mathématiques, TICE.

Domaine artistique  : Les arts de l’espace, arts du langage, arts du son
Thématique : Arts créations, cultures

Références au programme d’histoire du collège : Thème 1- Les Débuts de l’Islam - Conquête arabe. VII-IXe s.

Objectifs disciplinaires : connaître la culture arabe

Pistes pédagogiques et notions abordées

 La naissance de l’Islam
 Le prophète de La Mecque
 Mise en place de la chronologie. (L’Hégire. Le calendrier musulman)
 Le livre sacré
 Cartographie de l’expansion musulmane
 Al-Andalus. Cordoue, capitale des Omeyyades. Visite avec l’Unesco.
 La cohabitation des trois religions monothéistes
 Notions sur l’Islam, ses pratiques

 L’Architecture de la ville arabe, ses rythmes
 La Mosquée : son architecture, sa fonction
 Etude de la mosquée de Cordoue.
 Lexique architectural

 L’eau. Hammam et ablutions.
 Les souks. La maison.
 Le décor architectural : les matériaux
 Visite d’une fabrique de zelliges à Fès
 La calligraphie, la langue arabe
 Les arts dits « mineurs » : Ivoire, bois.
 Les tapis comme des livres : architecture, technique, lexique.
Littérature. Poésie et miniatures.
 La Musique arabo-andalouse, ses instruments, vivre une nouba à l’Alhambra

 Prise de notes en anglais
 Etude par le texte littéraire : « Livre des Merveilles » de Marco Polo, « Au Bonheur des Dames » de Zola
 Continuer à découvrir les sciences arabes : astronomie, médecine etc.…en visitant l’Institut du Monde Arabe (IMA).

Nature et objectifs de l’évaluation
 Les élèves devront découvrir ou reconnaître une culture proche.
 L’objectif est, comme pour toutes les cultures, de la connaitre pour la respecter. Toutes les disciplines sont conviées.
 Il faut porter les élèves à découvrir les merveilles de l’art de l’islam sous toutes ses formes.
 Il faut solliciter ceux qui ont déjà certains savoir-faire ; les extrapoler.
 Il faudra effectuer des travaux de dessin, de céramique, de tapisserie, de calligraphie...
 L’évaluation portera sur l’entrain et l’adhésion à ces exercices.
 La dernière activité est un questionnaire qui permet de vérifier si le lexique des arts a été assimilé.
 Le projet d’une fontaine pour le collège est une plate-forme de rencontre possible autour du thème de l’eau et des efforts plastiques pour parvenir à une réalisation bien visible et utile à tous.
 Il est toujours bon, pour gratifier les élèves, de photographier les productions et de les publier sur le site du collège, voire du journal local.

La démarche pédagogique (Word de 34.5 ko)

« D’Arabie en arabesques »


La Mecque : le nombril du monde musulman

Tout commence à La Mecque en Arabie, où naît Mahomet en 570 après J.-C.
Mahomet est un orphelin pauvre, issu d’une famille de caravaniers. Un jour alors qu’il méditait dans le désert, l’ange Gabriel lui transmet la Parole de Dieu (voir miniatures ci-dessous).
Qui est Gabriel ? Gabriel (de l’hébreu : Gabriel ) est un ange cité dans l’Ancien Testament, le Nouveau Testament et le Coran.
L’islam est une religion monothéiste : du grec monos : seul et theos : dieu. Les fidèles de cette religion sont les musulmans.

Dans les monothéismes abrahamiques (judaïsme, christianisme et islam dont les écritures, c’est-à-dire la Bible et le Coran, évoquent la figure d’Abraham), Dieu communique avec ses prophètes soit par l’intermédiaire d’anges, soit par des visions ou des apparitions. Gabriel est considéré comme le messager de Dieu dans la Bible et dans le Coran.

Mahomet devient le prophète et fondateur de la religion musulmane : l’Islam qui signifie « soumission à Dieu ». Sa prédication sera transmise à ses adeptes, puis recueillie après sa mort dans le Coran (récitation) dans la langue sacrée qui est l’arabe. Les propos du prophète et la prédication recueillie dans le Coran forment ce que l’on appelle la tradition : ensemble de règles qui s’imposent à la communauté des musulmans.

Mahomet qui prône la nouvelle religion monothéiste rencontre une vive opposition de la part des riches commerçants de La Mecque et émigre donc en 622, avec ses adeptes (dont Ali et Abu Bakr) à Médine : cet exode s’appelle l’Hégire.

L’Hégire (622 apr. J.-C) est le point de départ ou année 0 du calendrier musulman.

À Médine, deuxième ville de l’Islam après La Mecque, Mahomet, messager d’Allah, pose les bases d’un état.
La religion nouvelle, définie comme seule révélation ultime (son fondateur étant le dernier des prophètes, celui qui a reçu la révélation divine), rend caduques les deux autres religions monothéistes du temps : le judaïsme et le christianisme.
En 624, Mahomet change l’orientation de la prière : on ne se tourne plus vers Jérusalem pour prier, mais vers la Mecque.

Activité Histoire : Quelles similitudes trouvez-vous entre la genèse de l’Islam et celle d’autres religions que vous connaissez ? Mahomet est-il issu d’une famille riche ? Quel messager vient lui confier sa mission ?
Médine est-elle une ville connue ? Qu’est ce que le monothéisme ?

Au nom de la foi, partons en conquête

Mahomet a donné aux Arabes une religion commune : l’islam et une langue commune : l’arabe.
L’Islam consolide ses structures militaires et sociales, et les principes religieux sont véritablement établis par la rédaction de la version originale du Coran.
À la mort de Mahomet en 632, les tribus arabes unifiées et dirigées par un calife (chef de la communauté musulmane) entament leur « djihad » ou guerre sainte, conquête au nom de la foi.

En moins de dix ans (634-643), les troupes musulmanes conquièrent la Syrie, la Palestine, une partie de la Perse, les villes principales de l’Egypte, certaines îles de l’Egée et l’Afrique septentrionale. La conquête militaire est possible grâce à l’unité religieuse, la promesse du butin matériel que comportent les conquêtes et de l’au-delà spirituel : l’accès au paradis.
Sous les califes Omeyyades de Damas (premiers califes du monde musulman après la mort d’Ali, descendant de Mahomet), les Arabes enlèvent à l’Empire byzantin toute l’Afrique du Nord (696-708), puis passent en Espagne. Après avoir défait l’armée des Wisigoths en Andalousie (711), ils se rendent maîtres de la quasi-totalité de la péninsule. Leur élan conquérant est stoppé par Charles Martel, près de Poitiers, en 732.
À l’est, ils conquièrent l’Afghanistan, le Turkestan et une partie de l’Inde ; mais ils échouent devant Constantinople (717). Au moment où les Omeyyades sont dépossédés du califat en 750, l’Empire arabe s’étend, d’un seul tenant, du sud de la Gaule au nord-ouest de l’Inde.
Cette rapidité d’exécution s’explique par la faiblesse de l’empire byzantin et l’indifférence des peuples autochtones.

La Kaba

La Kaba ou Ka’ba est un édifice cubique situé au centre de la Grande Mosquée à La Mecque, vers lequel les Musulmans se tournent pour prier. Dans sa paroi est scellée la Pierre Noire, apportée selon le Coran à Abraham par l’ange Gabriel. La kiswa est la précieuse étoffe de soie noire qui recouvre l’édifice  : la kiswa, richement tissée de feuilles d’or, qui reproduisent des écritures coraniques, est renouvelée tous les ans. L’ancienne couverture est coupée en morceaux qui sont donnés aux fidèles, qui le conservent comme une précieuse relique.


Le Coran est le livre sacré des musulmans

Le Coran est la première source religieuse musulmane. Pour les musulmans, il est la parole même de Dieu (Allah) transmise à Mahomet (Muhammad) par l’intermédiaire de l’Ange Gabriel (Jibril). Cette révélation a commencée alors que Mahomet avait 40 ans et elle a durée plus de vingt années.
Le Coran se présente sous la forme d’un livre rédigé en arabe et divisé en plusieurs chapitres appelés sourates, elles-mêmes constituées de versets, tout comme la Bible.
On compte 114 sourates classées par taille décroissante à l’exception de la première sourate. Le Coran compte plus de 6200 versets.
La particularité du Coran est d’aborder aussi bien des thèmes de la vie religieuse, de la morale que de la loi ou des relations sociales. Le Coran régit donc la vie spirituelle et sociale des Musulmans. Il est important de souligner que le Coran peut aussi être vu comme un texte poétique, puisqu’il est rédigé en vers, ce que ne peut rendre une traduction. Mais ce n’est pas Mahomet qui a écrit le Coran, il le récitait à ses compagnons qui l’apprenaient par cœur. Les versets ont été écrits durant la révélation du Coran, de manière éparse, et ils n’ont été compilés qu’après la mort de Mahomet.

Activité Arts Plastiques : L’esthétique musulmane
Activité Histoire et Arts platiques : Al-Andalus, un terre douce aux wisigoths, omeyyades, juifs et chrétiens.

L'esthétique musulmane (Word de 529.5 ko)

« D’Arabie en arabesques »

La mosquée : lieu de prière et d’enseignement, centre de la vie publique.

La grande mosquée de Cordoue

La mosquée (Word de 296 ko)

« D’Arabie en arabesques »

L’ISLAM comporte cinq principes ou PILIERS fondamentaux.

À quoi sert un pilier en architecture ?

Les cinq piliers de l’Islam sont :

  • La profession de foi en un Dieu unique (la chahada) et en son Prophète Mahomet : « Il n’y a d’autre divinité qu’Allah et Mahomet est son Envoyé ».
  • La prière quotidienne ou Salat  : elle doit être précédée par des ablutions et prononcée en direction de La Mecque, cinq fois par jour, à l’aube, à midi, l’après-midi, au coucher du soleil et la nuit. Le vendredi, les musulmans sont invités à la prononcer à la mosquée, lieu de rassemblement attitré des fidèles. Il revient au muezzin de lancer l’appel à la prière par la formule : « Allah ’akbar » (Dieu est grand).
  • Le jeûne diurne durant le mois de Ramadan : les Musulmans se doivent de jeûner du lever au coucher du soleil chaque jour du mois de Ramadan, neuvième mois du calendrier lunaire des Arabes, parce que le Prophète aurait reçu ce mois-là la première révélation divine.
    Du jeûne sont dispensés les malades, les femmes enceintes, les enfants et les personnes qui accomplissent le jihad. Il est interdit de manger, de boire ou d’avoir des relations sexuelles avec son conjoint pendant ce temps. Mais c’est aussi un temps privilégié pour se recueillir, prier et lire le Coran. La fin du jeûne est marquée par la grande fête de l’Id ad-Fitr ou fête de la rupture du jeûne. La rupture du jeûne se fait généralement en famille ou en communauté, et, par tradition, on rompt d’abord le jeûne avec une datte et du lait... Le ramadan est une des traditions les plus observées des musulmans, certainement pour le caractère spirituel universel du jeûne. Les personnes qui ont manqué des jours de jeûne doivent rattraper leurs jours après le ramadan. Ils commencent à les rattraper le jour suivant l’Aïd el Fitr.
  • Le paiement de l’aumône légale (zakat) : il se monte à un dixième environ des revenus et il s’y ajoute l’aumône charitable, au bon vouloir de chacun (çadaqa). Sur lui repose le devoir de solidarité au sein de la communauté musulmane.
  • Le pèlerinage à la Mecque (hadj) : il est recommandé à tous les musulmans au moins une fois dans leur vie (sous réserve qu’ils aient la capacité physique de le faire et disposent d’assez de ressources pécuniaires) : il se déroule chaque année, du 7 au 13 du dernier mois de l’Hégire.
    Toutes ces observances mettent le croyant en contact direct avec Dieu, sans la médiation d’un clergé. Cependant, des hommes instruits, juristes ou juges veillent à l’application de la loi coranique (charia).

Le calendrier : nous avons vu qu’il naît avec l’Hégire.

Comme le calendrier islamique est aligné sur les cycles de la Lune et décalé par rapport au calendrier civil, aligné sur le Soleil, le moment du pèlerinage, comme celui du jeûne, se déplace d’une année sur l’autre de onze jours. Le calendrier islamique a dès le départ un décalage de 622 ans avec le calendrier chrétien, pourquoi ?

Les souks

Dans les villes, les marchés sont des lieux importants. Ils prennent le nom de souk en arabe et de bazar en persan. Ils sont en général organisés par corporations. Les échoppes et les réserves se trouvent au rez-de-chaussée et le premier étage comprend les logements des marchands, et parfois leurs ateliers s’ils vendent leur propre production. Toutefois, les métiers dégageant des odeurs indésirables (tanneries) et présentant des risques d’incendies sont relégués aux extrémités du marché ou à l’extérieur de la ville.

Activité Arts Plastiques et SVT : L’EAU, un don de dieu

L'eau, un don de Dieu (Word de 63 ko)

« D’Arabie en arabesques »


Le rythme de la ville arabe

Les foules urbaines sont directement influencées par les principes socioreligieux, appliqués avec des rigueurs différentes selon les pays du monde musulman. Citons par exemple la prière du vendredi, les périodes du Ramadan, modifiant profondément la vie, la circulation, les heures de pointe urbaines, les appels à la prière répétés plusieurs fois par jour depuis les haut-parleurs des minarets, la ségrégation fréquente des sexes en certains lieux publics et, de ce fait, l’importance des foules masculines dans les rues, avec des exceptions selon les emplacements, les heures de la journée, les villes.

La maison
Le monde arabe est très vaste, cependant deux principes sont à la base de l’architecture de la maison : c’est un lieu clos (d’où le respect pour l’intimité) et à l’intérieur même de la maison : la femme y est séparée du reste de la famille.
La maison se développe en général autour d’une cour, et sur plusieurs étages.
La cour a un plan rectangulaire ou carré et dans les demeures les plus riches, le dallage en pierre est embelli de plantes et de fontaines. C’est la façade donnant sur la cour qui constitue la véritable façade, car le mur externe de la maison est juste une surface lisse percée d’une porte d’entrée. Souvent, depuis la porte d’entrée, il y a un vestibule comme un grand couloir, autour duquel s’ouvrent les pièces réservées aux hommes et aux hôtes. Alors que le harem, zone réservée aux femmes, est situé dans la partie la plus cachée ou dans un édifice à part. Les pièces n’ont pas une fonction bien précise. Elles peuvent être des chambres à coucher comme des salles à manger, d’où la nécessité d’un mobilier très léger (coffres, nattes, tapis, coussins). Des zones de la maison étaient plus adaptées à certaines heures de la journée ou saisons. La recherche de la température idéale poussait à la construction de couloirs internes de passage de la cour à la terrasse ou des salles d’été à celles d’hiver.

L’art islamique sous toutes ses formes

Des arabesques dans le bois, le stuc ou la céramique

Les arabesques (Word de 542 ko)

« D’Arabie en arabesques »

Les tapis, les ivoires, les miniatures…

Le tapis (Word de 377.5 ko)

« D’Arabie en arabesques »

 

Activité Education musicale : connaitre les instruments de la musique arabe

LA musique arabe et ses instruments (Word de 132 ko)

« D’Arabie en arabesques »

Pour en savoir plus :

  • Découvrez sur le portail du monde arabe1 l’excellence de la science arabe qui a assimilé l’héritage philosophique et scientifique grec. Les Arabes ont fait faire de grands progrès aux mathématiques, à la physique et à l’astronomie en introduisant la numérotation indienne et les géographes et médecins arabes ont apporté une énorme contribution au patrimoine culturel de l’humanité.
  • Visitez le site de l’Unesco et cherchez entre Espagne et Maroc les patrimoines qui ont été cités dans ce synopsis.