Arts et totalitarismes 2/3 publié le 25/02/2011

Régimes totalitaires et propagande

Les totalitarismes et la propagande

Les totalitarismes sont des systèmes où un homme, ou un parti, imposent une idéologie officielle par des moyens répressifs et une très forte propagande. La propagande est une stratégie de communication, qui tend à inculquer à grande vitesse des idées à une vaste population.

Le peuple est recadré dans tous les domaines : politiques, sociaux, culturels, familiaux, intellectuels et spirituels. Il doit vouer un véritable culte à la personnalité du leader.

La jeunesse est forgée à ces idéologies dès son plus jeune âge.

 


1- La propagande nazie - Hitler : « le führer »

Le régime nazi est dirigé par un homme qui n’hésite pas à se présenter dans « Mein Kampf » comme un artiste et qui se mêle, dès le départ d’esthétique, annonçant dans son programme quel type d’art est valide et quel type d’art ne l’est pas, en se fondant sur le « sens commun » populiste et ses goûts personnels.

À côté de la stigmatisation d’un Art dégénéré, le régime nazi, sous l’impulsion décisive de Joseph Goebbels, Ministre de la Culture, cherche à s’entourer des meilleurs plasticiens, mais ceux-ci fuient rapidement le pays ou refusent de s’engager politiquement, laissant le champ libre à une quantité d’artistes parfois médiocres, aux thèmes classiques et aux œuvres monumentales, tels les sculpteurs Arno Breker, Joseph Thorak et l’architecte Albert Speer. Ce dernier conçut à la demande d’Hitler et en collaboration avec d’autres artistes officiels un projet monumental de nouvelle capitale allemande « Germania », qui n’a jamais vu le jour.

Activité arts plastiques. histoire

Après avoir regardé une vidéo sur Arno Breker, sculpteur préféré du Führer, répondez aux questions.

Vidéo sur Youtube

  • Qu’évoque le rythme de la musique ?
  • Qu’entend-on au-delà de cette cadence effroyable ?
  • Quelles sont les références de la sculpture de Breker ?
  • Quelle est la signification du bandeau porté par l’athlète ?

 

2- La propagande soviétique- Staline : « le petit père des peuples »

(Lénine meurt en 1924. Il est remplacé à la tête du pays par Staline, qui maîtrise tous les rouages de la dictature déjà en place).

Staline va mener le communisme selon la tradition autoritaire russe de gestion du pouvoir, mais avec une personnalisation extrême de celui-ci.
Le culte de la personnalité autour de Staline est une forme d’idolâtrie politique tellement poussée qu’elle en devient servile et avilissante.
L’imagerie autour de Staline est parfaitement codifiée. Il apparaît toujours serein, à l‘écoute de son peuple. À partir des années 1930, il est représenté en uniforme. Des portraits géants, des statues, sont érigés dans toute l’URSS. Il utilise à fond les médias (presse, radio, télévision, cinéma) et les mouvements collectifs. (L’Armée Rouge, ses chants, les parades…)
La propagande officielle dresse de Staline un portrait des plus élogieux.
Elle développe le mythe du chef infaillible qui entraine derrière lui toute la société.
La volonté de Staline est de former un homme nouveau. Le pouvoir s’immisce, pour ce faire, dans toutes les sphères de l’univers humain et agit en utilisant la Terreur.
Staline veut extirper le christianisme orthodoxe, pressenti comme une idéologie concurrente et offrir un nouvel idéal aux Soviétiques : le socialisme. (La religion ayant été définie par Marx comme « l’opium du peuple »). Il veut « chasser la tyrannie des popes1 », briser les superstitions religieuses.
Il fait donc entreprendre une destruction massive d’églises ou les fait transformer en musée de l’athéisme. Des milliers de popes sont exécutés. Les Chrétiens restés fidèles à leur religion sont particulièrement visés par la répression : des millions sont déportés dans des camps de concentration soviétiques.
Il fait miroiter une société parfaite. Il entretient le mythe d’un avenir radieux.
Staline est obsédé par le souci d’éliminer toute opposition.

 La Terreur : de 1936 à 1938, des purges sanglantes frappent les militants du parti communiste eux-mêmes, ainsi que les principaux chefs du parti et de l’armée. Ces derniers sont jugés et condamnés à Moscou au cours de procès à grand spectacle et parfois truqués.

 Le travail forcé : tout dissident y est condamné. Des millions de personnes vont être déportées dans des camps de concentration de l’administration appelée « GOULAG », situés souvent aux confins de l’état : ex. en Sibérie, où ils mourront sous l’effort.

Source : « La Tragédie des Peuples ».

L’expression de la dissidence

Vidéo de témoignages de déportations au goulag et interview de Bernard Pivot à Alexandre Soljenitsyne, le plus grand écrivain russe dissident, Prix Nobel de Littérature en 1970.
Alexandre Soljenitsyne a été arrêté, puis expulsé. Il a passé 20 ans dans une maison isolée du Vermont (USA), où il a écrit « La Roue Rouge », récit de la Révolution de 1917. Son œuvre majeure reste toutefois « L’Archipel du Goulag ». Soljenitsyne a malgré tout toujours exprimé le désir de rentrer dans sa patrie.

La chasse aux Juifs

La campagne antijuive de Staline débute en janvier 1949 par une campagne de presse contre les intellectuels d’origine juive. Plusieurs centaines sont limogés, voire arrêtés. Le 12 août 1952, 24 écrivains juifs de langue yiddish sont ainsi exécutés pour « complot contre le peuple soviétique ».
Enfin, le 13 janvier 1953 éclate à Moscou l’affaire des « médecins empoisonneurs ». Un article de la Pravda accuse ces médecins - tous juifs - de préparer des assassinats médicaux à l’instigation d’une organisation sioniste. Plusieurs médecins sont prestement inculpés et déportés. Parmi eux le médecin personnel de Staline…
Selon sa tactique habituelle, le dictateur prévoit de faire condamner les médecins après leur avoir arraché de faux aveux, de les faire pendre sur la Place Rouge, de susciter des pogroms dans le pays, enfin, à l’appel « spontané » de personnalités juives du monde de la culture, de protéger les juifs soviétiques en leur offrant un « asile » dans les régions orientales du pays !
L’appel est déjà prêt, quand la mort surprend le « petit père des peuples » et l’empêche de mener à bien son dernier exploit...
Pogrom : agression oppressive te meurtrière d’un groupe de personnes contre les Juifs d’un Ghetto, tolérée ou soutenue par le pouvoir.
La Pravda2 : Ce quotidien soviétique fondé en 1912 par des ouvriers de Saint-Pétersbourg et pris en main par Lénine, sera transféré à Moscou en 1917. Il devient l’organe du Parti Communiste d’Union Soviétique (PCUS).

Le culte de la personnalité et les affiches de propagande

Lecture d’images
Activité arts plastiques/ histoire/ lettres/langues

(1) Le pope est le prêtre chez les Orthodoxes

(2) « la vérité »