Exemples d'usages de cartes mentales avec les élèves. publié le 14/10/2008

TUIC / tout niveau

Les cartes mentales ou schémas heuristiques permettent d’organiser les idées individuelles ou collectives en les représentant dans l’espace.
Cela constitue une façon de visualiser les idées et mettre en évidence les liens entre elles ou leur organisation plus proches de notre façon de penser que les modes linéaires.
La pratique des cartes mentales est bien antérieure à l’informatique mais les logiciels appelés idéateurs ont apporté comme pour le reste, la possibilité de perdurance, de publication, d’échange et grande une facilité de modification que n’offraient pas les schémas heuristiques réalisés au tableau... qui devaient être effacés en fin d’activité.

Trois exemples de réalisation par des collégiens.

  • L’élaboration en 3ème et en binôme d’un plan détaillé de paragraphe argumenté en histoire pour une première approche de l’exercice du brevet dans le cadre du chapitre d’histoire intitulé ’La première Guerre mondiale et ses conséquences’ (6 heures).
    • Le dispositif : les élèves avaient répondu à la maison aux questions portant sur les documents du sujet de leur manuel (’La vie des Français durant la première Guerre mondiale’), puis la correction avait été faite en classe. Enfin, par deux, les élèves ont organisé les idées concernant la vie sur le front et ont trouvé celles concernant la vie à l’arrière à partir du cours.
      L’organisation de ces idées en les classant par thème et en créant des sous-parties a permis aux élèves d’aborder pour la première fois l’élaboration d’un paragraphe argumenté. Le résultat est un plan détaillé à partir duquel les élèves ont rédigé à la maison.
      La carte mentale a été réalisée par binôme avec le logiciel Freemind.
      L’activité a duré 40 minutes, certains groupes n’ont pas tout à fait finalisé mais sont allés suffisamment loin je pense, pour avoir éprouvé cette étape essentielle -mais souvent négligée- de la rédaction d’un paragraphe argumenté.
      Chaque binôme a imprimé son travail, l’a collé dans le classeur.
      L’exemple ci-dessous est la carte d’un binôme (dont j’ai corrigé les erreurs d’orthographe).
    • Voir la carte mentale1 :
  • Réflexion en 3ème et en binôme (puis mise en commun) sur les droits et devoirs du citoyen lors de la séquence d’éducation civique intitulée ’Le citoyen, la République, la démocratie’ (5 heures).
    • Le dispositif : la consigne était simple, rechercher les droits et les devoirs du citoyen. Les élèves ont travaillé par binôme puis ont mis en commun leurs idées avec les deux binômes voisins pour réaliser à l’aide du logiciel Freemind une carte mentale.
      Ils ont eu d’excellentes idées et je n’ai eu à compléter que quelques notions (indiquées en italique sur la carte).
      Ils ont par eux-mêmes classé les droits et devoirs par catégorie mais j’ai bien sûr dû les aider pour nommer ces différentes catégories car les termes de "civil, civisme, civilité, civique" sont loin d’être intuitifs !
    • Voir la carte mentale :

      Réalisation des élèves de 3ème.

  • Collecte des représentations des élèves sur l’Afrique en accroche et objectivation en fin de séquence dans le cadre du chapitre intitulé : ’La diversité de l’Afrique’ (6 heures).
    • Le dispositif : en accroche de la séquence sur l’Afrique en 5ème, les élèves ont dû dans un premier temps et individuellement noter sur leur cahier tous les mots qui leur passaient par la tête au sujet de l’Afrique.
      J’ai ensuite montré à la classe en deux minutes la façon dont créer une bulle et y écrire et j’ai demandé à un volontaire de venir saisir les réponses de ses camarades. J’ai récolté les idées de la classe à la volée.
      Ainsi, les élèves ont trouvé tout ce qui figure dans les bulles en blanc. Dès le deuxième mot ou la deuxième idée proposée par les élèves, je les ai interrogés sur la place de ce mot ou de cette idée pour savoir s’il fallait créer une nouvelle catégorie. La carte s’est construite ainsi et nous avons fini par nommer les quatre parties.
      Je suis restée fidèle au vocabulaire utilisé par le élèves le plus possible d’où des termes parfois qui peuvent paraître mal choisis.
      La carte mentale a été imprimée et collée dans les cahiers. C’est la deuxième année que je pratique cette accroche et il est intéressant de constater combien les représentations des élèves peuvent varier d’une classe à l’autre, d’une année à l’autre.
      La carte mentale me permet enfin de poser la problématique et le plan de la séquence.
      À la fin de la séquence, j’ai demandé aux élèves de reprendre cette carte mentale pour faire un peu d’objectivation. Les élèves ont ainsi écrit les idées qu’ils avaient apprises concernant l’Afrique en s’efforçant de les placer dans les bonnes catégories.
      J’ai relevé les idées de tous les élèves et j’ai complété la carte mentale pour la leur montrer et qu’ils puissent à nouveau compléter la leur.
      Les élèves ont eu pour la plupart beaucoup d’éléments à ajouter et ils étaient heureux de le faire, se trouvant soudain très savants !
    • Voir la carte mentale :

      En blanc, les représentations spontanées des élèves de la classe sur l’Afrique et en vert, les enrichissements qu’ils ont apporté à leur carte mentale à la fin de la séquence.

 


Quelques ressources.

Un idéateur : Freemind

freemind
Il existe bien sûr des logiciels très performants pour réaliser des schémas heuristiques très complexes. Je me suis arrêtée sur un logiciel simple et gratuit dont les élèves acquièrent la maîtrise en deux minutes, Freemind. Je ne fais du reste utiliser par les élèves que les fonctions de base qui me semblent suffisantes.
Il présente l’inconvénient de ne pas permettre de placer les bulles où l’on veut.
Pour en savoir plus sur le potentiel de ce logiciel, ce site québécois propose une carte mentale réalisée avec Freemind qui présente les atouts et les inconvénients de... Freemind .

(1) Remarque : les cartes mentales présentées dans cet article ont été enregistrées sous forme d’image JPEG pour qu’elles puissent être ouvertes sans le logiciel.