Formation « Egalité filles garçons et orientation » publié le 12/08/2020

Le 18 février 2020, la mission académique, en collaboration avec l’ONISEP et le SAIIO, a animé une formation sur l’égalité filles garçons et l’orientation au collège.

Elle fut l’occasion de rappeler, en prenant appui sur des statistiques, plusieurs tendances à l’œuvre :

  • Les métiers « mixtes » (c’est-à-dire où femmes ou hommes représentent au moins 40% des effectifs) sont largement minoritaires ; sur 87 familles professionnelles, seules 13 sont mixtes.
  • En fin de 3ème, les filles s’orientent plus vers la 2nde générale et technologique que les garçons (à mettre en lien avec la meilleure réussite des filles au collège car à notes équivalentes au DNB, filles et garçons font des vœux semblables)
  • En fin de 2nde, les filles comme les garçons « aiment » les sciences (la filière S est leur premier choix) mais les garçons « évitent » la littérature et les filles « fuient » STI2D
  • En voie professionnelle, de très nombreux élèves suivent une scolarité en situation de quasi non-mixité (7% de garçons en bac pro Accompagnement soins et services à la personne et 2% de filles au bac pro Métiers de l’électricité et de ses environnements connectés)

Les concepts d’appariement « soi – prototype » (développé par Françoise Vouillot) et de sentiment d’efficacité personnelle (SEP) ont servi de points d’appui pour examiner ce qui, pendant les phases d’orientation au collège, conduisait filles et garçons à s’inscrire dans leurs rôles de genre en matière d’orientation alors même qu’elles et ils ont un discours très consensuel sur le fait qu’il n’existe pas de métiers pour les filles ou pour les garçons.

Plusieurs leviers ont alors été identifiés pour agir, dès l’école primaire, en faveur de la mixité des métiers et d’une orientation choisie où l’influence des stéréotypes de genre serait limitée :

  • être conscient du fait que l’orientation est une « démarche de recherche de soi-même à travers un métier [ou une formation] » et qu’au collège, cette recherche « identitaire » se fait face au groupe des pairs qui assigne filles et garçons à des rôles bien précis
  • amener chaque élève à construire une image de soi étayée en développant la construction de compétences psychosociales et en proposant des projets dans lesquels l’élève puisse s’engager et ainsi affiner et affirmer son image de soi
  • s’attaquer aux stéréotypes de genre en les déconstruisant avec les élèves mais aussi en étant particulièrement vigilant à ce que nos pratiques professionnelles n’en soient pas les vecteurs involontaires
  • sensibiliser les équipes à différents phénomènes : effet Pygmalion (et effet Golem), « menace du stéréotype », auto-censure des filles (mais aussi des garçons) dans certains domaines
  • être particulièrement vigilants, lors des différentes phases de l’orientation, pour ne pas verser dans certains biais identifiés par la recherche (par exemple, appréciations différentes pour les filles et les garçons dans les bulletins scolaires, à compétences égales, conduisant à limiter le sentiment d’efficacité personnelle des filles en mathématiques)
  • proposer aux élèves des représentations diversifiées des métiers et des formations
  • mettre en avant des « rôles modèles » auxquels filles et garçons pourraient s’identifier.

Les participantes et les participants à cette formation ont ensuite pu échanger avec Amandine Chatin, cheffe de projet prévention au « Centre » à Poitiers (un lieu ressource associatif dans le domaine des services à la personne). Elle a notamment présenté les démarches engagées par la structure, à destination des employeurs mais aussi des salariés et des lycéens, pour faire évoluer les représentations de ceux-ci sur les métiers des services à la personne, souvent perçus comme des métiers exclusivement « féminins ».

Enfin, différents outils ont été présentés : des séquences à mettre en œuvre dans le cadre de l’accompagnement à l’orientation, des expositions, des bandes dessinées, des vidéos…

Ces différentes ressources donneront lieu à un prochain « dossier de formation ».