« Le féminin et le masculin dans la langue » publié le 13/08/2020

Avec « Le féminin et le masculin dans la langue », Danièle Manesse et Gilles Siouffi signent un ouvrage collectif ayant pour ambition d’apporter, aux débats parfois tendus sur l’écriture dite inclusive, des éléments d’information puisés dans l’histoire du français et dans la linguistique.

Danièle Manesse reconnait l’importance de la féminisation des noms de métiers et de fonctions. En revanche, elle est plus dubitative sur la pertinence du point médian. Il s’agit en effet selon elle d’une tentative malvenue de modification de la structure de la langue : traditionnellement, souligne-t-elle, ce sont les évolutions de la langue orale qui finissent par impacter la langue écrite. Or avec l’écriture dite inclusive, c’est l’inverse qui est proposé : on tente ainsi d’imposer avec le point médian « des traits qui n’ont pas leur origine dans l’oral ».

Pour André Chervel, le masculin est le « genre de base » de la grammaire française, celui que l’on trouve dans les expressions comme « il pleut » ou « le pour et le contre », celui auquel on fait appel pour substantiver un infinitif (« le déjeuner ») … Et l’auteur de déconstruire l’idée soutenue par certains partisans de l’écriture inclusive d’une « masculinisation » de la langue qui se serait produite au XVIème siècle pour des motifs sexistes, « masculinisation » sur laquelle il conviendrait de revenir.

A noter également des contributions originales questionnant la façon dont la démarche « inclusive » touche d’autres langues : l’anglais et l’allemand mais aussi l’arabe et le coréen.

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Auteur

 Cyril Naudin

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