Le texte long publié le 08/07/2010  - mis à jour le 24/04/2019

Compte rendu d'une journée de formation

Compte rendu d’une journée de formation sur le texte long à Niort, 6 et 7 mai 2010.
Michèle BLEAU, professeur agrégé, formatrice académie de Poitiers.

 Rapide présentation des participants, chacun mentionne sa propre expérience (ou non) de mise en œuvre d’un texte long en classe ( lycée,collège), recommande aux collègues un ou des titre(s) …
 Réflexion sur les principaux critères qui fondent le choix d’un livre pour ce type de travail , échanges, synthèse :

Un texte ‘long’ est un texte dont la compréhension nécessite un travail articulé sur plusieurs séances, qui suppose de la part du professeur une préparation spécifique, suivie d’ une mise en œuvre rigoureuse, avec la double intention de :

  • ménager l’unité du texte en dépit de sa longueur, car sa dynamique interne sous-tend le sens et l’intérêt de l’œuvre.
  • proposer au fil des séances des modes d’approche qui favorisent :
    • l’accès au sens
    • l’exposition à la langue et l’expression (réception et production)
    • la mise en valeur des modalités d’écriture
    • l’intérêt des élèves dans la durée.

Texte long : 3 conseils préliminaires

1. Choix du texte, en fonction de :
 son attractivité (sujet, mais aussi ton et rythme dès la première page…)
 son thème (en rapport avec la maturité des élèves et les programmes)
 son écriture (les registres de langue, les types de discours)
 sa dynamique, ou sa composition, (qui doit aider les jeunes lecteurs à s’engager dans la longueur), autrement dit ce qui représente sa spécificité et son intérêt par rapport aux fragments de textes habituels.

2. Choix du moment pour l’aborder : moment où la classe est prête à le recevoir favorablement, c’est-à-dire prête à accueillir les activités proposées non comme des obstacles mais comme des défis valorisants, le rôle du professeur étant ici fondamental, qui consiste à rendre attractif et accessible un travail de lecture a priori impressionnant ou pour le moins inhabituel.
Ce travail n’interviendra pas soudainement, en rupture avec ce qui précède sous prétexte de son originalité, mais au contraire dans la continuité d’une ou plusieurs autres séquences « préméditées » par le professeur pour « poser des jalons »…sur le plan syntaxique, et/ou sur le plan lexical (mais pas redondantes dans la thématique,ce qui serait lassant et contreproductif).
Ceci encouragera les élèves dès les premières séances, et de surcroît permettra de centrer leur attention sur des questions de structure du récit, types de discours et modalités d’écriture, des questions de compréhension globale, plutôt que sur le ‘décryptage littéral des mots’, qui ne mène pas forcément au sens, contrairement à ce qu’ils croient spontanément.

3. Présentation, comme dans le cadre d’une séquence habituelle, de la ou les tâche(s) de fin de séquence que cette lecture prépare, favorise, et motive, au-delà de la satisfaction - déjà fort intéressante et gratifiante en soi - d’avoir pu lire un conte, une nouvelle ou un petit roman, c’est-à-dire d’avoir acquis une certaine autonomie de lecture.


La mudanza de Adán

La mudanza de Adán, Luis GARCIA MONTERO, Anaya, 2002, serie Sopa de libros.


La mudanza de Adán : lecture individuelle du texte

  • Réactions, échanges, sur l’intérêt du livre et la classe destinataire pressentie ou le niveau.
  • Documents complémentaires pour accompagner, préparer et enrichir la lecture du texte long.
  • Tâches de ‘fin de séquence’ ou prolongements à cette lecture.

1. Dégager la composition du texte de LGM, en faisant apparaître son fil directeur et sa dynamique. (base d’un découpage en ‘étapes’ pour la classe ?)
Etablir le parallélisme entre la fable du déménagement et le parcours mental du protagoniste :
du refus initial de toute communication avec la réalité (refus de discuter avec le déménageur, incapacité à préparer son déménagement) à l’acceptation de la nouvelle maison, de se mettre à réorganiser sa bibliothèque, à ouvrir une nouvelle page de sa vie…
Réfléchir sur le titre du livre :

  • La mudanza à double sens ? Quel Eden pour Adán ?
    Cf. doc. complémentaires :
    • texte de Gioconda Belli « Adán y el Edén ».
    • dessin de Mingote « La mudanza de los tiempos »

2. Le narrateur et le point de vue narratif dans La mudanza.
LGM définit son livre comme une «  fábula moral  », autrement dit un petit récit, (en vers ou en prose) destiné à illustrer un précepte : il s’agit donc de réfléchir, à partir d’événements ou de situations quotidiennes, sur les actes et la conduite, ou sur ‘l’ordre idéal de la vie’, cela dans une langue coloquiale. Ce parallélisme est clair et permanent entre le récit du déménagement et le parcours mental du protagoniste.
Le narrateur, celui qui raconte, est extérieur à l’histoire, il parle à la 3° personne, en témoin, des événements qu’il observe, des conversations qu’il entend, de ce que vit son personnage, Adán.

  • Le point de vue choisi par l’auteur pour la narration est alternativement externe et interne, glissement régulier et systématique de l’un à l’autre pour énoncer des réflexions et des préceptes à partir de faits concrets vécus par Adán.
    • l.10, 11 : Los tonos neutros sirven para…
    • l.42 : La desordenada avalancha de las rutinas…

Les outils syntaxiques de ces glissements :

  • le passage du singulier au pluriel :
    • l 7 la neutralidad
    • l 11 los tonos neutros
    • l 257 la casa vacía,
    • l.260 las casas vacías,
    • l.268 en las bibliotecas
  • le passage à une implication du narrateur ou généralisation, avec l’indéfini « uno » ou la 1°p. pl :
    • l 183 Uno puede cambiar de casa, de vida
    • l 27 porque uno necesita vivir cerca de ellos
    • l 50 los libros que uno quiere cazar
    • l 201 202 somos los libros que hemos leído
  • Réflexions et préceptes qui sont peut-être ceux de l’auteur lui-même, et l’on peut illustrer aisément cette tonalité autobiographique :
    Au début : l.5 : le pagaban por eso…. la neutralidad irónica de los profesionales…
    A la fin surtout :
    • l.227 : unos versos subrayados, una mancha de café sobre un poema…
    • l.245 : el primer día de trabajo en un aula de caras atónitas…
    • l.275 : le rapide ‘résumé biographique niño-adolescente-hombre’…
  • Les passages au style direct :
    Avec qui dialogue Adán, fonction et sens de ces interventions dans le récit.

3. La rhétorique de LGM, ou le pouvoir des mots dans La mudanza.
Angel González parle de ‘narrativismo histórico-biográfico’ à propos de l’écriture poétique de LGM. Il montre que le poème est souvent construit sur une structure théâtrale ou narrative , autour d’un personnage qui raconte ou vit son histoire à travers la mémoire, le souvenir ou le souhait.
Il s’agit de développer une réflexion à partir du quotidien : événements,situations, objets, et la langue qui créée les liens ou les oppositions procède par des figures syntaxiques et stylistiques déterminées.

Parmi les figures les plus récurrentes, on observe particulièrement dans La mudanza

  • métaphores et comparaisons
    • l 47 a 50 la biblioteca/selva… para cazar..
    • l 51 a 54 el alma/botella vacía o biblioteca desordenada.
    • l 172 a 182 el vacío… como… igual que
  • personnifications :
    • l 146 la casa tomó conciencia de su desnudez…
    • l 195 los libros también saben morder, herir, volvernos la espalda..
    • + Zeugma : l 198 los libros se amontonan en las estanterías y en la memoria…
    • l 223 los objetos se callan para meditar exactamente lo que deben decir
  • l’énumération et l’accumulation , aux effets multiples :
    • l 129 a 136 désir de rupture avec le contexte familial…
    • l 151 a 160 le poids de la pluie sur la ville…
    • l 236 a 253 chronologie des souvenirs
    • l 226 a 235 multiplicité, diversité, richesse des souvenirs
    • l 195 196 le pouvoir, la puissance, la violence des livres
    • l 183 a 186 uniformisation et banalisation… pour mieux rompre et détacher l’exception biblio.
    • l 160 a 169 accumulation renforcée par un jeu de kyrielle, pour ‘mettre tout le monde à égalité devant la pluie’.

La fonction de ces procédés consiste souvent à distribuer le pouvoir, ce qui nous interroge sur le statut des objets et en particulier des livres.
_ On voit bien qu’au début du roman les livres ont le pouvoir, (l 201 hasta tomar posesión de nosotros.. ) ils sont d’ailleurs grammaticalement sujets dans la phrase, ce qui renforce l’effet de la personnification, tandis qu’à la fin du roman Adán reprend le pouvoir, redevient acteur, sujet grammatical, qui choisit, et replace les livres redevenus objets (c.o.d) dans la nouvelle bibliothèque !
Cf. le poème Completamente viernes.

Completamente viernes (Word de 31 ko)

Taller de poesía


« L’Art est utile parce que l’Art est éducateur » Ariane Mnouchkine

La mudanza de Adán : Lecture guidée (B1/B2)

La mudanza de Adán, Luis GARCIA MONTERO, Anaya, 2002, serie Sopa de libros.

Pour quoi une lecture de texte long ?
Est-elle utile à nos jeunes lecteurs ?
Quelle est sa ‘valeur ajoutée’ par rapport aux textes habituellement proposés en classe ?
La réponse est dans la spécificité de ce type de texte, en termes de longueur, dynamique et composition notamment.
L’approche didactique doit évidemment prendre en compte ces caractéristiques et guider les élèves pour
 entraîner à la lecture globale
 guider dans le repérage d’éléments lexicaux et syntaxiques essentiels
 enseigner l’analyse de procédés rhétoriques pertinents
 aider à l’acquisition progressive de l’autonomie
 autrement dit, montrer les voies d’accès au sens.

Cf. intro Stage 2008-2009 sur UN ARTISTA DEL NEON, Lecture d’un texte long, pages 1 et 2.

Présentation de l’auteur et du texte

Luis GARCIA MONTERO, breve reseña biográfica :

Poeta y ensayista español nacido en Granada en 1958.
Licenciado en Filosofía y Letras por la Universidad de Granada, obtuvo su Doctorado en la misma Universidad con una tesis sobre Rafael Alberti con quien lo unió una gran amistad.
Es uno de los poetas más significativos de la poesía española de hoy. Actualmente es profesor titular del departamento de Filología Española de la Universidad de Granada. Es además de prestigioso poeta, un consagrado ensayista y columnista de opinión.
Entre los numerosos premios que jalonan su brillante carrera, destacan el premio Federico García Lorca, el premio Ciudad de Sevilla, el premio Loewe, el Adonais y el Premio Nacional de Poesía en 1995. En 1999 : nominación para el premio Cervantes, máximo galardón de las letras españolas. Entre sus poemarios :
« Y ahora ya eres dueño del puente de Brooklyn » y « Tristia » en 1980, « El jardín extranjero » en 1983, « Rimado de ciudad » en 1985, luego publicó « Diario cómplice » en 1987, « Las flores del frío » en 1991, « Habitaciones separadas » en 1994, « Casi cien poemas » en 1997, y « Completamente viernes en 1998 ». (…) El último : « Vista cansada » , 2010.

Signé par un grand nom de la littérature espagnole contemporaine, le texte intitulé La mudanza de Adán est défini par son auteur comme une « fábula moral » : Quinze pages, accompagnées de treize illustrations de Javier SERRANO, dont la première approche ne saurait rebuter les plus craintifs par l’épaisseur de l’ouvrage ou le nombre de pages…

Ecrit dans une langue choisie, dense et poétique, ce récit mérite que l’on s’intéresse de près à son fonctionnement, aux procédés qui produisent du sens, a «  la retórica necesaria para la claridad ». L’auteur déclare d’ailleurs : « la claridad tiene que ver con el trabajo y con el tomarse en serio la realidad ; la oscuridad, para lo único que sirve es para tapar la falta de ideas  ».

L’argument : c’est Noël, Adán déménage, il doit quitter son Edén d’avant, avec ses meubles, ses souvenirs et surtout ses livres, pour s’installer en un autre lieu, où il réorganisera son environnement, sa bibliothèque, et sa vie.
L’histoire relate le laborieux parcours mental du jeune homme, depuis la décision de faire appel à une entreprise de déménagement, jusqu’à celle de fermer la porte pour devenir enfin « el hombre de la casa nueva », y « colocar los libros en su nuevo lugar ».
Récit métaphorique - comme l’est d’ailleurs le nom du protagoniste - puisqu’au-delà de l’anecdote du déménagement, de l’incompréhension du déménageur et des parents ou amis (= les gens ordinaires, pragmatiques et raisonnables), il s’agit d’une réflexion sur la littérature, et sur la lecture : « La lectura es una extensión sentimental, y más tarde reflexiva, de la vida ».
« Ordenar bien la biblioteca significa apostar por la autoridad del ser humano sobre la realidad y el porvenir histórico ».

Cette lecture nous semble s’adresser à un public de cycle terminal, doté d’une certaine maturité et aptitude à la réflexion, public que l’on aura l’ambition d’intéresser à la magie de la création poétique et à « l’utilité de l’Art », selon Ariane Mnouchkine…
Elle sera préparée en amont et/ou accompagnée en parallèle par l’étude de documents complémentaires destinés à enrichir les connaissances sur l’auteur et sur le sujet, nourrir la réflexion, appréhender d’autres langages, en observant une progression croissante dans la difficulté ; le but est de susciter chez les jeunes lecteurs la curiosité et le plaisir de lire ce livre… puis d’autres…


Présentation de documents complémentaires

  • Deux poèmes de L.G.MONTERO :
    • Completamente viernes ( parce qu’Adán déménage un vendredi 29 décembre…)
    • El amor ( « porque la vida entra en las palabras/como el mar en un barco…  »)
  • Entrevista de Mara TORRES a L.G.Montero en TVE : Video de 6’26mn, du 16/03/2008 à écouter sur internet, avec une fiche d’aide à la compréhension.
  • Article de Francisco AYALA « La biblioteca de Adán », du 25/02/2000. qui évoquait La mudanza de Adán
    lors de sa première publication. Cf. Francisco AYALA, Artículos del autor, el país.com
  • Deux poèmes d’Angel GONZALEZ, dits par l’auteur, Cf . CD audio colección Visor de poesía, n°300
    En A Todo Amor , Antología personal.
    • Muerte en el olvido (p.29)
    • Tras la ventana, el amor (p.31)

Francisco AYALA et Angel GONZALEZ - tous deux disparus récemment- furent des amis proches de L.G.MONTERO par leurs conceptions de l’écriture, leurs problématiques ; à ce titre ils apportent sur lui un éclairage fructueux.

  • La première page d’un roman de Gioconda BELLI , pour une évocation de Adán y del jardín de Edén…
    El infinito en la palma de la mano, Premio Biblioteca Breve 2008, Ed. Seix Barral.
  • Un dessin de MINGOTE : La mudanza de los tiempos , en El 2006 visto por Mingote, abc.es (3.01.2007).
  • Une chanson du groupe rock TNT, extraite du livre-disque « Rimado de ciudad », textes de L.G.Montero.
  • Extrait d’un article de L.G.MONTERO sur Picasso, paru dans El País du 21/05/2006 où il déclare notamment : « Conocer la tradición y la técnica, resulta imprescindible para alcanzar la libertad  », ce qui s’applique aussi à sa propre poétique… cf. « En tela de Picasso » Luis GARCIA MONTERO el país.com
  • Deux tableaux de Picasso cités dans l’article en question, représentatifs de deux époques différentes du langage pictural de Picasso :
    • El viejo guitarrista (1903)
    • El violín colgado en la pared (1913)

Propositions de ‘tâches de fin de séquence’ et prolongements

 Découvrir et observer séparément les treize illustrations (+la couverture) de Javier SERRANO, proposer un agencement de ces illustrations en regard des quinze pages du texte de L.García MONTERO, et justifier les choix.

 Préparer une intervention sur le blog de L.G.MONTERO, pour lui adresser questions et commentaires sur La mudanza de Adán. (On trouve de nombreux écrits sur sa poésie, mais pratiquement rien sur ce livre en prose…)

 Imaginer une rencontre avec l’écrivain, préparer les questions précises et judicieuses qui pourront lui être posées. (Consulter la biographie de L.G.MONTERO sur internet, en établir une synthèse brève et pertinente, puis des questions en cohérence avec notre livre).

 Ecrire une seizième page au livre de L.G.M, la première page de la nouvelle vie d’Adán…en cohérence avec le livre, tant du point de vue de l’histoire que du mode d’écriture observé tout au long de la séquence.

La mudanza de Adán (Word de 40.5 ko)

Fábula y recorrido mental : paralelismo en cuatro etapas de lectura.

La mudanza de Adam : 3 activités pratiques sur le texte

Activité 1

Différencier au fil de la lecture de cette ‘fábula moral’ (avec deux crayons de couleur) :
 Le plan de la fable : la réalité ou l’anecdote du déménagement d’Adán.
 Le plan du parcours mental : mudarse de biblioteca es reorganizar su vida…
 Identifier les éléments ‘passerelles’ entre les deux plans et leur fonction :
formes impersonnelles, pronoms indéfinis, passages au pluriel , qui font basculer du particulier au général, de l’anecdote à la réflexion philosophique…

Pour faire apparaître :

  • Que le double niveau de lecture qui caractérise ce récit lui donne une portée qui dépasse la fable du déménagement.
  • Que certains ‘vecteurs’ tels que : les livres, les objets de la maison, la maison elle-même, la mémoire et le rêve, la pluie …. Ont une fonction essentielle et signifiante .

Activité 2

Mettre en voix certains passages du texte :

 La conversation entre Adán et le capataz, au début , 1° partie :
Rétablir une chronologie depuis ‘al contratar la mudanza’.. jusqu’à viernes 29, en passant par la première visite du capataz pour l’évaluation du cubage, et la date…
Reconstruire un dialogue au style direct, en prenant en compte le ton , les indications ‘scéniques’ contenues dans le texte.

 La conversation le jour fixé, l’impatience et l’incompréhension du capataz, face à
‘la testarudez’ d’Adán, et sa mauvaise volonté ou son refus d’expliquer (2° partie)
Les 2 appels téléphoniques , (sa mère et son ami Juan), le refus de contact avec les autres.

 Une « voix off » pour énoncer certaines déclarations philosophiques : les plus
représentatives du cheminement mental d’Adán, ou les plus poétiques… une ou des énumérations bien choisies, le jeu de kyrielle de la 2° partie..
Déterminer des critères de sélection et des passages précis.
Travailler l’élocution, l’intonation, le rythme et la segmentation de la phrase .

Pour donner à entendre :

  • Ce qui appartient à la fable, au plan du déménagement, en discours direct.
  • Ce qui relève de l’itinéraire philosophique du protagoniste, sur un ton déclaratif à rechercher…

Activité 3

Travail d’analyse et de synthèse sur le statut des livres, et la symbolique de la bibliothèque.
Relever au fil de la lecture tout ce qui concerne les livres, toutes les occurrences et aussi la fonction grammaticale :

Pour faire apparaître la dynamique qui sous-tend la fable :

  • Début : chaos matériel et mental, livres sont objets qui accompagnent, ou que l’on chasse.
  • Au milieu (l. 195) les livres se défendent ‘hasta tomar posesión de nosotros’…
  • Pour finalement redenir objets (c.o.d) qu’Adán se voit ranger ‘en su nuevo lugar’…

Rencontre avec un auteur espagnol d’aujourd’hui : Luis GARCIA MONTERO


Projet pédagogique autour d’un texte long :

Proposition d’exploitation en groupes de compétences.

C’est un projet qui se propose d’amener des élèves (de cycle terminal, niveau B1/B2) à :
 Lire avec plaisir et objectifs précis le texte choisi : La mudanza de Adán, LGM , Anaya, 2002.
 Approcher l’univers élargi de son auteur :poète contemporain majeur, professeur à l’Université de Grenade.
 S’interroger sur la lecture et l’écriture : écrire pour créer ou le pouvoir des mots, place et rôle des livres… «  Somos los libros que hemos leído  »… et si pour cette raison-là, réorganiser sa bibliothèque revenait à réorganiser sa vie, et si la «  mudanza  » était la métaphore d’un difficile mais nécessaire changement, à un moment déterminé du parcours personnel d’Adán…

Groupes de compétences

Pour mettre en œuvre ce projet, une répartition des élèves en trois groupes de compétences pourrait s’avérer aussi pertinente que fructueuse : elle permettrait à tous d’apporter une contribution à la construction du projet collectif, et à chacun d’améliorer sa maîtrise de la langue en fonction de ses besoins spécifiques et prioritaires, de B1 vers B2.
Trois professeurs sont impliqués, chacun mène l’un des groupes vers son objectif principal.

Bien évidemment tous les acteurs, élèves et enseignants, lisent le livre dans son intégralité, et tous travaillent en fonction du projet commun qui consiste à préparer une rencontre avec l’auteur au sujet de La mudanza de Adán (rencontre réelle ou virtuelle, visioconférence, échanges sur son blog..)

Constitution des groupes : S’agissant de groupes de compétences et non pas de groupes de niveaux, toute ambigüité doit être écartée d’emblée en réunissant des élèves dotés d’une même ‘ compétence forte’ sur laquelle ils s’appuieront pour progresser dans l’acquisition d’une autre compétence .

Groupe A :

Elèves réunis par une commune aptitude (B1) à :
  ‘Comprendre des textes essentiellement rédigés dans une langue courante’
 ‘Localiser dans un texte des informations recherchées ou pertinentes pour s’informer et réaliser une tâche’.

Leur mission : Réaliser – pour la présenter- une notice biographique de l’auteur.
Activités langagières dominantes : CE + PO

Etapes de la réalisation :

1. Chercher sur internet biographie et bibliographie de Luis GARCIA MONTERO.
2. Effectuer une synthèse des informations, afin de mettre en évidence ses activités diverses, les artistes auxquels il s’est intéressé (thèse sur Alberti, articles sur Picasso) ceux avec lesquels il a travaillé (Angel González, Francisco Ayala).
3. Relever les récompenses qui ont jalonné sa carrière :définir _ brièvement ces prix littéraires espagnols, leur signification commune, s’interroger sur un parallèle avec les prix français…

Ce faisant, les élèves entraînent et améliorent leur capacité à :

  • ‘Hiérarchiser et synthétiser des informations’
  • ‘S’exprimer oralement de manière détaillée et organisée sur un sujet relatif à un domaine d’intérêt ou de connaissance’. (B2)

Groupe B :

Elèves réunis par une commune aptitude (B1) à :
 ‘Comprendre les points essentiels d’une intervention énoncée dans un langage clair et standard’
 ‘suivre une conversation en situation réelle ou simulée’.

Leur mission :
préparer une interview de L.G.M à propos de La mudanza de Adán et de certaines caractéristiques récurrentes de son écriture.
Activités langagières dominantes : CO + PE

Etapes de la réalisation :

1. Comprendre l’essentiel d’une conversation – video : ‘Mara Torres entrevista a L.G.M’ en TVE, à l’occasion de la publication de son dernier livre, Vista cansada. (cf.fiche d’aide du professeur)
2. Observer, imiter, et adapter, pour formuler des questions pertinentes en rapport avec le sens et les modalités d’écriture de La mudanza de Adán.

Ces élèves entraîneront ainsi leur capacité à :
Transférer, contextualiser, adapter avec souplesse, pour produire un nouveau questionnement sur un nouveau texte.

Groupe C :

Elèves réunis par une même capacité (B1) à :
 ‘comprendre des textes essentiellement rédigés dans une langue courante’
 ‘localiser des informations recherchées ou pertinentes pour s’informer ou réaliser une tâche.’

Leur mission :

lire –pour en rendre compte et susciter l’envie de lire- La mudanza de Adán.
Activités langagières dominantes : CE+ PO

Etapes de la réalisation :

1. Relire le livre et :

  • Sélectionner plusieurs passages pour leur représentativité et leur attractivité (à définir).
  • Travailler sur la mise en voix de ces passages choisis.

Ces élèves exercent ainsi leur capacité à :
 ‘parcourir rapidement un texte long et complexe en relevant des points pertinents’
 ‘comprendre un texte littéraire contemporain en prose’
 ‘restituer avec finesse et précision des sentiments et des opinions’. (B2)

Retour sur l’ensemble des travaux

Chaque groupe communique les informations recueillies et/ou les réalisations.
On peut alors envisager d’entrer en contact avec Luis GARCIA MONTERO, et dans un premier temps lui adresser un courrier sur son blog :

  • nous présenter,
  • émettre un bref commentaire sur sa ‘fabula moral’, La mudanza de Adán.
  • envisager une visioconférence ou une rencontre, à la faveur du voyage culturel de fin d’année à Grenade…
    Chaque groupe se charge d’une partie de courrier.
Entrevista a Luis García Montero (Word de 24.5 ko)

10 points pour aider l’élève à la compréhension.


El infinito ... el paraiso... (Word de 26.5 ko)

Le document de Gioconda BELLI


Completamente viernes (Word de 31 ko)

Taller de poesía