Gastronomie: l'exception culturelle française existe-t-elle encore? publié le 04/09/2016

Critiquée, taxée de ringardise, la gastronomie française ne cesse de se réinventer depuis une dizaine d’années et poursuit son chemin singulier dans le paysage gastronomique mondial, au point de rester un motif de fierté pour de nombreux Français.

Dans une tribune signée à l’occasion du lancement de Fête de la Gastronomie en 2015, Martine Pinville, Secrétaire d’Etat chargée du Commerce, de l’Artisanat, de la Consommation et de l’Économie sociale et solidaire, affirmait de manière résolue : « La gastronomie est pour la France, un trésor vivant et irremplaçable ! Véritable exception culturelle, saluée par l’Unesco comme patrimoine immatériel de l’humanité pour son repas gastronomique, elle est aussi une fabrique d’échanges, de plaisirs, de convivialité pour tous les Français. Elle est un lieu de rassemblement ; elle est un moment de réunion. »

Cette déclaration d’amour sonne comme une réponse aux récentes critiques adressées à la gastronomie française : prix démesurés, sur-médiatisation des chefs, baisse de la qualité... mais aussi et surtout montée du phénomène plus général « French Bashing ». Abimée jusqu’à être maltraitée par les médias internationaux, elle apparaît « à l’agonie » pour beaucoup, perdant son influence notable sur le monde entier.

Michael Steinberger, critique vin mondialement connu, et passionné par la gastronomie française, affirmait ainsi en 2014 dans le New York Times que « depuis la fin des années 1990, Paris est vu comme une ville gastronomique ennuyeuse et prévisible. La vraie excitation est à Londres, Tokyo Copenhague, San Sebastian. »

 Une lassitude des Français pour leur gastronomie ?