Histoire de la musique publié le 05/04/2012

Petit mémo récapitulatif des grandes périodes.

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Art Baroque et Art Classique

1600 marque les débuts de l’opéra et ceux de l’oratorio. La musique est théâtre, le monde est théâtre. L’œuvre baroque (1600-1750) est représentative et dramatique ; elle montre le monde non pas dans sa réalité objective, mais "comme une chose vue". L’art classique (1750-1800) qui fait suite au baroque, est fait, à l’opposé de clarté et d’unité. L’épanchement dans la simplicité sera son caractère essentiel, et la musique instrumentale pour soliste son terrain d’élection.

La musique européenne entre 1600 et 1750 définit une esthétique particulière, dite généralement "âge du baroque" ou "âge de la basse continue". L’esthétique baroque trouve son plein épanouissement dans les grandes formes dramatiques : opéra, oratorio, motet et cantate. L’opéra surtout, qui traite les grands thèmes (l’amour, la vie, la mort), en mettant en scène des héros dans un climat d’exaltation intense. L’oratorio sert avec la même exigence l’église de la contre réforme, ardente et passionnée, qui connut la lutte et le martyre, Eglise de grands saints extatiques. Souvent le religieux rejoint le profane et vice versa, particulièrement en Italie, ou l’ampleur des passions atteint au sacré, et bien humaines sont les souffrances des saints lorsqu’ils luttent pour se rapprocher de Dieu.

La musique baroque, c’est l’avènement de la basse continue. La musique est maintenant conçue par étages cloisonnés, groupés selon trois fonctions : soutenir, remplir, chanter. On fait donc obligation d’exprimer totalement l’harmonie sur chaque accord. A partir de 1750, la notion de basse continue s’effacera devant celle, plus subtile, d’accompagnement.

La seconde nouveauté musicale de l’âge baroque est l’invention du récitatif, "juste milieu entre la déclamation de la tragédie et le dessin musical". Il obéit donc aux lois du discours parlé. L’intérêt d’un tel moyen est d’accélérer le déroulement du texte.
Monteverdi, Purcell, Lully, Schütz, illustrent chacun une nation et un aspect de cette nouvelle sensibilité.

En France, se développe l’air de cour, en remplacement de la chanson polyphonique, entre la fin du règne d’Henri IV et la mort de Louis XIII. La poésie s’oriente vers un nouveau langage, la préciosité, que la musique de cour va porter. Cette façon de chanter tombe en désuétude vers le milieu du siècle.

Lully, quelques années plus tard deviendra le compositeur incontournable du roi de France. Ballets de cour, collaboration avec Molière pour la musique de plusieurs pièces.

Au milieu du XVIIIe s. naît la forme sonate, inventée par les fils de Bach. Pour des raisons tout aussi mystérieuses, disparait la basse continue et s’instaure les prémisses d’un art classique. La grande nouveauté de cette époque est sans conteste le développement de la symphonie.

Le style classique est le rejet des éléments issus du baroque, donc périmés. Cependant, peu de compositeurs parviendront à réaliser cette maîtrise et beaucoup conserveront une partie de l’héritage baroque. Haydn, Mozart et Beethoven, seront les trois représentants de ce style nouveau. Rien ne distingue mieux le classique du baroque que la conception du thème. Long, souple et ornementé, le thème baroque ne se laisse pas facilement appréhender : on hésite à en déterminer les limites, et la structure ne s’impose pas clairement. La phrase classique, au contraire est courte, nettement délimitée et périodique. Une telle phrase entraîne une perception globale de l’œuvre musicale.

 
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