Les intelligences artificielles et leurs usages en éducation publié le 20/06/2025

Un cadre officiel pour l’usage des intelligences artificielles en éducation

Le cadre officiel d’usage des intelligences artificielles (IA) en éducation vient d’être publié par le ministère. Ce document, désormais en ligne sur Éduscol, permet d’ancrer nos pratiques dans un référentiel clair, tout en rappelant un certain nombre de principes.

Des principes déjà connus
Ce cadre réaffirme plusieurs vigilances que nous intégrons déjà dans nos usages :

• Interdiction de créer des comptes personnels pour les élèves sur des outils non validés ou non conformes au RGPD ;

• Protection des données personnelles et vigilance sur les conditions générales d’utilisation des services numériques ;

• Encadrement pédagogique strict des expérimentations ou usages d’outils numériques innovants.

Un point de vigilance nouveau : pas de manipulation d’IA générative avant la 4e

La nouveauté majeure de ce cadre concerne l’interdiction de faire manipuler des IA génératives aux élèves avant la classe de 4e.
Cette interdiction s’applique à tout usage par les élèves, même ponctuel ou "ludique", en 6e ou 5e.
Autrement dit, si des activités de découverte ou de sensibilisation à l’intelligence artificielle peuvent être menées dès le cycle 3 ou en 5e, aucune expérimentation concrète d’outils comme ChatGPT, DALL·E, ou d’autres générateurs de texte, d’images ou de code, ne doit être proposée à ces élèves. On peut en déduire que les fonctionnalités génératives de Canva sont à proscrire aussi.

La page 4 du cadre explicite clairement ce que l’on entend par IA générative : ce sont des outils qui produisent un contenu original (texte, image, son...) à partir d’une consigne ou d’un prompt.

Une posture responsable, éthique et sobre

Le cadre appelle à :

• un usage frugal et raisonné de l’IA, dans le respect des objectifs de sobriété numérique ;

• privilégier les solutions libres et transparentes ;

• exercer un esprit critique systématique face aux contenus générés (exactitude, sources, biais, hallucinations...) ;

• éviter les logiciels de détection de contenu IA, jugés peu fiables.

Transparence : mention obligatoire de l’usage de l’IA

Le cadre impose un principe de transparence :

• Toute utilisation de l’IA dans une activité pédagogique, une correction ou une prise de décision doit être explicitement signalée ;

• Il est demandé aux personnels d’informer les élèves, les familles ou les collègues lorsque l’IA a contribué à une production ;

• Les enseignants doivent aussi identifier les outils utilisés, quand c’est pertinent, et en expliciter le rôle.

Cette transparence est une exigence de confiance et de responsabilité.

Fraude : clarification pour les devoirs

• Utiliser une IA générative pour réaliser un devoir scolaire, sans autorisation explicite de l’enseignant et sans travail personnel d’appropriation, constitue une fraude.
  Cela est assimilé à l’intervention d’un tiers ou à un plagiat ;

• Les logiciels de détection d’IA ne sont pas recommandés, car peu fiables et risquant de pénaliser à tort des élèves ;

• Le cadre invite à adapter les évaluations en privilégiant la réflexion, le raisonnement et la capacité d’analyse.

Une ressource complète et évolutive

Le cadre est accessible sur la page Éduscol dédiée, qui propose :

• Le document officiel téléchargeable,

• Des éléments de contexte sur l’intégration de l’IA en éducation,

• Une sélection de scénarios pédagogiques Édubase, pensés pour accompagner les enseignants du secondaire dans des usages raisonnés et pédagogiquement construits de l’IA.

Accès à la page Éduscol : https://eduscol.education.fr/4188/les-intelligences-artificielles-et-leurs-usages-en-education

À retenir : Ce cadre n’est pas un frein, mais une balise. Il nous conforte dans nos pratiques responsables et nous invite à penser les usages futurs de l’IA de manière encadrée, progressive et toujours au service de l’éducation.