Suivi des compétences par outil numérique publié le 22/06/2012  - mis à jour le 29/08/2012

Une expérimentation de classe sans notes

Icone module évaluation

Au collège Georges David à Mirebeau, pour la deuxième année les élèves des classes de 6ème reçoivent des bilans sans notes. Un suivi numérique des évaluations a été mis place pour ce niveau et les suivants.
Les enseignants témoignent :

L’origine du projet

Le logiciel LCF (Livret de Compétences Formatif) disponible dans l’académie de Poitiers avait déjà été utilisé par certains enseignants du collège. Ils souhaitaient améliorer la communication avec les élèves autour des évaluations, et donner un aperçu plus efficace et plus encourageant des compétences acquises et à acquérir.
En 2010 2011 l’établissement a décidé de travailler sans notes pour tout un niveau.

L’année suivante il a été décidé, après concertation, de continuer à travailler sans notes pour les 6ème, mais il a paru prématuré d’étendre l’expérimentation à d’autres niveaux.
Les bulletins des élèves de 5ème, 4ème et 3ème ont été réalisés avec l’application Sconet notes, mais CERISE Collège, qui a succédé à LCF cette année-là, a été utilisé parallèlement, de manière à faciliter le suivi et la validation des compétences du socle commun sur tout le cursus.

Mutualisation au sein des équipes pédagogiques

Des échanges ont lieu entre les enseignants, parfois en présence du personnel éducatif, de la principale, de formateurs ou d’inspecteurs, pour que ceux qui ont acquis l’habitude de travailler par compétences transmettent leur savoir-faire. Ces mutualisations ont pour but d’avancer vers une politique harmonieuse d’évaluation, dans le respect de la liberté pédagogique, et en s’efforçant d’utiliser dans les bilans un langage compréhensible par les familles.

Deux "écoles" se côtoient :
 certains enseignants ou éducateurs préfèrent effectuer leur suivi à partir de quelques descripteurs généraux ("connaissances" "raisonner" "communiquer" "réaliser"...), et s’abstiennent de décrire dans le livret lui-même le niveau attendu dans chaque compétence en 6ème (l’attendu est expliqué par oral aux élèves en début d’année ou lors des évaluations).
 d’autres préfèrent décliner chaque compétence en items plus détaillés, incluant ce que l’élève doit être capable de faire à ce niveau de son apprentissage.

Les deux systèmes peuvent voisiner, le lien étant fait par le module "palier du socle" dans CERISE. Pour les adeptes de descripteurs généraux, les évaluations qui aident à valider le socle commun sont celles qui sont faites en fin de 4ème ou début de 3ème (les anciennes évaluations apparaissant dans le module mais en plus petit).
Pour les adeptes de descripteurs détaillés, seules les évaluations concernant le niveau exigible pour le socle commun sont reliées à ce module.

Quelques enseignants coordinateurs ont recueilli les souhaits de leurs collègues en respectant leurs approches, et saisi les livrets dans l’application CERISE. A chacun ensuite de saisir ses évaluations.

Communication avec les familles

Pour les élèves de 6ème : en fin de trimestre un bulletin permet de faire ressortir les réussites de l’élève et les points à retravailler.
Les enseignants y joignent une appréciation et des conseils. Le service "vie scolaire" a sa propre rubrique dans ce bulletin, qui comporte également une appréciation générale décidée en conseil de classe.
Les identifiants permettant aux élèves et aux parents de voir ce bulletin directement en ligne ont été distribués, mais les élèves comme les familles sont encore peu nombreux à consulter l’application.

Extrait d’un bulletin sans notes,
élève de 6ème
(cliquer pour agrandir).


Pour les élèves de 3ème : les professeurs principaux consultent le module "palier du socle" de CERISE, et indiquent sur le bulletin de notes les grandes compétences du socle commun déjà validées ou qui risquent au contraire de poser souci.

Conclusions provisoires

 Le nombre d’enseignants appréciant les aspects positifs de ce type d’évaluation s’élargit dans l’établissement : ils trouvent que les évaluations sont plus précises, plus utiles, plus justes et plus valorisantes que les moyennes habituelles.
Les échanges qui ont eu lieu autour de ce nouveau système ont été bénéfiques à la cohésion et à la réflexion commune autour de l’évaluation et de la pédagogie.
Des réticences subsistent, certains se demandent encore si le temps et l’énergie consacrés à ce changement de mode d’évaluation et de communication sont réellement utiles.

 Une partie des enseignants souhaiterait que l’expérimentation concerne aussi les élèves de 5ème et de 4ème.

 L’affichage de résumés sous forme de barre-graphes et de pourcentages de réussites sur les bulletins édités cette année pour les élèves de 6ème interroge certains enseignants, qui considèrent que ces informations ne devraient pas être intégrées aux bilans destinés à la communication, car elles ne sont utiles que pour le professeur et peuvent donner lieu à des erreurs d’interprétation. Le paramétrage de l’application est donc susceptible d’évoluer l’année prochaine dans cet établissement, en fonction des conclusions de ce nouveau débat.