Retour d'experiences sur la "cogniclasse" du Collège de Neuville publié le 04/10/2021

A la rentrée 2019, le collège Jean Rostand s’est engagé dans une démarche d’innovation avec la mise en place d’une cogni’classe en sixième. Toute une équipe pédagogique s’est mobilisée autour de ce projet, avec l’objectif de l’étendre à d’autres classes, collègues dans les années à venir.

Les deux axes choisis, en lien avec les pistes d’application des sciences cognitives, sont la mémorisation à long terme et le développement de l’attention en classe.

Mémorisation

L’objectif est de faciliter la mémorisation à moyen et long terme des notions essentielles (connaissances et procédures) vues en classe dans les différentes disciplines.
Pour ce faire, en début de séance, l’enseignant pose 5 questions concernant les essentiels d’une autre discipline, quelques secondes sont laissées aux élèves pour formuler une réponse. Celle-ci est ensuite donnée par un élève ou le professeur. Le rythme de ces reprises choisi par l’équipe a été J0 ; J+1 ; J+7 ; J+15 ; J+30.
Différents outils ont été testés pour cette réactivation mnésique à rythme expansé : utilisation d’un classeur, avec des fiches questions/réponses, et un calendrier de reprises, élaborées par les enseignants.

Cartes de mémorisation

Cartes de mémorisation -

Ce classeur a rapidement été abandonné, après un trimestre de fonctionnement, en raison d’oublis fréquents dans les salles et d’une gestion du classeur assez lourde pour les enseignants.
Il a été partagé par un fichier partagé.

Classeur de réactivation numérique

Classeur de réactivation numérique -

L’avantage, c’est qu’il peut être complété à distance, et qu’il peut être utilisé pour créer des cartes, pour que tous les élèves, y compris ceux des autres classes, continuent de manipuler, de manière autonome, en étude, au CDI, ces essentiels. Ces cartes auraient dû servir à un défi mémorisation interclasse, avant que le premier confinement ne s’en mêle. Autre problème, il faut que le réseau de l’établissement fonctionne correctement pour pouvoir y avoir accès, ce qui n’a pas toujours été le cas pour notre établissement.


Développement de l’attention

L’attention fait partie des fonctions exécutives, c’est un des leviers majeurs de la mémorisation. Cette capacité, s’apprend et se développe, mais comment au sein d’une classe ?

Nous sommes parties dans un premier temps, sur des rituels communs à l’ensemble de l’équipe pédagogique, comme la façon d’accueillir les élèves en classe ou bien la pratique de « mise au calme des esprits » (pdf de 942 Ko), selon certains moments de la journée ou de l’agitation de la classe. Les élèves sont debout, mains en appui sur le dossier de leur chaise et ils calent leur respiration sur le point qui s’affiche à l’écran :
 Les guides respiratoires

On est tous conscients que l’attention des élèves est de plus en plus variable d’un individu à l’autre et fluctuante au cours d’une séance.
Les dernières études montrent qu’il existe trois composantes attentionnelles, l’attention soutenue, l’attention sélective et l’attention partagée.

  • L’attention soutenue (vigilance, concentration) concerne la capacité à maintenir son attention de façon continue afin de mener à bien une tâche.
  • L’attention sélective (dirigée) consiste en la capacité à sélectionner une source d’informations en occultant toutes les autres. Par exemple, l’élève écoute l’enseignant malgré le bruit d’un camion qui passe dans la rue.
  • L’attention partagée consiste en l’habileté à traiter simultanément plusieurs sources d’information. Par exemple, l’élève écoute l’enseignant et écrit ce qui est pertinent. On ne peut toutefois partager son attention entre deux stimuli nécessitant la même entrée sensorielle (écouter deux conversations en même temps pas plus).
    Définitions données par Christine Drouin, orthopédagogue, et André Huppé, psychologue « Plan d’intervention pour les difficultés d’attention » éditions Chenelière

Elles ont toutes des limites dans le temps (de l’ordre de la minute à la dizaine de minutes) et sont détournées par les distracteurs internes ou externes omniprésents dans l’environnement d’une salle de classe : les bruits ambiants, l’appel de son prénom par un voisin, un stylo qui tombe, un bruit inhabituel dans le couloir, un dessin humoristique proposé sur un schéma, sont des exemples de distracteurs externes. A nous d’essayer de les reconnaitre et de les limiter. Il est plus difficile de contrôler les distracteurs internes, différents pour chaque élève, qui relèvent des besoins physiologiques (avoir faim, soif, être en manque de sommeil, …) et des émotions, des pensées qui surviennent à tout moment chez les adolescents.
C’est dans le domaine du développement de l’attention des élèves, qu’il reste le plus à faire.


Ressources mises à disposition au sein de l’établissement

  • Pour les parents :
    présentation, initialement prévue pour les portes ouvertes de mai 2019, proposée par la suite lors de la réunion de rentrée 2020 :
    présentation cogniclasse

    Présentation cogniclasse

     

Utiliser les sciences cognitives pendant le confinement

Le groupe de formateurs "Education et sciences cognitives"de l’académie de Versailles vous propose des stratégies pour aider les élèves, directement inspirées des résultats de la recherche en sciences cognitives.

Quelques ouvrages à consulter

  • Les neurosciences cognitives dans la classe (Jean-luc Berthier, Grégoire Borst, Mickaël Desnos, Frédéric Guilleray) Juillet 2018
  • Apprendre à mieux mémoriser (Jean Luc Berthier, Frédéric Guilleray) Mai 2020
  • Activer ses neurones pour mieux apprendre et enseigner (Steve Masson) Mars 2020
  • Apprendre à apprendre (Jean Michel Zakhartchouk) Janvier 2015
  • Les neurosciences au cœur la classe (Pascale Toscani) Novembre 2017
  • Les petites bulles de l’attention, se concentrer dans un monde de distractions) (Jean-Philippe Lachaux) Novembre 2016
  • 1er outils pour capter l’attention des enfants (Marie Poulhalec) Janvier 2017
  • Cessons de démotiver les élèves, 18 clés pour favoriser l’apprentissage (Daniel Favre) Aout 2010