Retour d'experiences sur la "cogniclasse" du Collège de Neuville publié le 04/10/2021

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Développement de l’attention

L’attention fait partie des fonctions exécutives, c’est un des leviers majeurs de la mémorisation. Cette capacité, s’apprend et se développe, mais comment au sein d’une classe ?

Nous sommes parties dans un premier temps, sur des rituels communs à l’ensemble de l’équipe pédagogique, comme la façon d’accueillir les élèves en classe ou bien la pratique de « mise au calme des esprits » (pdf de 942 Ko), selon certains moments de la journée ou de l’agitation de la classe. Les élèves sont debout, mains en appui sur le dossier de leur chaise et ils calent leur respiration sur le point qui s’affiche à l’écran :
 Les guides respiratoires

On est tous conscients que l’attention des élèves est de plus en plus variable d’un individu à l’autre et fluctuante au cours d’une séance.
Les dernières études montrent qu’il existe trois composantes attentionnelles, l’attention soutenue, l’attention sélective et l’attention partagée.

  • L’attention soutenue (vigilance, concentration) concerne la capacité à maintenir son attention de façon continue afin de mener à bien une tâche.
  • L’attention sélective (dirigée) consiste en la capacité à sélectionner une source d’informations en occultant toutes les autres. Par exemple, l’élève écoute l’enseignant malgré le bruit d’un camion qui passe dans la rue.
  • L’attention partagée consiste en l’habileté à traiter simultanément plusieurs sources d’information. Par exemple, l’élève écoute l’enseignant et écrit ce qui est pertinent. On ne peut toutefois partager son attention entre deux stimuli nécessitant la même entrée sensorielle (écouter deux conversations en même temps pas plus).
    Définitions données par Christine Drouin, orthopédagogue, et André Huppé, psychologue « Plan d’intervention pour les difficultés d’attention » éditions Chenelière

Elles ont toutes des limites dans le temps (de l’ordre de la minute à la dizaine de minutes) et sont détournées par les distracteurs internes ou externes omniprésents dans l’environnement d’une salle de classe : les bruits ambiants, l’appel de son prénom par un voisin, un stylo qui tombe, un bruit inhabituel dans le couloir, un dessin humoristique proposé sur un schéma, sont des exemples de distracteurs externes. A nous d’essayer de les reconnaitre et de les limiter. Il est plus difficile de contrôler les distracteurs internes, différents pour chaque élève, qui relèvent des besoins physiologiques (avoir faim, soif, être en manque de sommeil, …) et des émotions, des pensées qui surviennent à tout moment chez les adolescents.
C’est dans le domaine du développement de l’attention des élèves, qu’il reste le plus à faire.