L'évaluation sans note au lycée, retour d'expérience au CEPMO publié le 09/09/2014

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Points critiques

Vue 2 du CDI du CEPMO

L’ évaluation sans notes s’accompagne également d’un certain nombre de limites voire de freins.
L’appropriation de la grille par l’élève demande du temps et une adhésion au dispositif. En effet, l’élève qui ne s’approprie pas la grille, il ne peut s’auto-évaluer, il ne comprend pas le contenu des différentes étapes, le lien entre l’enseignant et l’élève se rompt partiellement et cela rend compliquées les potentielles remédiations.

L’utilisation des chiffres pour graduer la progression par étape (étapes 1, 2 3, …) induit parfois, par erreur chez l’élève, une transposition malheureuse avec le système d’évaluation chiffrée. Par exemple, l’élève qui atteint l’étape 2 dans un champ de compétence, alors que l’objectif était d’atteindre l’étape 4, en déduit qu’il a 2/4, et donc la moyenne.
L’évaluation sans notes n’évite pas la comparaison des élèves entre eux, à la fois par les élèves et les enseignants.
La nécessité de rendre explicite l’implicite oblige à être très précis dans la description des attendus obligeant parfois l’utilisation d’un vocabulaire spécifique à la pédagogie et paradoxalement peu accessible à des élèves en difficulté.

Une réelle alternative aux notes

Cette expérience menée au CEPMO est un élément central de la culture d’établissement. Ainsi, l’évaluation par des grilles de compétences communes paraît être une bonne alternative à l’évaluation notée dès lors que plusieurs conditions sont réunies :

  • La participation des enseignants à l’élaboration des grilles favorisant ainsi leur adhésion à cette forme d’évaluation ;
  • L’appropriation par les élèves des grilles et de leur contenu ;
  • Le dispositif doit être généralisé (pas cantonner à une discipline isolée) et faire système. Si ce n’est pas le cas, la discipline qui l’utiliserait risque d’être dévalorisée vis-à-vis des autres disciplines pratiquant l’évaluation notée.
  • Des dispositifs annexes favorisant la communication entre l’évaluateur et l’élève afin d’expliciter les attentes, et les remédiations potentielles.

Conclusion

Aucune forme d’évaluation ne peut-être complètement satisfaisante mais l’évaluation reste nécessaire. Nous défendons l’idée que les outils d’évaluation doivent d’abord servir la formation de l’élève avant de l’évaluer sommativement. L’évaluation sans notes sert de lien entre l’enseignant et l’élève afin de rendre possible les apprentissages dans une relation sereine.
Après 30 ans d’expérience, nous pouvons affirmer que ce mode d’évaluation sert le climat scolaire, aide parfois certains élèves à reconstruire une image positive d’eux-mêmes et favorise un apprentissage progressif de tâches complexes.

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Documents joints
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un document Grille arts plastiques (PDF de 98.9 ko)

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