Giacometti, Paris sans fin. publié le 12/07/2014

Exposition à l'école d'arts plastiques de Châtellerault jusqu'au 31 août 2014

Paris sans fin est un recueil de 150 estampes commandé par l’éditeur Tériade, auquel Giacometti travaille à partir de 1959 et qui sera ne publié qu’après sa mort prématurée.
L’école d’arts plastiques de Châtellerault expose des planches lithographiées de ce livre mythique dans lequel Giacometti croque sa ville, les terrasses des cafés, le métro aérien, les chantiers de modernisation comme l’aéroport d’Orly, l’imprimerie du lithographe, pour revenir à son atelier.

visuel exposition Giacometti, Paris sans fin, lithographie

vue de paris, extrait du recueil Paris sans fin de Giacometti

CINQUANTE ANS D’ESTAMPES

Giacometti a réalisé ses premières estampes, des gravures sur bois, aux côtés de son père alors qu’il est encore un écolier. Au cours de sa vie, l’artiste pratiqua toutes les techniques de l’estampe : bois, burin, eau-forte, aquatinte et surtout la lithographie, à partir de 1949. Témoin du mariage d’André Breton en 1934, il illustre le recueil offert par le poète à sa jeune épouse, L’Air de l’eau.

A partir de 1951, il réalise des planches lithographiques éditées séparément par la galerie Maeght. Giacometti a toujours
été un partisan de la diffusion de son œuvre grâce à l’édition de qualité, qu’il s’agisse de ses objets d’art décoratif par la fonte en bronze ou de ses dessins au moyen de l’estampe. La lithographie est un médium qui se prête bien à cette diffusion, surtout à partir de 1961 quand le prix de ses autres œuvres devient très élevé. La lithographie par report du dessin sur plaque de zinc offre en outre l’avantage de ne nécessiter qu’un matériel léger et maniable : du papier spécial et un crayon lithographique qui laisse toute sa spontanéité au trait.

Paris sans fin , publié en 1969 à deux cents exemplaires par Tériade, est enfin accessible à un large public. Souvent présenté comme le testament de Giacometti, car le texte de l’artiste qui accompagne ses cent cinquante dessins est resté inachevé, il fait partie de ces livres rares conçus entièrement par des artistes. C’est une sorte de reportage à travers la capitale : de l’atelier au café, à pied ou en voiture, sur les boulevards, à la gare de l’Est, au Jardin des plantes, cette pérégrination graphique a duré près de dix ans. On y découvre des rues, des façades, des bars, des voitures de l’époque – une Dauphine, une 2 CV –, parfois des personnages. Le titre fut trouvé dans la rue, lors d’une conversation avec Tériade.

Exposition visible du mercredi au dimanche de 14h à 18h, sauf jours fériés

Visites commentées sur rendez-vous au 05 49 93 03 12

Contact : Centre d’art contemporain –Ateliers de l’Imprimé, Ecole d’arts plastiques
12, rue de la Taupanne 86100 Châtellerault

ecole.arts_plastiques@capc-chatellerault.fr

L’artiste (1901- 1966)

L’artiste (1901- 1966)
Alberto Giacometti est né en 1901 dans le village de Stampa, au sud-est de la Suisse, à quelques kilomètres du lac de Côme, il grandit en Suisse dans le Val Bregaglia, à quelques kilomètres de la frontière italo-helvétique. Son père, Giovanni Giacometti
(1868-1933) est un peintre impressionniste estimé des collectionneurs et des artistes suisses. Il partage avec son fils ses réflexions sur l’art et la nature de l’art.

Alberto Giacometti réalise à 14 ans, dans l’atelier de son père, sa première peinture à l’huile, Nature morte aux pommes (vers 1915) et son premier buste sculpté, la petite Tête de Diego sur socle. Son père et son parrain, le peintre symboliste Cuno Amiet (1868-1961), sont deux figures essentielles dans le développement artistique du jeune Alberto.

En 1922, Giacometti part étudier à Paris et entre à l’Académie de la Grande-Chaumière, où il suit l’enseignement du sculpteur Antoine Bourdelle (1861-1929). Des dessins de nus témoignent de cet apprentissage, et, comme ses premières sculptures cubistes, de l’influence de Jacques Lipchitz et de Fernand Léger.
Giacometti adhère au mouvement surréaliste d’André Breton en 1931 et en est exclu en février 1935, mais les procédés surréalistes jouent une importance continue dans sa création : vision onirique, montage et assemblage, objets à fonctionnement métaphorique, traitement magique de la figure. La Tête qui regarde le fait remarquer par le groupe en 1929, et la Femme qui marche de 1932, conçue comme un mannequin pour l’importante exposition surréaliste de 1933, figurera dans sa version actuelle sans bras ni tête à l’exposition surréaliste de Londres en 1936.