Cycle 4 - Du son à l'image ou l'image née du son. publié le 06/07/2016  - mis à jour le 24/02/2020

Du son à l'image ou comment créer à partir d'une bande son sans l'illustrer ?

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Du son à l’image

  • Cycle 4
  • Question :
    • La représentation ; images, réalité et fiction
  • Questionnement :
    • La narration visuelle : mouvement et temporalité suggérés ou réels, dispositif séquentiel et dimension temporelle, durée, vitesse, rythme, montage, découpage.
  • Notions : temps
  • Compétences
    • Expérimenter, produire, créer : Explorer l’ensemble des champs de la pratique plastique et leurs hybridations, notamment avec les pratiques numériques.Domaines du socle : 1, 2, 4, 5
    • S’exprimer, analyser sa pratique, celle de ses pairs ; établir une relation avec celle des artistes, s’ouvrir à l’altérité
      Dire avec un vocabulaire approprié ce que l’on fait, ressent, imagine, observe, analyse ; s’exprimer pour soutenir des intentions artistiques. Domaines du socle : 1, 3, 5
      Se repérer dans les domaines liés aux arts plastiques, être sensible aux questions de l’art : Prendre part au débat suscité par le fait artistique. Domaines du socle : 1, 3, 5

Cette séquence s’adresse à un niveau de classe de 4ème ou de 3eme parce que les élèves ont pratiqué régulièrement en Arts plastiques depuis la sixième et qu’ils manipulent et choisissent les logiciels en fonction des effets qu’ils ont expérimentés.
C’est en regardant le film "l’enfer" de Georges Clouzot que l’idée de travailler le son en amont m’a semblé intéressante.

Georges Clouzot explique sa volonté de créer une bande son avant les images, non l’inverse comme cela se pratique généralement.
Le son souvent, illustre l’image.

J’ai donc travaillé avec 3 classes de 4e en réalisant une légère variation dans la demande (ne pas illustrer le son !).

La première classe a travaillé la bande son lors des séances de musique.
Nous avions choisi avec ma collègue d’éducation musicale une demande contenant des notions qui pouvaient être transversales.(notions de répétitions et de rythmes que l’on retrouve dans la musique minimaliste et l’art minimal)
(Steve Reich, Philip Glass...)

La demande était la suivante :

 " Créez une bande son à l’aide des bruitages placés dans la médiathèque et organisez les selon l’idée de répétition et de rythme.
La bande son n’excédera pas 3 minutes.

  • Dispositif de la séquence
    Nombre de séances : 4
    Lieu : salle informatique.
    Mettre en œuvre les matériels et différents logiciels pour la création, la présentation. Ici le logiciel Photofiltre et plus
    Travail par groupe de 2 élèves

Œuvres montrées :

 Hans Richter "Rhythm.23" (1923)

 Viking Eggeling "Symphonie Diagonale" (1924)

 Fernand Léger " le ballet mécanique" de 1924

Lorsque la bande son fut réalisée, j’ai demandé aux élèves de créer des images qui seraient articulées avec ces même notions de rythme et de répétition.
Je leur ai montré 2 oeuvres mettant en évidence ces même notions

 Hans Richter - Rhythm.23 (1923)

 Symphonie Diagonale (1924) - Viking Eggeling

Les réactions furent assez déconcertantes, l’abstraction ne semblent pas les intéresser.

Je précise alors que je souhaite une création d’images qui soient aussi en relation avec la bande son crée au préalable.
Les élèves ont tout de suite l’idée d’illustrer le son par une ou des images figuratives.

Une liste de site où ils peuvent prendre des images libres de droit est mise à leur disposition et me permet de leur rappeler que l’utilisation des images est réglementée (certains semblent toujours étonnés !!).

A la fin de la première séance, les élèves ont une vague idée de ce qu’ils désirent, mais ils hésitent, questionnent (est- ce que je peux mettre cette image ? comment je vais mettre le son et l’image ensemble ? qu’est ce que je peux prendre comme image ?
Puis-je dessiner ? Puis-je faire des photographies ? filmer ?.....
Je leur dit que les images peuvent être réalisées avec le moyen d’expression qui semble le plus adapté à leur intention.
Les élèves choisissent souvent le moyen d’expression qu’ils préfèrent ou qu’ils pensent maitriser.
Certains commencent dès la première séance à fabriquer les images.
D’autres hésitent encore. J’interviens alors pour relancer les intentions en partant toujours de leur centre d’intérêt, de ce qui leur plait ou de ce qui les concernent. Généralement les idées surgissent assez rapidement.

La séance 2

débute par un rappel de la demande.

Je parle aussi de Georges Clouzot en expliquant que le film "l’enfer" contient une bande son crée avant les images.
Des questions surgissent :
Pourquoi ? Qu’est ce que cela change ? c’est pareil !
Je comptais montrer un cours extrait du film ou la bande annonce pour les effets d’images déformées ou répétées en lien avec la bande son mais j’ai pensé que le thème de ce film et quelques images seraient peut-être un peu "osées" pour un niveau 4ème (ce serait plus facile au lycée).
Je choisis donc de montrer un passage du film de Fernand Léger "le ballet mécanique" de 1924 qui combine sons et effets d’images figuratives et abstraites à travers des rythmes et des répétitions.
De cette façon je les invite à penser à des images moins stéréotypées.

Les élèves collectent leurs images, ou les fabriquent (dessins ou photographies ou peintures) et commencent à les articuler. Certains ne pensent déjà presque plus à la bande son, d’autres au contraire essayent d’illustrer chaque son. Je leur rappelle que les sons du ballet mécanique ne sont pas les bruits émis par les objets représentés, que l’on peut envisager d’autres visions ou pistes, que l’on peut étendre son imagination.

Lors de la séance 3

les élèves continuent le montage des images. Plusieurs élèves utilisent les animations. Le son est intégré dans Windows Movie Maker et certains élèves ont des idées bien précises de la relation image et son.

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