Ma façade s'anime publié le 12/07/2012 - mis à jour le 06/07/2016
Rythme, couleurs et sons.
Ma façade s’anime.
Je demande à ma classe de quatrième de fabriquer une animation en image par image pour animer la façade du collège. Nous allons aborder les notions de rythme, image, couleurs, variations.
Les élèves vont devoir se questionner au sujet de la place des éléments sur la façade, leurs enchaînements et les effets visuels que cela va produire (rapidité, vision saccadée, durée de chaque élément), Il s’agit de les pousser à composer un espace visuel.
Pour Matisse, « prendre conscience des rythmes engendrés par l’organisation des éléments picturaux est une nécessité qui conditionne l’impression d’unité au sein de l’oeuvre et la fait s’imposer comme organisme vivant. »
Les vibrations et rythmes observés et ressentis dans les œuvres des Fauves, des expressionnistes allemands ou des expressionnistes abstraits mettent en jeu l’organisation des formes et des couleurs, Comment réussir à analyser ce processus de création avec des élèves de quatrième ?
La décomposition du mouvement, le stop motion autrement dit la technique de l’image par image s’y prête assez bien. Nous allons décomposer pour composer. Partir d’un enchaînement pour obtenir une image finale, progression dans la création.
On s’interroge sur le procédé :ordonner, aligner, alterner, en ligne, en colonne, disperser, regrouper.
Les observations visuelles des élèves après une séance d’experimentation pratique :
"Plus la forme dessinée sur la façade est petite moins notre regard s’arrête dessus"
" J’essaye de toujours garder la même forme pour faire un rythme régulier"
" J’ai suivi toutes les fenêtres de la façade de gauche à droite, c’est pas très drôle... je vais faire aussi les arbres devant pour finir..."
J’utilise la façade du collège comme trame de départ, il s’agit de modifier l’image de cet espace et non l’espace en tant que tel. J’ai choisi cette image pour ses aspects géométriques et de formes simples.
- Les logiciels utilisés pour cette séance :
Paint.net et Movie Maker.
L’un pour la transformation d’image, l’autre pour le montage.
Des compétences mobilisées au cours de la séquence
Elaborer des plans et les monter en séquence.
Différencier et utiliser des images uniques, sérielles ou séquentielles.
Par le travail de composition image par image, les élèves sont amenés à penser au montage. L’utilisation du logiciel movie maker favorise la notion d’organisation d’images sérielles.
La fabrication d’une partition colorée en fin de séance leur permet de théoriser leur choix. Il s’agit de réflechir sur les codes de couleurs et de formes.
Un travail qui s’effectue grâce aux expériences : j’expérimente grâce à l’animation, j’organise pour obtenir un rythme particulier et je théorise en faisant des choix sur mes enchaînements visuels.
Saisir les enjeux des dispositifs de présentation, diffusion et perception des images.
Différencier images matérielles et immatérielles ; uniques et reproductibles ; distinguer et utiliser et nommer divers médium : photographie, vidéo, peinture, dessin, gravure, infographie.
L’utilisation des images virtuelles sur l’ordinateur afin d’analyser le processus de création, notamment des œuvres abstraites, pose plusieurs questions. Il s’agit de mettre en évidence avec les élèves l’absence de matérialité dans leurs travaux. Lors de l’analyse des œuvres présentées en classe, il est important d’insister sur le médium, le support et la technique.
Mise en place et dispositif :
Pour cette séance, les élèves sont invités à travailler par deux et chaque groupe dispose d’un ordinateur. La première séance est consacrée à la transformation de la façade. Quelles couleurs, quelles formes ? À quoi mon image finale doit-elle ressembler ?
On analyse ensemble les caractéristiques de la photographie, on met en avant les grandes caractéristiques qui composent l’image. Les élèves constatent qu’il y a beaucoup de formes géometriques, peu de couleurs, et aucun personnages présent. Certains sont capables d’observer l’alternance de formes et de couleurs sur la rangée des fenêtres du dernier étage.
Comment à partir de ces éléments transformer cette façade ?
Evolution, révolution ?
Changer l’apparence, par la couleur.
Premiers essais d’animation, travail sur les effets et la couleur, les élèves ont choisi une vue différente de la façade.
Utiliser l’architecture comme base, réorganiser les couleurs et leurs enchaînement.
Petit à petit, une nouvelle image apparaît, nous passons progressivement du figuratif à l’abstraction. Suite à l’évolution du travail des élèves je leur montre des oeuvres de Wassili Kandinsky et de Paul Klee.
Nous visionnons un extrait du film de Henri Clouzot : « Le mystère Picasso » où l’oeuvre est en train de se construire sous nos yeux. Il s’agit de faire le lien avec la démarche du cinéaste et celle du dessin en train de se faire.
Un extrait Du spirituel dans l’art (1954) est donné aux élèves :" Musicalement, le bleu clair s’apparente à la flûte, le foncé au violoncelle, s’il fonce encore à la sonorité somptueuse
de la contrebasse ; dans ses tons les plus profonds, les plus majestueux, le bleu est comparable aux sons graves de l’orgue ".
Partition colorée
Dans un troisième temps, il est proposé aux élèves deux musiques issues du dossier par défaut de windows : « échantillons de musique » ( Nouvelle histoire, blues de l’autoroute et symphonie N°9 de Beethoven). Deux morceaux avec des rythmes différents et une tonalité assez opposée. On aura défini ensemble les correspondances qui existent entre leur travail de composition et la musique.
Rythme/espace/thème/variation/accord/trame.
Par le montage de la bande sonore ( retravaillée ou non) sur les images, je demande aux élèves de trouver une logique entre ce qu’ils entendent et ce qu’ils voient.