Synthèse de l'action mutualisée 2010 publié le 05/07/2010  - mis à jour le 06/07/2011

de l'académie de Poitiers

Objectif et opportunité de l’action

L’objectif de cette action mutualisée est, de manière globale, de réfléchir à la place des TICE en arts plastiques, à leur incidence dans la pratique de l’élève et de l’enseignant.
Plus concrètement, il s’agit de produire des réflexions et des scénarios pédagogiques qui puissent servir à des collègues (de collège principalement).

Sur quels constats :

  • les TICE sont trop souvent utilisées comme outils pour l’acquisition de savoir-faire techniques et peut être pas assez comme des outils parmi d’autres au sein d’une démarche plasticienne.
  • Pour des usages très basiques (documentaires, diffusion, acquisition…) communs à toutes les disciplines et non pour leur spécificité par rapport à l’art plastique.

La première année :

Une première année de réflexion (année 2008/2009), nous a permis de dégager des pistes comme le montre la carte heuristique ci-dessous :

carte heuristique

Scénarios pédagogiques proposés :

Observations :

Cependant, il était manifeste qu’un manque de colonne vertébrale (un thème, une compétence, un choix d’outil commun…) ne nous permettait pas de structurer aisément une réflexion et de faire ressortir des points essentiels.

La deuxième année :

Nous avons donc resserré sur un objet commun, rédigé avec le groupe lors de notre première réunion annuelle 2009/2010.

Une compétence retenue dans le programme de 3ème :

concevoir et conduire un projet, l’évaluer.

Cette compétence n’étant pas forcément limitative au niveau 3ème.

Objectifs :

  • réfléchir sur la pertinence des choix de l’élève (des outils, des médiums…)
  • interroger l’utilisation du multimédia

Les questions connexes qui se sont dégagées :

Il semble que la compétence retenue « concevoir et conduire un projet, l’évaluer », nous ait permis de nous décentrer de la pure question des TICE et du coup de ne pas seulement envisager l’outil en tant que tel, mais nous a, à la fois, conduits à réfléchir à d’autres questionnements comme :

Pour laisser le choix de l’outil aux élèves, il faut donc disposer d’une configuration adaptée, par exemple avoir dans sa salle d’arts plastiques un nombre suffisant d’ordinateurs. Ce qui n’est pas toujours le cas.
Comment faire pour que la salle s’adapte à nos pratiques et non le contraire ?
Certains projets ont pu laisser le choix aux élèves parce que ces conditions étaient réunies.
"Outils numériques ? Autonomie ?"

L’utilisation de l’outil numérique passe en outre par une phase d’apprentissage de compétences techniques (la fameuse question du savoir-faire). C’est à partir du moment où les élèves ont une forme de connaissance de l’outil que le choix est possible.
Cette phase d’apprentissage peut passer par une méthode exploratoire, comme certains collègues l’ont proposé.

Un des membres du groupe formule très bien l’attitude des élèves à ce sujet : « les productions et les réflexions des élèves ont permis de constater que le choix du médium correspond le plus souvent à celui qu’il pense le mieux maîtriser, ils choisissent le média avec lequel ils sont le plus à l’aise. Ils ne pensent pas le média en fonction de ses qualités ou de ses possibilités. »

  • la question du choix de l’élève s’est avérée corollaire de celle de son autonomie quant à ses modalités de travail et les techniques retenues.
    Que devons nous mettre en place pour construire cette autonomie et quel cadre pour que l’élève puisse formuler son choix ?
    "Outils numériques ? Autonomie ?"

Moyens d’observation :

Nous avons observé à partir :

  • de scénarios pédagogiques présentés au groupe et questionnés sous la forme d’échanges à l’oral à l’occasion des différentes réunions.
  • de travaux d’élèves
  • de réflexions rédigées sous la forme d’articles qui ont émergé à la suite des échanges. D’autres, non publiées pour l’instant.
  • d’échanges sur le site académique rédigés en bas des articles proposés à la publication par les membres du groupe afin de les faire éventuellement évoluer en vue d’une publication finale.
  • d’une appropriation de séquences entre les différents membres du groupe pour les questionner sous un autre angle et proposer un retour.
  • de synthèses rédigées entre chaque réunion et après les rencontres au niveau national avec les autres académies impliquées dans des TRAAM.

Les nouvelles questions :

  • Le numérique envisagé comme espace et non comme outil.
  • La présentation d’un travail en numérique : est-ce qu’on l’imprime, sur quel support, à quelle échelle, pour quel accrochage ?...
  • La présentation d’un cours non modélisant, qui ne soit pas formaté.

Ce qu’elles ont fait évoluer

L’évolution des présentations de cours « remises plusieurs fois sur le métier » a fait, par contrecoup, évoluer leur contenu.
L’échange de séquences a permis à ceux qui s’y sont essayé de travailler sur un autre thème ou d’une manière qu’ils n’auraient pas abordée.
L’équipe reconnaît avoir dépassé le cap de la réticence à s’exposer.
L’action mutualisée a permis le déplacement du questionnement des productions des élèves au processus.
Une réflexion plus construite semble s’engager et l’équipe a eu moins de difficultés à se fédérer autour d’une projection commune pour l’année à venir, comme si il y avait plus de visibilité.

Ce que l’on peut en retirer par rapport à l’usage des TICE et leur place en cours d’arts plastiques ?

  • L’outil numérique permet de structurer le travail, la réflexion.
  • L’articulation entre réel et virtuel produit potentiellement du sens et la complémentarité est perçue comme intéressante. Cette réflexion vient à la suite des questionnements sur le choix de l’élève.
  • On a pu observer moins d’engouement des élèves pour l’outil numérique en tant qu’outil de création mais celui-ci reste cependant important comme outil de communication. Il faudrait cependant moduler, en effet, les élèves ne maîtrisent pas pour autant l’outil, et peuvent parfois être tout autant intéressés par l’utilisation du numérique si le sujet les motive.
  • Manipuler l’image pour l’élève, la « casser », la transformer, n’est pas dans ses habitudes. Il y a donc encore un pas à faire.
  • Les artistes numériques s’interrogent sur un nouveau rapport au monde. En tant qu’enseignant, il est donc indispensable d’aider l’élève à s’interroger à son tour sur ces questions, à savoir, entre autres, le foisonnement des images….

Projection pour l’année à venir

Nouvel appel : « Statut de l’outil numérique au sein du cours d’arts plastiques : entre création et communication. »

Nous souhaitons :

  • continuer à réfléchir au déplacement du statut de l’outil en cours d’arts plastiques qui renvoie l’enseignant à sa propre pratique d’enseignement.
  • nous pencher sur l’utilisation d’outils de communication comme : le téléphone portable, le blog, les jeux vidéo… (ce qui rejoint une réflexion en cours au niveau des IANTE sur « la convergence des médias »).
  • peut être cibler sur des outils, des logiciels.
  • articuler compétences artistiques / numériques. Plus précisément, comment on construit des compétences artistiques à travers des compétences numériques plus attractives et plus proches de l’univers des élèves.
  • des liens avec le programme de 4ème nous semblent d’emblée appropriés (mise en relation des images photographiques du début du siècle avec des images photographiques actuelles, par exemple). Ces pistes rejoignent la question de la construction de l’image. Les élèves ayant la possibilité de capter tant d’images, ont-ils la distance nécessaire ou la conscience qu’une image est construite ? Ou encore la question de la qualité des appareils photos à mettre en parallèle avec la qualité des réalisations.

Les modalités

  • On est passés d’un ENT (Espace Numérique de Travail), qui servait d’espace de stockage et était peu efficient à une liste de diffusion similaire à la liste IANTE qui commence à bien fonctionner.
  • Le site académique, que tout le monde utilise assez facilement pour faire partie de l’équipe de rédaction, sert d’outil collectif, de lieu d’échange, de proposition de séquences (ce qui peut correspondre à une forme d’archivage temporaire commun en attente de publication).
  • Trois réunions annuelles nous permettent de structurer l’action : lancement, bilan d’étape, finalisation.

L’équipe

Elle a été réajustée car certains formateurs très sollicités par ailleurs ne pouvaient pas assurer toutes les charges et ont quitté l’action mutualisée. Dans un même temps, par rapport à l’année dernière, des collègues de l’équipe se sont affirmés dans ce travail. Trois « nouvelles recrues » sont venues agrandir l’équipe qui est aujourd’hui constituée de 9 personnes.

Conclusion

Nous pouvons dire que cette action mutualisée a bien avancé, l’équipe est plus impliquée, la réflexion se structure, les outils de travail mis en place commencent à être l’objet d’appropriations diverses, les réflexions et scénarios pédagogiques sont en partie publiés, un complément sera publié avant la rentrée 2010, ce qui représente quantitativement une quinzaine d’articles. La projection pour l’année prochaine s’est faite de manière relativement spontanée et a découlé de notre bilan commun, ce qui semble être de bon augure.