Les Anges de Lola Gonzàlez, à la cité scolaire de Puyguillen, Ruelle sur Touvre publié le 30/01/2025

du 13 janvier au 18 février 2025, dans le cadre du dispositif Les colporteurs, proposé par le Frac Poitou-Charentes, Collège Norbert Casteret et Lycée professionnel Jean Caillaud

De quoi s’agit-il

Cécile Mensah, professeure de Français au collège Norbert Casteret de Ruelle, s’est emparée du dispositif de diffusion et de médiation d’œuvres contemporaines, Les colporteurs, proposé par le Frac Poitou-Charentes. La médiation autour de l’œuvre est assurée par des élèves, les colporteurs, vers d’autres élèves de l’établissement, accompagnés par leurs enseignants en dialogue avec l’équipe de médiation du Frac.

Les colporteurs, Cité scolaire de Puyguillen, Ruelle

Les colporteurs, Cité scolaire de Puyguillen, Ruelle

En mai 2024, j’ai pris contact avec Karen Dubois, documentaliste au Lycée professionnel Jean Caillaud pour qu’on construise, grâce au dispositif des colporteurs, proposé par le Frac, une liaison entre le Collège Norbert Casteret dont je suis professeure et le Lycée professionnel Jean Caillaud. En effet, ces deux établissements sont géographiquement très proches mais ne partagent que… la cantine. Simultanément, le Frac Poitou-Charentes exposait Lola Gonzàles qui propose, à travers ses vidéos, une réflexion sur le lien qui peut exister entre les humains, le soutien qu’ils peuvent s’apporter et les relations qu’ils entretiennent avec la nature. Karen Dubois et moi-même avons jugé que cette réflexion sur l’adelphité1 était nécessaire et utile à l’époque à laquelle nous vivons et que l’œuvre de Lola Gonzàles ainsi que le dispositif des colporteurs permettraient à nous élèves de rentrer en contact avec d’autres, a priori éloignés et différents.

Déroulement du projet

Le Frac — à travers la personne d’Émilie Mautref, chargée de médiation à l’écoute de notre projet — a accepté de nous prêter la vidéo Les Anges de Lola Gonzàles, et celle-ci est, depuis le mois de janvier 2025, en libre accès au CDI du lycée professionnel. Il a été difficile de trouver des classes disponibles du lycée professionnel — car c’est la période des stages — à mettre en regard des deux classes de collège que j’ai inscrites dans le dispositif.

Lors de la première rencontre entre lycéens et collégiens autour de l’œuvre, l’objectif principal a été atteint puisque les élèves qui ne se connaissaient pas ont réussi à échanger autour de cette œuvre. Des photos, des dessins ont été réalisés pendant cette première rencontre et orneront le « carnet de pensées » qui accompagne l’œuvre.
Lors de la seconde rencontre, menée par les élèves du lycée — troisième prépa-métiers —, j’ai pu voir des adolescents respectueux et à l’écoute les uns des autres. À l’heure où j’écris, je n’ai pas encore pu « récolter » leur avis sur l’expérience qu’ils ont vécue et l’échange auquel ils ont participé.

Bilan du projet

Je trouve que ce dispositif permet de désacraliser l’œuvre d’art puisqu’elle est inscrite, temporairement, dans un lieu quotidien des élèves. De plus, bien que je sois professeure de Français, je trouve que le contact avec une œuvre d’art permet à certains, d’ordinaire un peu éloignés de la prise de parole spontanée, d’émettre un avis. Ils apprennent à justifier une opinion, analyser un objet qui au départ leur est étranger — « Mais Madame, c’est de l’art, ça ? » — et à y trouver un sens. Alors que l’oral prend une importance de plus en plus importante dans les objectifs des cours de Français, ce dispositif permet à des élèves, en général peu enclins à s’ouvrir à des inconnus, de rencontrer des pairs, en s’appuyant sur l’œuvre qui leur est proposée.

Informations pratiques

Dispositif Les colporteurs

(1) L’adelphité est le lien de parenté qui unit les enfants nés des mêmes parents, sans distinction de genre. Le terme d’adelphité cherche à dépasser ceux de fraternité (jugé trop masculin, voire sexiste, et n’incluant pas toutes les personnes) et de sororité (mot également limité car n’englobant que les femmes). Source : wikipedia