Pamela Zorn publié le 01/11/2022

Des références intimes, sociales et politiques

Pamela Zorn

Pamela Zorn dans son atelier au Centre Intermondes


A la découverte de l’artiste

En ce début d’année, nous avons eu la chance d’aller à la rencontre de Pamela Zorn, (@pamelazorn_art ) une artiste plasticienne et éducatrice artistique brésilienne. La rencontre s’est déroulée en deux parties. Nous avons mis les pas directement dans son atelier, situé dans le Centre Intermondes à La Rochelle. Nous avons pu ainsi découvrir son travail pour la première fois et directement sur place. Dans sa pratique artistique, Pamela utilise la peinture et le dessin au travers desquels elle explore les questions de représentation de soi, d’identité et la mémoire. Elle s’inspire de photographies d’albums de famille, de vêtements spécifiques qui sont des références visuelles et deviennent des archives au cours de son processus artistique.

Un “tâtonnement de souvenirs”

Pour la deuxième partie de cette visite, nous nous sommes rejoints autour d’une table pour une rencontre en face à face avec l’artiste. Nous avons pu échanger avec elle et lui poser des questions. Pamela nous parle de son histoire, de son parcours scolaire et artistique. Elle est titulaire d’un diplôme d’art visuel (équivalent licence). Cela fait maintenant deux mois qu’elle est en France, et c’est aussi la deuxième fois qu’elle se rend en Europe. Elle nous parle d’un journal de notes qu’elle tient et qu’elle alimente au cours de ses voyages, de ses ressentis dans ces endroits, comme ici à La Rochelle. On est ensuite rentré un peu plus en détail dans la composition des ses tableaux. A travers ses œuvres, elle nous raconte l’histoire, le quotidien d’une fille métisse/noire à la peau claire vivant dans le sud du Brésil. Une fille qui depuis son plus jeune âge a vécu avec la différence et la non-appartenance au regard des rapports raciaux. Cette série d’œuvres est le résultat d’un “tâtonnement de souvenirs” concernant une configuration familiale spécifique au Brésil : celle des familles interraciales. Elle nous parle du blanchiment stimulé par le gouvernement brésilien d’alors.

La couleur dominante, celle qui revient la plupart du temps dans ces peintures est le rouge. Elle nous explique que pour elle, le rouge, qu’elle utilise comme couche d’arrière plan de ses peintures, donne de la profondeur à l’image. “ Le rouge nous rappelle le sang, la violence, la vie et le mouvement” dit t-elle. Elle nous parle de vibration et de saturation dans sa description des couleurs utilisées.

L’exposition

Enfin le 6 octobre s’est déroulé le vernissage de l’exposition au Centre Intermondes. Cette exposition s’est intitulée « Sempre venho, talvez, duquel outre porto » {{}} qui signifie » Je viens toujours, peut-être, de cet autre port«  .

Beaucoup des travaux que nous avons vus dans son atelier y sont présentés ainsi qu’un travail collaboratif avec une classe du collège Fabre d’Eglantine de La Rochelle. L’exposition est présentée dans un black cube avec un éclairage qui met en valeur le rouge présent dans chaque toile. Deux œuvres se détachent des autres, par leur nature. » Dos filhos deste solo II » » Des enfants de cette terre » en effet est une vidéo projetée sur une toile blanche couverte d’inscriptions, cette œuvre est la seule qui utilise le médium vidéo. Enfin, l’œuvre collaborative est présentée au centre comme un gigantesque mobile intitulé » souvenirs Franco-Bresilien » elle est composée de peintures faites par les élèves suspendues au plafond.

compte-rendu rédigé par Yvan Chirade et Marie Pauline, étudiant.es de la CPES-CAAP du lycée Valin.