"Collaboration" : un pacte méphistophélien entre Hollywood et Hitler publié le 29/05/2015

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 Dans cet essai, vous en apprendrez davantage sur :
— la fascination pour ne pas dire l’obsession de Hitler pour le cinéma. Il avait en effet très tôt compris à quel point les films pouvaient influencer l’opinion publique. "Il était également séduit par le pouvoir mystérieux, presque magique, du spetième art, comparable à ses talents d’orateur. Eprouvant pour le cinéma un mélange de crainte et de respect, il se laissait aller et acceptait de devenir un spectateur ordinaire. S’arrêtant subitement de parler, Hitler laissait les images défiler devant lui, et parfois il était même fasciné par leur puissance." (p.30)
Il avait pour habitude de classer les films qu’il regardait tous les soirs en 3 catégories : "bon" (Laurel et Hardy au Far West), "mauvais" (Tarzan), "interrompu" (La Huitième Femme de Barbe-Bleue). Il avait en outre une passion pour l’actrice Greta Garbo.
— le scandale provoqué par la sortie du film américain "A l’Ouest rien de nouveau" (produit par Universal Pictures) en Allemagne (à partir de la page 42). Hitler considérait ce film comme un film extrêmement dangereux car il dépeignait la guerre comme un enfer. Il "présentait une interprétation de la guerre que Hitler méprisait, et ce film était bien plus convaincant que n’importe lequel de ses discours." (p.49). Ce film ne tarda pas à être interdit car il nuisait à l’image de l’Allemagne (p.57). Prêt à tout pour que le film continue à être projeté en Allemagne, Carl Laemmle, le président d’Universal Pictures, accepta de procéder à huit coupes, et non des moindres (détaillées p.63/64).
— le système des quotas sur les films mis en place par la loi de 1932 et en particulier l’article 15 qui allait être un moyen très efficace de réguler l’industrie cinématographique américaine : "L’attribution de visas d’exploitation peut être refusée à des films dont les producteurs, en dépit des avertissements émis par les autorités allemandes compétentes, continueront à distribuer sur le marché mondial des oeuvres dont la tendance, ou l’effet, est préjudiciable au prestige de l’Allemagne." (p.86). Dans la foulée, un diplomate allemand, Georg Gyssling, s’installa à Los Angeles pour travailler directement avec les studios sur tous les films ayant trait à l’Allemagne, une nouvelle forme de collaboration en somme. (p.101)
— l’origine juive des fondateurs des studios de Hollywood et le licenciement des salariés juifs de l’Ufa (p.114 et suivantes).
— les tractations menées en coulisse aux USA pour empêcher la production de films hostiles au régime nazi (comme le film "The Mad Dog of Europe" p.134/135). Le rôle de Louis B. Mayer est particulièrement pointé du doigt.
— la représentation des Juifs dans le cinéma de l’époque ("La Maison des Rothschild", production américaine / "Le Juif errant", production allemande) (p.142 et suivantes).
— les films antinazis ("Le Dictateur" de Chaplin ; "Les aveux d’un espion nazi" de Breen) à partir de 1939 (p.359 et suivantes) et leur accueil en Allemagne. La déclaration de DeMille à ce sujet fait froid dans le dos : "Maintenant que tous nos espoirs de profit se sont envolés, nous pouvons enfin exprimer notre indignation et élever notre voix, pour protester, sans éprouver le moindre regret dans le domaine financier." (p.374)