Chantier-école académique de l’abbaye de Valence publié le 05/03/2007  - mis à jour le 26/09/2018

Un chantier-école pour les élèves des lycées professionnels de l'académie

L’éducation au patrimoine, un enjeu pour l’académie

La connaissance du patrimoine local par les jeunes est un véritable enjeu social : le regard porté sur son proche environnement attise l’envie de découvrir, la soif de comprendre et suscite le respect ; il renforce les liens entre les générations.
C’est la raison pour laquelle l’académie de Poitiers a fait de l’éducation au patrimoine un thème de travail pédagogique ouvert sur l’ensemble du monde culturel

Abbaye de Valence

 Un bien commun à transmettre. Le patrimoine est non seulement cette trace du passé reçue en héritage, mais un bien commun "dont la grande famille humaine a le droit de demander des comptes" (Abbé Grégoire). Le champ de la recherche patrimoniale apparaît inépuisable et d’une grande liberté d’approche. Naturel et/ou culturel, il recouvre aussi bien les sites, monuments et oeuvres au rayonnement national ou international dont la protection a été voulue de longue date par les pouvoirs publics, que les héritages variés (artistiques, scientifiques et techniques, environnementaux, paysagers, comportementaux, moraux, mémoriels dont font partie, à titre d’exemple, les héritages architecturaux, musicaux, cinématographiques, culinaires, littéraires, les témoignages épistolaires, etc.) liés à l’histoire particulière des groupes humains dans leurs lieux et territoires..


 Un élément d’unité dans les apprentissages. Actuellement, le patrimoine est une composante significative de l’enseignement d’un grand nombre de disciplines. Il constitue un thème fédérateur d’étude et de recherche au sein des dispositifs à projets transdisciplinaires (IDD, PPCP, TPE). Il est au cœur d’un nombre important d’initiatives
pédagogiques (classes à PAC, ateliers artistiques, ateliers scientifiques et techniques, classes culturelles, services éducatifs, voyages pédagogiques, concours, expositions etc.). Il est un des enjeux du Plan pour l’éducation artistique et l’action culturelle à l’école, en particulier par le biais des "chartes pour une éducation au patrimoine" dans le cadre de l’opération "adopter son patrimoine".

 Un thème fédérateur. Ce thème favorise à la fois l’ouverture culturelle des écoles et des établissements et la formation civique des jeunes. Il doit permettre aux enseignants de différentes disciplines, de différents niveaux d’études, de travailler ensemble. Il nourrit, enfin, des partenariats avec les institutions culturelles, les associations, les collectivités territoriales et les services déconcentrés de l’État.

 Le projet de chantier académique
L’académie de Poitiers souhaite amener les élèves des lycées professionnels à mieux prendre en compte la dimension patrimoniale de leur formation. Elle désire également valoriser l’enseignement professionnel en l’intégrant dans la réalité territoriale régionale pour contribuer à en faire un élément de développement.
Dans cette perspective, un projet de chantier-école académique est envisagé dans le cadre de la charte nationale « adopter son patrimoine » citée plus haut. Il aura pour fonction de fédérer sur un lieu unique les projets pédagogiques patrimoniaux des lycées professionnels de l’académie. Il pourra également être le support d’actions d’autres types d’établissements (lycées généraux et technologiques, lycées agricoles, CFA, etc.)

Ce chantier-école permettra la valorisation de la formation initiale et continue dans toutes les filières par la mise en œuvre de situations pédagogiques au plus près de la réalité professionnelle.


A. Le choix du site

Le site de l’ancienne abbaye de Valence, propriété de la communauté de communes de Couhé, dans la Vienne présente de nombreux avantages pour accueillir ce projet : Située au centre géographique de la région, de dimension raisonnable, cette ancienne abbaye est représentative de l’art cistercien mais elle porte aussi les marques des différentes étapes de l’histoire du site (de l’établissement monastique à l’exploitation agricole).
Un chantier-école à Valence entre parfaitement dans le projet culturel du territoire et contribuera à l’affirmation de l’identité du pays civraisien.

B. Pédagogie et action culturelle :

Le projet Valence :

1) concerne en premier lieu les lycées professionnels :

 Il permet d’associer étroitement lycées professionnels et patrimoine.
 Il offre des perspectives pédagogiques : sensibiliser au patrimoine et donner aux élèves la dimension historique de leur métier, mais aussi travailler en prise avec la réalité professionnelle.

2) permet de valoriser l’enseignement professionnel

(LP, lycées agricoles et CFA) en travaillant à la restauration d’un site patrimonial.

3) favorise la mise en place de nouvelles formes d’éducation artistique

Les projets devront absolument être ceux des établissements, liés au rythme scolaires et aux programmes, mais tenant aussi compte des contraintes d’un chantier, et même d’un chantier supervisé par les monuments historiques.

C. Patrimoine et développement : Un projet de site autour du chant-choral

1) pour aider à la valorisation du patrimoine en participant à la mise en place d’un projet d’utilisation du site à moyen et long terme. Sans demander des investissements trop onéreux, un projet axé autour du chant choral, de la voix, permettrait une utilisation optimale de l’ensemble du site.

2) pour contribuer au développement culturel en milieu rural de populations n’ayant pas un accès naturel à la culture.
Il associe les populations au projet : le chant choral est une activité qui démocratise la culture en permettant aux populations d’être acteurs et spectateurs à la fois. Cela ne nuira pas non plus à l’utilisation par d’autres : Les locaux rénovés sont destinés entre autres à accueillir le foyer rural et un CLSH. De nombreuses associations locales sont intéressées. Les élèves du collège travaillent d’ores et déjà sur le site.

3) pour appréhender le site dans sa globalité :
  En conservant le caractère monastique, en restaurant la ferme médiévale, mais aussi en donnant une unité thématique au projet de valorisation
  En permettant aussi la valorisation de la dizaine d’hectares qui entoure les bâtiments et en liant éducation au patrimoine et EEDD (la DRAF étudie dès à présent cette démarche et souhaite le faire avec l’Education Nationale).


Pour une mise en œuvre partenariale

1) Un travail en lien avec les territoires

Le projet implique un travail en étroite association avec les territoires pour les travaux comme pour les projets de valorisation. Il est élaboré collectivement avec les différentes institutions concernées. Il se construit dans la concertation et en s’adaptant au rythme de chaque institution.

2) Les partenariats potentiels

  Pour l’éducation nationale : le groupe de pilotage associe les corps d’inspection de l’enseignement général et technologique et de l’enseignement professionnel, mais aussi les services de formation continue, le CRDP et la délégation à l’action culturelle.
  Les autres organismes de formation : DRAF, CFA, AFPA.
  Les territoires : communauté de communes mais aussi pays civraisien, département et région.
  Les professionnels (CAPEB et FFB)
  La DRAC
  Des associations : la « fondation du patrimoine » par exemple.

3) Les conditions nécessaires à la mise en place du chantier-école

  • Pilotage partenarial : Sous la direction d’un architecte (référent professionnel avec rôle pédagogique)qui propose un projet global agréé par la communauté de communes et la DRAC (ABF), avec un échéancier tenant compte du rythme de travail des établissements scolaires.
  • Implication des territoires : financement du projet global de restauration, mise en place d’une coordination du site avec un responsable technique identifié par tous.
  • Signature de conventions entre les entreprises et les établissements scolaires, coordonnant et organisant les interventions des établissements et des organismes de formation sous différentes formes : apprentissages, prise en charge partielle ou complète de certaines tranches ou de certaines parties des travaux demandés, toujours sous la direction de l’architecte maître d’œuvre.
  • Mise hors d’eau et sécurisation de la ferme médiévale avant intervention des élèves.
  • Respect des normes de sécurité exigées pour les scolaires

Conditions d’accueil des classes :

Pour que les lycées professionnels puissent intervenir dans de bonnes conditions dans le cadre du travail sur le chantier lui-même :

  • Possibilité d’hébergement et de restauration des classes sur place ou à proximité. Il faut compter dans un premier temps sur des effectifs de 24 élèves et quatre adultes pour une durée maximale d’une semaine (5 jours). Ultérieurement, des classes de 35 élèves devront pouvoir être accueillies si l’on souhaite intégrer les lycées généraux au projet.
  • Mobilité des classes si tout n’est pas assuré sur place.
  • Un espace de regroupement ; une salle équipée (photocopieuse, connexion internet, tableau blanc) avec deux petites salles attenantes

Les travaux de sécurisation du site

En préalable à l’intervention des élèves, le site devait être sécurisé. La signature de la convention entre le rectorat, la communauté de communes (propriétaire de l’abbaye) et la DRAC a contribué à faire financer une première tranche de travaux :

bâtiment des convers


 La ferme des convers au cours de l’été 2007.

Réfectoire des moines et château


 L’arrière du bâtiment est restauré (partie classée).

Les travaux d’aménagement à l’intérieur du réfectoire attendent maintenant le financement d’une nouvelle tranche. Les élèves du collège entretiennent le jardin médiéval.

Documents joints

convention entre le rectorat de Poitiers, la DRAC et la communauté de communes de Couhé pour restaurer l’abbaye de Valence

diaporama de présentation du chantier-école