Un projet développement durable international : le combat Shiwiar publié le 06/05/2013  - mis à jour le 14/01/2015

Vers une démarche de projet… A la rencontre d’un peuple indien d’Amazonie équatorienne menacé par les compagnies pétrolières

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La démarche de projet est une voie efficace pour transmettre des connaissances et faire acquérir des compétences et attitudes aux élèves tout en les motivant. La thématique du "Développement durable" est particulièrement bien adaptée pour proposer des démarches de projets. Chacune des actions pédagogiques (sensibiliser, agir et soutenir) succinctement proposées dans cet article, avec l’ouverture sur des organismes hors Education Nationale, permettent, je pense, d’assurer progressivement un engagement vers une démarche de projet, souvent pluridisciplinaire.

1. Vers la démarche de projet…

  • Les travaux autour de la biodiversité peuvent prendre de très nombreuses formes mais je les classerai dans 3 types d’actions différentes toutes ancrées dans le réel, basées sur du concret et si possible dans l’utilitaire : sensibiliser, agir et soutenir.
  • Sensibiliser consiste à faire acquérir à nos élèves des connaissances essentiellement. Les jeunes reçoivent un enseignement. Ce sont les actions ponctuelles les plus simples, généralement, à mettre en place. Réaliser un reportage photo local pour illustrer les facteurs d’érosion de la biodiversité et les moyens de la conserver (préserver et protéger) localement. Participer à la réalisation d’expositions (« L’eau : ressource durable ? », projet fédérant l’ensemble des classes et élèves d’un enseignant, des élèves étrangers du lycée et impliquant 4 établissements scolaires (Haute-Garonne, Guadeloupe et au Vietnam) et une expédition CNRS en Patagonie chilienne), de posters à partir de la biodiversité locale ( « Biens et services rendus par la biodiversité dans le châtelleraudais » ; « Biens et services rendus par la biodiversité dans le thouarsais et l’argentonnais »). Mettre en évidence à travers le monde que les biens et services rendus par la biodiversité sont partout les mêmes avec la réalisation de posters en français, espagnol et anglais pour les écoles de Lagunas (Mme Hélène Collonges de l’association Ikamaperu) et le Parc National Pacaya-Samiria au Pérou, le collège de Le Marsa en Tunisie (Mme Stephan Clanzig), le lycée Saint Laurent du Maroni en Guyane (Melle Hélène Berger) ou encore dernièrement l’échange avec le peuple Shiwiar en Amazonie équatorienne. Toutes activités de tutorats vont plus loin. Dans un sens ou dans l’autre, (lycée-école ; collège-lycée) ces échanges participent à l’acquisition de connaissances mais également à leur transmission avec en prime un sentiment de responsabilité très fort pour les jeunes « enseignants ».
  • (Sensibiliser et) Agir est l’étape supérieure dans la mesure où l’élève non seulement acquiert des connaissances mais prend également part à la sensibilisation. Trier des déchets et évaluer l’impact sur la ressource de leur recyclage en termes de quantités d’eau, matériaux économisées donnant un sens plus profond et concret aux gestes accomplis. Mettre en place une jachère fleurie entre plusieurs écoles, collèges et lycées pour lutter contre le morcellement du territoire et ainsi participer à la construction d’un « couloir biologique » (encore en « pointillé !). Réaliser des maquettes (création d’une zone humide afin de montrer les biens et services rendus par la biodiversité de cet écosystème, de mosaïques de paysages pour illustrer les pratiques agricoles vertueuses) consiste à simplifier et/ou modéliser un phénomène pour l’expliquer plus simplement à un public (lors de tutorats par exemple). Participer à une campagne de piégeage de ragondins, de Xénopes lisses, d’arrachage de Renouées du Japon…implique directement l’élève dans une action concrète, formatrice.
  • Enfin, (sensibiliser, agir et) soutenir, correspond à la fois à un travail de sensibilisation dans l’action avec, en plus, une dimension politique. Les jeunes, en prenant part à ces activités, s’engagent et adoptent un comportement écoresponsable réfléchi. Payer le droit d’entrée du Zoo de Doué-La-Fontaine engagé dans de nombreux « projets nature » c’est soutenir une politique de développement durable, visiter des fermes biologiques et acheter leurs produits lors d’une sortie soutien le développement d’une AMAP ; Militer pour la sauvegarde du peuple Shiwiar d’Amazonie équatorienne (voir chapitre 2) dont les terres ancestrales sont spoliées et souillées par des compagnies pétrolières, en signant une pétition argumentée en espagnol et/ou anglais, réalisant des logos identitaires « Shiwiar » et un poster/banderole qui leur seront envoyé, c’est s’engager dans un effort de lisibilité et de reconnaissance de ce peuple…
  • Chacune des formes de travail va un peu plus loin dans les actions pédagogiques et permet, je pense, aux enseignants de s’assurer qu’ils s’engagent dans une démarche de projet, souvent pluridisciplinaire.