La démarche de terrain
 

La géographie actuelle de la Terre et son activité permanente trouvent une explication cohérente avec le modèle de la tectonique des plaques. L'histoire de la planète est " fossilisée " dans les archives que constituent les roches produites et modifiées par les événements passés. Les roches et les terrains racontent l'histoire de leur formation. Les roches sont bien les produits et les témoins du temps.

Les minéraux et les cristaux des roches ont " fossilisé " les conditions de température et de pression du milieu dans lequel ils se sont formés. Ces indices sont visibles au niveau de l'affleurement (nature et disposition des roches) mais aussi au niveau des minéraux et de leur structure cristalline.

A partir d'indices prélevés sur le terrain, le géologue est capable de reconstituer l'histoire de la planète, d'une région, d'un affleurement, d'une roche et/ou d'un minéral. Toutes les reconstitutions géologiques nécessitent donc une étude de terrain complétée éventuellement par une étude en laboratoire.

I/ Observation d'un paysage

Faire attention à la toponymie. Relever les noms de ville, village, lieu-dit… évocateur, puis conclure.
Observer les matériaux de construction des anciennes maisons, des monuments historiques.
Décrire le paysage : grandeur des parcelles agricoles, cultures, élevage, végétation rencontrée, présences de haies, de mares…
Repérer les agents à l'origine du façonnage du paysage : vent, eau.



Bocage à Boussignoux
Open field à Airvault, au-dessus de la cimenterie
II/ Observation d'un affleurement

Dessiner l'affleurement, à l'échelle.
Indiquer les roches (avec leur perméabilité en grand ou non), les strates, le magmatisme et/ou la tectonique (les failles, plis, les niveaux repères…) et la végétation.

III/ Observation d'échantillons de roches

Prélever des échantillons de roches.
Sortir le matériel nécessaire à l'analyse : loupe, lame de verre, pointe, acide chlorhydrique ...
Noter la perméabilité à l'échelle de l'échantillon.
Nettoyer l'échantillon.
Indiquer à l'aide d'une clé de détermination s'il s'agit d'une roche sédimentaire, magmatique ou métamorphique.
- S'il s'agit d'une roche magmatique observer la structure et en déduire les conditions de refroidissement puis passer au "IV/ Observation et détermination des minéraux".
- S'il s'agit d'une roche sédimentaire passer au "V/ Observation et détermination des fossiles", éventuels.
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IV/ Observation et détermination des minéraux

Observer à l'oeil nu et déterminer les principaux minéraux, leurs proportions relatives.
Nommer alors la roche.

V/ Observation et détermination des fossiles

Rechercher éventuellement des fossiles.
Déterminer les fossiles, s'ils présentent valeurs de fossiles de faciès ou de fossiles stratigraphique, en déduire si possible leur milieu de vie et donc le paléoenvironnement

VI/ Retracer la succession des événements géologiques

A partir de l'ensemble des informations recueillies, retracer l'histoire de la région.

Le chaos de Boussignoux

  • Les blocs sont en boules. Ils sont érodés in situ par le phénomène d'arénisation, altération des roches par hydrolyse, qui s'effectue au niveau des diaclases verticales et horizontales. A l'intersection des diaclases apparues suite à des phénomènes tectoniques, l'altération, plus forte, érode et arrondie les blocs. Le déplacement et le roulage des boules dans la pente, après soulèvement des blocs, contribue également à arrondir les blocs rocheux. L'ensemble des boules granitiques, arrondies et déplacées par le jeu de la pente aboutit à la formation d'un chaos granitique.

La discordance angulaire d'Airvault

  • Les roches magmatiques à la base se sont mise en place au primaire. Il s'agit de vestiges de l'ancienne chaîne hercynienne. Au Secondaire, la mer transgresse, recouvre ces terrains anciens et dépose les couches sédimentaires qui apparaissent en discordance sur les terrains du primaire. Ces roches magmatiques anciennes formaient alors des écueils sur lesquels une mer peu profonde, chaude et agitée venait se fracasser. Une faune benthique habitait ce paléorécif. Le paléoenvironnement airvaudais correspond à l'environnement que l'on rencontre actuellement à Hawaï.

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