Eclairages métaphoriques sur l'établissement scolaire à l'usage des conseillers principaux d'éducation / CRDP Lyon, 1997 publié le 03/05/2008 - mis à jour le 23/06/2008
Cet ouvrage s’ouvre sur quelques pages de Jean-Pierre Obin, qui retrace en l’analysant la métamorphose professionnelle et identitaire qui va faire du surveillant général un conseiller principal d’éducation, puis se penche sur les particularités de cette figure du monde éducatif en montrant comment la fonction de CPE se construit autour de quatre visages (l’adulte proche et bienveillant ; le juge de paix ; le représentant de la loi ; l’éducateur) qui en constituent le modèle éthique et professionnel.
Le propos de Bouvier constitue assurément une approche novatrice de l’EPLE en ceci que l’auteur choisit d’appliquer à l’établissement, à son fonctionnement, à ses structures et aux agents qui évoluent dans ces structures, un ensemble de grilles de lecture métaphoriques qui vont éclairer certains aspects du quotidien du CPE en provoquant, par la nouveauté et la surprise, la mise à jour de réalités parfois difficilement appréhendables à l’aide d’outils simplifiés. Le livre porte ainsi "sur le rôle des conseillers principaux d’éducation mis en regard de différentes lectures possibles de l’établissement scolaire" [p.25]
On pourra donc lire des analyses qui montrent comment l’EPLE peut être appréhendé suivant divers "modèles" qui, de plus évoluent dans le temps et en fonction des "modes" traversant les champs théoriques mobilisés par chacune des lectures. Les parties successives de l’ouvrage montrent ainsi la validité de lectures qui positionnent l’EPLE :
Entre la machine et l’être vivant
Entre le réseau de pouvoirs et le système de prises de décisions
Entre le système économique et le système auto-régulé et piloté
Entre la tribu et le système imaginaire
Pour chacune de ces métaphores, l’auteur souligne la position particulière tenue par le CPE dans les structures, les comportements, les espaces sociaux et/ou professionnels mis à jour.
Ce choix stratégique de multiplication des approches possibles, et donc des interrogations, rend à l’EPLE toute sa complexité, la transversalité des lectures permettant d’étoffer et d’épaissir cet objet qui n’existe qu’au croisement des éléments qui le constituent. Bien évidemment, le CPE, finalement souvent positionné justement entre les composantes de l’EPLE, à leur point de rencontre, devient alors l’un des pivots de cet EPLE, et sa fonction apparaît alors dans toute sa richesse.
Daniel Bourrion