Une unité pédagogique d’intégration pour les élèves dyslexiques publié le 18/12/2008  - mis à jour le 30/12/2008

L’UPI pour troubles du langage écrit

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Adaptations pédagogiques générales à la dyslexie


Il s’est avéré nécessaire de tenir compte de difficultés générales propres aux élèves de l’UPI :

Tout d’abord, nous avons dû prendre en compte la lenteur de ces élèves, notamment en limitant la quantité d’exercices prévus dans une séance ; nous leur laissons prendre le temps nécessaire pour s’installer, pour trouver la page, en formulant clairement toutes les étapes qu’ils doivent accomplir.

Nous pensons aussi à lire systématiquement à haute voix toutes les consignes écrites en s’assurant qu’ils suivent bien, qu’ils ne se trompent pas de feuille, ou de ligne, ou d’exercice.

Nous nous efforçons dans toutes les matières de limiter au maximum la quantité de choses que les élèves doivent écrire, préférant les schémas, les tableaux, les dessins.

Les questions sont toujours photocopiées avec la place libre à la suite pour que les élèves puissent répondre sur la même feuille.

Enfin, lorsqu’ils écrivent, nous prenons bien soin de toujours les laisser écrire dans le silence et de ne reprendre la parole que lorsqu’ils ont tous fini d’écrire.

Adaptations disciplinaires

L’enseignement du français

  • Classeur ou cahier mais vérifier très souvent l’organisation, le rangement. Numéroter les feuilles du classeur, utiliser des intercalaires, diverses parties. A surveiller : le cahier peut également être pris à l’envers, Stylo plume ou feutre. Souvent le geste d’écriture est difficile. Eviter les stylos billes sur lesquels ils appuient trop. Le crayon à papier est intéressant mais pose problème pour bien relire.
  • Surligneurs. A utiliser de façon intensive ! Les études de textes sont rapides et colorées (ne pas oublier de faire la légende). Même principe pour les exercices de grammaire, d’orthographe ; recopier des phrases est ainsi évité.
  • Difficulté majeure : mémoire verbale déficitaire, d’où des problèmes pour encoder l’information écrite ou orale. Varier les approches : verbale + imagée + motrice,…
  • Choix de livres avec cassette ou CD (autre possibilité : faire lire les élèves des autres classes et les enregistrer avec le logiciel gratuit Audacity. Très intéressant mais long !) Mais ne pas se restreindre à des livres pour « bébés », écrits gros, les problèmes concernent la lecture pas nécessairement la compréhension.
  • Lecture à haute voix lorsque les élèves sont dans un groupe particulier (UPI ou élèves en difficultés), si ce n’est pas le cas, demander s’ils le veulent. Ils lisent trop rarement à haute voix alors qu’ils aiment beaucoup cela. Bien rappeler à tout le monde que souffler le mot n’aide pas, chacun a le droit de prendre le temps nécessaire pour reconnaître et lire un mot. Utiliser la règle pour ne pas se perdre dans les mots. Utilisation du « doigt magique » pour décomposer un mot, le découvrir petit à petit.
  • Pendant la lecture, pauses fréquentes pour vérifier la compréhension, éviter le contre sens, ne pas oublier ce qui a été vu avant le passage lu.
  • En grammaire, établir la leçon sous forme de schéma heuristique ou carte mentale plutôt que de longs textes. Utiliser des symboles divers et variés (formes géométriques, personnages….)
  • En orthographe utiliser des astuces pour apprendre les mots, ex : sarcophage.Le triangle rappelle la difficulté et remplace le H. Pour écrire MoMie, ne pas oublier les diverses jambes du m pour bien l’enrubanner ! En 6°, pas de dictées de phrases, éventuellement dictées de mots ou phrases à trous avec mots appris à replacer.
  • Réflexion métalinguistique à développer : pourquoi écris-tu ce mot ainsi ? Pourquoi choisis-tu cette terminaison verbale ? Rappel des connaissances, les convoquer au bon moment.
  • En expression écrite bien définir les objectifs, les savoir-faire à maîtriser et ne noter que cela, pas de points pour l’orthographe d’usage, mais des points pour la structure des phrases, la ponctuation, l’organisation en paragraphes… Si un temps ou un accord particulier a été étudié durant la séquence, des points sont attribués à cela.
    La rédaction se fait en 3 étapes :
  • Première rédaction au brouillon que je relève et que je corrige en soulignant et en entourant les fautes selon un code précis.
  • Correction par les élèves de leur brouillon en classe avec mon aide.
  • Rédaction du travail au propre, je note au tableau tous les mots ou expressions qu’ils demandent, ex. : il y a, qu’est-ce que, c’est-à-dire…
  • Apprentissage des poésies : utiliser d’autres approches que l’écoute ou la lecture pour apprendre : faire des gestes pour les mots clés, donner des dessins pour les mots clés.
  • Pendant les évaluations, redonner confiance aux élèves. Certains sont tellement dans le doute qu’ils préfèrent ne rien faire. Accepter qu’ils disent la réponse à l’oreille et les rassurer, leur dire que c’est juste, qu’ils ont parfaitement compris. Ils peuvent continuer seuls, plus sereinement. L’évaluation à l’oral est privilégiée.
  • Accepter les ratures, les mots barrés, réécrits lors des évaluations mais demander lorsque le travail se fait d’abord au brouillon que le résultat soit propre.

Adaptations à l’enseignement de l’histoire – géographie – éducation civique


En histoire – géographie – éducation civique, les objectifs sont présentés de façon beaucoup plus claire et systématique : tous les chapitres commencent par « à la fin du chapitre, je sais », suivi des objectifs. Ils savent ainsi où ils vont. Ils peuvent aussi se servir de ces objectifs en vue du contrôle, pour faire leurs révisions.

Les programmes sont présentés dans la salle, de différentes manières :

  • Chronologiquement, au moyen d’une frise ;
  • Linéairement, avec la liste des chapitres ;
  • Visuellement, avec un schéma heuristique présentant les liens entre les différents chapitres (politique, religion …). Cette présentation est accompagnée de vignettes représentant des images symboles des différents thèmes (Périclès, les pyramides, le Colisée … en 6ème) que les élèves vont placer au fur et à mesure des chapitres. Ils peuvent ainsi suivre la progression du programme et s’y retrouver plus facilement.

Adaptations à l’enseignement de l’anglais


Outre le dictaphone, les TICE et l’aide d’un ASEH, d’autres adaptations ont été faites en anglais afin de faciliter la mémorisation des mots, du rythme dans la phrase et donc de la prononciation.

L’objectif principal est de rendre les élèves les plus autonomes possible dans le cadre d’une conversation avec un anglophone, à ce titre une bonne prononciation des énoncés prime sur le reste.

Pour aider les élèves dans ce sens, un travail sur le rythme est utile : les élèves peuvent marquer du doigt les accents de mots ou de phrases, sur la table. Ils peuvent encore mimer de la main le mouvement de la phrase en matière d’intonation.

Pour le travail de réflexion sur la langue et d’agencement des mots dans la phrase, un travail sur la grammaire autrement a été nécessaire. Il s’agit de remplacer la terminologie abstraite d’analyse grammaticale par des pictogrammes choisis dans le cadre d’une histoire racontée aux élèves. Ainsi, le roi verbe est surmonté d’une couronne rouge puisque c’est lui qui domine, au niveau du sens, dans un énoncé.L’auxiliaire est représenté par un baudet, un âne car c’est lui qui porte toutes les informations sur son dos ( aux formes négative et interrogative notamment)…

Dans le cadre de l’analyse grammaticale, le recours à un jeu de type ‘7 familles’ permet aux élèves de réfléchir sur les familles de mots dont ils ont besoin pour construire un énoncé. Les déplacements permettent aux élèves de se représenter concrètement ce que signifie l’inversion du sujet et du verbe lors du passage à la forme interrogative…

Ceci ne représente qu’un modeste échantillon du panel des possibilités, dans le cadre des adaptations pédagogiques, bien d’autres restent à inventer.

Adaptation à l’enseignement des mathématiques


Les élèves de l’ UPI sont intégrés à la classe.
Pendant les activités, les documents sont présentés de manière différente : les élèves peuvent répondre directement sur la feuille, ainsi la réponse est donnée immédiatement en dessous de la question posée. Pendant les cours, les élèves ont la possibilité de demander une aide à la rédaction des réponses.

Les résumés ou synthèses sont polycopiés, ils sont seulement complétés (figures, calculs, exemples …). Toutefois si la synthèse est courte, elle est copiée au tableau et recopiée sur les cahiers.
Pour les tests, ils font les mêmes que les autres élèves de la classe.

La présentation est différente, ils peuvent répondre directement sur le document (une place est prévue à cet effet). Dans certains cas, si la rédaction est trop difficile ou trop longue pour eux, ils ont la possibilité de me donner les réponses oralement.

Parfois un exercice est supprimé si le test est trop long, ou parfois certains exercices sont présentés avec une aide.

En cinquième, une élève ayant des problèmes de dyscalculie suit un programme adapté à ses difficultés. Les exercices sont élaborés avec l’aide de l’orthophoniste spécialisée qui la suit.