Classe Inversée - Sciences Cognitives publié le 18/06/2018

Elisabeth Soulassol - Lycée Guy Chauvet à Loudun

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Le contexte de l’établissement

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Le lycée général et technologique Guy Chauvet de Loudun est un établissement public. Il se situe à l’extrême nord de l’académie de Poitiers et de la région Nouvelle Aquitaine.
C’est un lycée de 47 enseignants, 460 élèves, 22 divisions dont des BTS. A l’entrée en seconde, le PCS défavorisé est de 41,13 à la rentrée 2016 (28,21 pour l’académie et 27,27 pour le département de la Vienne).

En juin 2017, le taux de réussite pour les Bacs technologiques était de 93,16% et de 93,24% pour les Bacs généraux.

Présentation de l’action

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Je suis enseignante de Lettres.
Je vais vous décrire ce qu’il se passe dans le temps normal de la classe dans une salle de classe ordinaire.

Le travail par groupes en classe inversée est toujours possible même si on n’a pas accès à internet par l’établissement. Il suffit d’avoir une borne Wifi et un câble. Les élèves se branchent sur la borne. Si on n’a pas d’internet, on peut quand même travailler en "classe inversée".

La "classe inversée", c’est une question de changement de posture pour le professeur et pour les élèves. Le professeur change de regard sur l’enseignement : il accompagne l’élève, remédie et fait approfondir. L’élève devient maître de son enseignement.
A la maison, l’apprenant prend connaissance des cours et les apprend à son rythme. En classe, l’apprenant réalise des exercices, échange avec ses camarades, est actif, poursuit son apprentissage en groupes et il peut utiliser son téléphone portable, une tablette ou son cahier.
Les documents que je donne à mes élèves par internet sont également distribués sur papier et mes élèves ont toujours un cahier de Français qu’ils doivent remplir.

L’objectif pédagogique premier est de donner le temps nécessaire aux élèves pour se motiver pour leurs études c’est-à-dire comprendre, apprendre, retenir à long terme et s’approprier des connaissances.
Je travaille en "classe inversée" et j’utilise aussi les outils donnés par les sciences cognitives.

Pour que cela fonctionne, le professeur doit établir des liens de confiance avec ses élèves qui doivent accepter ce mode de fonctionnement.

Elisabeth Soulassol

A la maison, les élèves doivent apprendre les cours théoriques (vidéos, manuel de cours…) déposés sur le mur de cours de la classe. S’ils n’ont pas internet chez eux, ils peuvent regarder les vidéos au lycée ou pendant l’heure de cours.

En classe, les élèves travaillent en”îlots bonifiés”, par groupes de trois, chacun ayant pour une semaine une responsabilité dans le groupe : un responsable du niveau sonore et du temps, un autre du travail fini, un autre des relations entre les groupes. Chaque groupe a trois gobelets plastiques à sa disposition : un vert "Tout va bien Madame", un orange "Venez Madame dès que vous le pourrez", un rouge "Urgence, venez Madame".

Dès le début de l’heure de cours, je vérifie si le travail demandé à la maison a été fait à l’aide de l’application Plickers.
Dès que l’évaluation est terminée, j’ai les résultats par questions et par élèves. Je peux donc voir tout de suite qui a appris la leçon et qui ne l’a pas apprise et revenir sur une question qui ne serait pas comprise par un groupe d’élèves.

Puis, les élèves se mettent en groupes, prennent les verres, les tablettes (s’il n’y en a pas, leurs téléphones portables branchés sur ma borne Wifi et un câble). Je donne les consignes pour l’heure de cours et ils se mettent au travail. Préalablement, sur un mur virtuel, j’ai déposé le minimum de ce qu’ils doivent connaître à la fin de l’objet d’étude (la trame du cours, les objectifs, la fiche d’autoévaluation, les fiches de mémorisation, les cours vidéo, les compléments de cours, des connaissances diverses sur le fond et la forme) et le lien est donné dans le cahier de textes électronique de la classe.

En classe, les groupes peuvent-à leur gré- faire le travail demandé sur papier ou sur tablette (une minimum par groupe). J’ouvre alors un dossier que je partage avec moi-même-sur google drive et les élèves enregistrent des fichiers dans le dossier.
Je peux donc en permanence regarder ce qu’ils font et réagir même s’ils ne le demandent pas (par exemple si je vois une erreur).

A la fin du cours, chaque groupe dépose son travail. Je peux donc le corriger à la fois pendant le cours et en dehors du cours avec le lien drive.