L’Ecole Bongraine, un écosystème au service des enfants publié le 02/03/2018  - mis à jour le 03/03/2018

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Apprendre pour partager

A l’origine de cette mobilisation, les familles contribuent activement à ces projets. Elle amèneront des plantes pour s’approprier à leur tour la mare pédagogique et assisteront à son inauguration. Une implication qui permettra de valoriser le travail des élèves qui seront impliqués dans la fabrication de cette mare.

En effet, l’entreprise choisie par l’école n’a pas été prise au hasard, il s’agit « Des filles du vent » qui a pour objectif le développement de la biodiversité dans les points d’eau. Biodiversité qui sera d’autant plus riche qu’à côté de la mare se trouvera une friche fleurie favorisant la flore. Initiative soutenue par l’association Nature environnement 17 qui intervient aussi auprès des élèves.

Car pour étudier des écosystèmes, le parti pris de l’école est d’élaborer un écosystème local dans lequel chacun à sa place, chacun apporte les éléments nécessaires pour que les enfants apprennent et grandissent.

C’est dans ce cadre, que douze étudiants de l’IUT génie civil de l’université de la Rochelle interviennent dans les classes en vue de travailler sur la construction d’une maison écologique au sein de l’établissement. Une maison respectueuse de l’environnement avec des panneaux solaires, des systèmes de récupération des eaux de pluie et d’isolation. Cette collaboration a été possible grâce à l’accompagnement en sciences et technologies de l’école primaire qui a mis en place au niveau national ces partenariats.
Mais ce partage n’est possible que grâce à la coopération.

Apprendre pour coopérer

Coopérer c’est prendre part, contribuer, participer à un projet commun. Or, l’ensemble de ces actions ont amené l’équipe pédagogique à multiplier ses échanges, à se dépasser, à augmenter son inventivité pour fédérer toujours davantage les élèves.
C’est ainsi que les enseignants ont décloisonné leur classe en échangeant les niveaux afin que les enfants puissent aller à la rencontre de l‘altérité.

De plus, dans le cadre des activités pédagogiques complémentaires, les élèves sont mélangés pour dépasser leur niveau de classe et apprendre à mieux se connaître.
Ce mélange est renforcé par le fait que les élèves volontaires de CM2 sont tuteurs des CP. Dès lors, ils se doivent de les guider, de les recentrer, de les accompagner dans leur nouvelle aventure : l’école primaire.

Cet accompagnement se traduit par du temps passé ensemble, lors des récréations, lors des repas afin que les plus petits acquièrent progressivement l’autonomie voulue. Cette solidarité a même été jusqu’à la mise en place de jeux tels que l’épervier, la balle assise ou le ballon prisonnier, permettant de faire des récréations certes un moment de détente mais aussi un lieu d’échanges, un espace dans lequel la culture de l’école peut se construire. Ces jeux ont émergé durant le conseil des enfants.

En effet, la coopération n’est pas innée, elle nécessite des temps de réflexion, des temps pour co-constuire le vivre ensemble. Le conseil des enfants qui réuni deux enfants de chaque classe permet d’aborder outre les questions de l’environnement, toutes les idées visant à améliorer le climat scolaire et le partage.
Partage qui ne s’effectue pas seulement entre les élèves de l’école primaire, mais dépasse les murs pour faire de l’école un lieu de tous les possibles, notamment pour les enfants des classes maternelles qui sont invités à partager plusieurs temps avec leurs aînés dans le cadre d’actions en classe, de lectures à voix haute, de pique-nique ou d’événements festifs tel que le Carnaval.

Les échanges inter-niveaux vont plus loin ! Ainsi, les élèves de CM2, qui se préparent à intégrer le collège, vont à la rencontre des collégiens :

  • pour les sensibiliser aux enjeux de l’alimentation lorsqu’ils partagent ensemble un petit déjeuner,
  • pour partager leur préoccupations quant à l’environnement grâce à des sorties pédagogiques par le biais du navire océanographiques l’Estran de l’université de la Rochelle,
  • pour participer à des projets pédagogiques comme la réalisation d’une illustration pour la voile de la navigatrice Nolwenn Cazé ou encore l’élaboration d’un livret de survie avec les sixièmes.

Autant de temps d’échanges visant à multiplier les rencontres pour que les enfants s’approprient le collège comme étant un nouvel espace de vie et d’apprentissage qui leur appartient.

terre

C’est avec les mots que la violence peut disparaître, c’est par la médiation, que les élèves sortent de leur zone de confort pour être à l’écoute, comprendre et respecter leurs pairs. Le message clair a donc changé leur perception, leurs rapports aux autres.
Au delà de l’apaisement des récréations, l’école Bongraine a réussi le pari d’innover en créant un écosystème complexe à travers lequel les enfants s’approprient leur école, leur quartier, leur planète pour en faire un lieu d’échange, de réciprocité et d’entraide. C’est autour des tables du réfectoire qu’ils échangent entre eux et désormais avec tout le personnel, c’est lors de la préparation des conseils de classe qu’ils s’expriment librement en étant soucieux du bien vivre ensemble.

Ils deviennent attentifs aux autres et à tout ce qui les entoure. L’environnement les amène à se décentrer, à voir au-delà d’eux mêmes, de leurs pairs, de leur quartier et à prendre conscience de leur citoyenneté, de leur force d’action, de leur conscience collective.
Nous pouvons dire que l’École Bongraine, comme le colibri, fait bien plus que sa part !