Arts de Faire Culinaires - CLG M de Valois Angoulême publié le 16/03/2016

Fédérer les initiatives autour d'une action commune

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Paroles de l’équipe de direction

Françoise Cuisinier, principale du collège pilote (2013-2015) explique que :

"l’équipe projet a mis bout à bout toutes les initiatives en cours dans l’établissement, que ce soit à l’initiative des enseignants ou des services, et les a complétées par des interventions extérieures permettant de structurer le programme des actions en fonction des connaissances et des méthodes selon les progressions pédagogiques des disciplines pour chaque niveau. Cette méthode d’élaboration a permis de prendre en compte les besoins des élèves et de rechercher à favoriser leur bien-être, leur développement à l’autonomie, la lutte contre le décrochage scolaire et de collaborer avec les familles à la construction des adultes de demain !"

"En tant que principale, j’avais envie de trouver une façon d’attirer les familles afin qu’elles s’impliquent davantage dans la vie du collège mais aussi redonner confiance aux élèves en difficultés scolaires en leur permettant d’être à l’aise sur cette thématique commune que nous avions décidé d’évaluer mais de ne pas noter. Les arts de faire culinaires nous ont paru une belle opportunité."

Marie-Line Huc, diététicienne du CENA et membre actif du groupe de pilotage explique que :

"ce projet, qui bouleverse le fonctionnement de l’établissement, souhaite démontrer son utilité, pour qu’à terme, les ateliers d’éducation à la consommation soient définitivement intégrés dans les programmes d’enseignement au collège. L’inspection académique suit le développement de ce projet et encourage son déploiement dans d’autres collèges du département, à titre expérimental, afin d’en confirmer la pertinence."

Emilie Orliange, doctorante du CEPE de l’Université de Poitiers explique qu’elle a été sollicitée pour concevoir une méthodologie de suivi et d’évaluation de ce projet afin de le valoriser et trouver des financements et elle ajoute que :

"la recherche aboutira par la validation scientifique du guide méthodologique accompagné d’une mallette pédagogique produit par le groupe-projet pour assurer la reproductibilité de cette initiative dans d’autres collèges."

Paroles de professeurs

Florence Raillat-Rouet, professeur de SVT, explique :

"Avec ce projet d’éducation à la consommation alimentaire, il a été possible de cultiver l’envie d’apprendre chez les élèves en leur permettant, avec différentes activités scientifiques, selon les niveaux, d’utiliser les connaissances et méthodes acquises dans toutes les matières pour les mettre en pratique au cours des ateliers afin de réussir à jardiner, cuisiner, déguster et partager... Il leur permet de développer leur esprit critique en abordant grâce à l’alimentation, problématique partagée chaque jour par tous, les thèmes de la responsabilité humaine dans les domaines de la santé et de l’environnement pour un développement durable afin que les élèves puissent avoir un comportement réfléchi dans leur vie quotidienne."

Elle poursuit en ajoutant que :

"Les actions du projet d’AFCC permettent aux élèves de découvrir du jardin à l’assiette et d’apprendre à savoir-faire ce qu’ils mangent. Ces différentes activités peuvent permettre aux collégiens d’acquérir des connaissances scientifiques sur la biodiversité, le fonctionnement du corps humain, etc. Elles ont pour but de favoriser le bien-être des adolescents au cours de leur scolarité et de développer leur esprit critique pour comprendre les liens entre la Santé et l’Environnement dans le monde actuel afin qu’ils puissent être capables de faire des choix réfléchis et consommer de façon responsable dans leur vie quotidienne."

Olivier Barbarin, professeur de sciences physiques

"La mise en place de ce projet et plus particulièrement de l’atelier de cuisine moléculaire a été d’une grande richesse que ce soit au niveau de la mise en œuvre des apprentissages mais aussi sur le plan humain et relationnel avec les élèves. Rien de tel que le passage à la pratique pour progresser, enrichir et valoriser les acquis. La phase de manipulation est indéniablement un moment incontournable et indispensable pour les élèves. En effet, ils apprécient le fait d’être peu nombreux et de pouvoir créer, toucher, et manipuler les éléments étudiés. Ces effectifs réduits mis en place et sans lesquels cette partie du projet n’aurait pas été réalisable, leur permettent de s’épanouir et de prendre confiance en eux. Ils privilégient également un contact enseignant-élèves qui d’habitude tend à disparaître dans la masse et qui là se fait plus simplement. Pour finir, je tiens particulièrement à remercier Mme Bayle pour cette co-intervention. Sans elle, la mise en place de cet atelier n’aurait pas pu se faire aussi facilement."

Geneviève Noel, professeur d’Arts Plastiques

"Au niveau cinquième, les élèves ont fabriqué le repas d’un extraterrestre, en présentant dans des verrines ou assiettes, des mets surprenants, composés de papier et divers matériaux colorés.
Au niveau quatrième, l’accent a été mis sur la publicité conçue pour un produit alimentaire, inventé par chaque élève. Le statut du portrait de La Joconde a alors été modifié pour être transformé en publicité. Chacun a ensuite réalisé le packaging de son produit et appris à lire et à concevoir l’emballage le plus adapté. Après la visite au Cifop, les élèves dressent une table sur l’un des thèmes proposés (hiver, enfance, St Valentin, campagne, futur, exotisme, mer) en imaginant les assiettes, verres et couverts.
Au niveau troisième, les élèves ont réfléchi sur le thème de la junk food et composé une réalisation en 2 ou 3 dimensions. La leçon correspondant donnera des références sur le thème des Arts de Faire culinaire, sujet proposé pour l’épreuve d’histoire des arts du brevet des collèges."

"Les élèves se sont sentis concernés par toutes les notions abordées, car les actions menées dans le projet sont complémentaires. La plupart ont bien adhéré, le projet étant très concret."

Caroline Bayle, Animatrice Culinaire

"Les divers ateliers de cinquième sont un moyen de voir l’évolution des élèves en termes de perception d’hygiène, de respect du personnel de la restauration, d’autonomie et de prise de risque. C’est aussi le moment de montrer que la cuisine peut être aussi bien un travail collectif qu’individuel. Tous les élèves sont situation de réussite ce qui permet de valoriser l’ensemble du groupe. L’implication du professeur de SVT, Madame Raillat Rouet, a permis de réinvestir des acquis du cours de SVT et de valider des compétences. L’éveil à la dégustation tient une place importante, elle permet aux élèves de dépasser le j’aime/je n’aime pas et d’apprendre à argumenter et à développer ce qui est du domaine des sens. Très vite, ils acquièrent des automatismes pour décrire ce qu’ils perçoivent et nous ne sommes plus dans le schéma hédonique mais de l’échange autour d’un aliment ou d’une préparation. Ces ateliers doivent être réalisés en petit effectif (au plus 12 élèves ou 1/2 classe) pour permettre à chaque élève de s’exprimer.
En quatrième, l’atelier de cuisine moléculaire permet de réinvestir ce qu’ils ont acquis en cinquième et de créer du lien avec l’enseignement général. Ils ont gagné en autonomie et en maturité. Nous avons travaillé de façon sereine et en totale collaboration avec l’enseignant Monsieur Barbarin. La visite des quatrième dans un centre d’apprentissage service a été le moment d’échanges avec les apprentis et de faire vivre à tous les élèves un repas à la française. Elle a permis aussi de poursuivre la démarche de la dégustation alimentaire, de créer du lien avec les cours d’arts plastiques, de leur faire découvrir les métiers de la restauration et de bouche et un enseignement par alternance."