Le Petit Chaperon Rouge entre Tradition et modernité publié le 17/06/2015

Adapter et réécrire un conte avec son appareil connecté personnel en classe de seconde Bac Professionnel.

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Les réseaux sociaux ou le travail hors de la classe

S’agissant d’un projet annuel, à raison d’une heure hebdomadaire seulement, il a fallu respecter un échéancier et trouver des solutions afin d’optimiser ce temps de travail.
Nous avons donc créé un groupe sur Facebook puisque chaque élève y avait déjà un profil et pouvait ainsi facilement s’y rattacher.

Pour des raisons de sécurité évidente, j’ai choisi d’être administratrice de ce groupe et de le paramétrer afin de préserver sa confidentialité. Ce fut aussi l’occasion de parler de la trace numérique et du respect des autres en travaillant sur une charte.

De plus, nous y avons invité différents acteurs susceptibles de nous aider, de nous conseiller quant à notre travail. Nous avons par exemple convié un illustrateur jeunesse de Poitiers, Monsieur Luc Turlan, un jeune comédien parisien de talent, Monsieur Quentin Faure, ainsi que l’École des Lettres.

Les bénéfices de la création d’un tel groupe sur Facebook sont incontestables et ont même dépassé mes espérances. Mieux qu’un journal de Bord, ce groupe intitulé « projet Petit Chaperon Rouge » nous a permis de mutualiser le travail de chacun, de partager des informations, de communiquer entre nous et avec les professionnels invités (désenclavant ainsi notre petit lycée professionnel de campagne) et tout cela en dehors de la classe.
L’heure hebdomadaire d’EGLS s’est ainsi démultipliée très simplement et avec beaucoup d’enthousiasme.

Tradition littéraire et modernité

Avant de réécrire ce conte et de l’ancrer dans la modernité, nous avons étudié plusieurs contes traditionnels, insistant sur leur structure, leur démarche pédagogique et psychologique.
Ainsi ai-je pu aborder différentes notions de littérature comme le schéma narratif, le schéma actanciel, le conte et l’oralité, le merveilleux… et lire des extraits de La Psychanalyse des Contes de Fées de Bruno Bettelheim…
Lorsque les bases étaient suffisantes, les réécritures ont pu débuter. Des groupes de deux, trois ou quatre personnes se sont constitués tout naturellement au gré des envies et des idées. La consigne était la même pour chacun, à savoir, ancrer le conte dans la modernité pour donner une « leçon » de vie à un jeune public. Par exemple, un groupe a rédigé une courte pièce de théâtre sur les dangers de l’alcool, le héros, petit Chaperon Rouge moderne est confronté à un personnage (loup) qui le tente mais l’arrivée d’un véritable ami (bûcheron) règlera la situation. Un autre exemple, celui d’un Petit-Chaperon proie d’un Cybercriminel sur Facebook, etc…
Les élèves ont construit eux-mêmes leurs illustrations sous différentes formes : dessins, montage photographique, vidéos…Ils ont ainsi pu mettre en avant leur créativité, pour certains leurs talents de dessinateurs et pour d’autres leurs compétences numériques.

Le numérique permet donc de conjuguer tradition littéraire et modernité sans dénaturer l’un ni travestir l’autre. Il permet également d’optimiser l’enseignement des lettres, de renforcer certaines compétences, de susciter l’enthousiasme et l’intérêt des élèves pour la littérature car il offre une autre focale. Il devient alors un outil précieux et pertinent dans le cadre de l’enseignement du Français, il est au service de la Littérature et de l’Humanisme.

Documents joints

Charte des usages de Facebook écrite avec les élèves

Charte réalisée avec les élèves pour l’utilisation des appareils personnels