L'évaluation sans note au lycée, retour d'expérience au CEPMO publié le 09/09/2014

Pages : 1234

La question de l’appropriation du sens de la grille par les élèves

Une vue du CDI du CEPMO

Cet enjeu se pose tout au long de l’année scolaire, a fortiori au commencement.

En début d’année sont proposés aux élèves des exercices types ou des tâches simples qui permettent de mettre en œuvre chaque fois un nombre très restreint de compétences afin d’observer ce qui se « cache » derrière la compétence mobilisée et donc de faire sens.
Par exemple, cela peut prendre la forme d’un débat en classe pour identifier la compétence et l’étape travaillées lors d’un exercice. De même l’enseignant peut proposer aux élèves des séquences d’auto-correction permettant une meilleure appropriation de la grille obligeant les élèves à se questionner sur les différentes étapes et compétences évaluées.

Ce travail ayant lieu au début de l’année dans chaque matière, il permet par la suite pour les élèves de constater que s’établit un barème commun de compétences interdisciplinaires qui a pour visée de les aider à dépasser la vision cloisonnée des disciplines. Ainsi, cette forme d’évaluation les aide à effectuer des transferts d’outils intellectuels - les savoir-faire - entre les différentes disciplines (comme par exemple le paragraphe argumenté en seconde), sans pour autant négliger les contenus disciplinaires spécifiques.

Durant l’année, l’équipe pédagogique s’applique à amener progressivement les élèves à résoudre des tâches complexes, c’est-à-dire des tâches qui obligent ceux-ci à mobiliser des ressources internes (connaissances, capacités, méthodes, attitudes) et externes (documents, groupes, ...), appropriées pour dominer une situation nouvelle.

Du côté des professeurs, ces modalités pédagogiques tendent à harmoniser les pratiques, par exemple en explicitant très clairement les critères de réussite ou bien les compétences mises en œuvre pour réussir la tâche. Plus globalement, cela favorise le travail interdisciplinaire en apportant un regard nécessairement plus ouvert sur les exigences des autres matières et les programmes qui les composent.

Enfin, pour rendre plus efficiente l’appropriation du sens de la grille, les élèves sont fréquemment invités à pratiquer une évaluation réflexive de leurs productions (autoévaluation lors d’une évaluation et à la fin de chaque période). Pour ce faire, ils doivent manipuler cet outil d’une part et mettre à distance leur travail afin de l’objectiver et de le dédramatiser d’autre part.

La grille alimente divers dispositifs articulant des échelles de temps variées

En effet, l’outil permet une évaluation rapide et précise permettant la mise en place de remédiations sous différentes formes. Ainsi, des dispositifs tels que le soutien ou l’aide au devoir s’adaptent aux constats communs du professeur et de l’élève. Cela permet donc une communication plus fluide et sereine car le vocabulaire et les attendus sont clairs et communs. Au final, on constate bien souvent une remédiation plus efficiente.

Sur un plus long terme, la pratique de l’autoévaluation en fin de période permet à l’élève de porter un diagnostic lucide qui permet d’affirmer, d’affiner ou encore d’infirmer des axes de travail durant une période, des stratégies à mettre en œuvre tout au long de l’année et une progression globale de la Seconde à la Terminale. L’élève devient alors le propre acteur de sa progression et de sa scolarité.

Pour accompagner ce travail d’autoévaluation, élève et professeur se rencontrent lors d’un tutorat institutionnalisé dont un des objectifs est d’effectuer une lecture transversale afin de poser un diagnostic et permettre d’engager une discussion sur les objectifs, les remédiations possibles et l’orientation envisageable.

Enfin, le bilan1 de fin de période permettant la communication avec les familles s’appuie sur les grilles de compétences afin de valoriser les compétences acquises par l’élève, d’objectiver celles qui restent à renforcer et donc permettre une discussion constructive à propos des perspectives possibles en termes de scolarité et d’orientation professionnelle.

(1) Voir documents joints : feuille de bilan. Au CEPMO, il n’y a pas de conseils de classe « traditionnel », mais des bilans, c’est-à-dire une rencontre entre tous les enseignants de la classe, les parents et les élèves avant chacune des périodes de vacances.
Les élèves, après avoir rencontrés individuellement tous leurs enseignants lors des « auto-évaluations » vont rendre compte d’une synthèse de leur période (6 semaines de cours), dans laquelle ils évoquent leurs progressions, les perspectives qu’ils se donnent, leur investissement personnel dans le travail mais aussi leur place dans la vie de l’établissement, leurs difficultés.

Documents joints
un document Feuille de bilan (PDF de 268.9 ko)

L’évaluation sans note au lycée, retour d’expérience au CEPMO.

un document Grille arts plastiques (PDF de 98.9 ko)

L’évaluation sans note au lycée, retour d’expérience au CEPMO.