Développer la réussite et le désir de progresser des élèves dans les activités proposées durant le temps de la classe. publié le 09/07/2010

Mise en oeuvre de domaines de la compétence 7 du socle commun.

L’un des enjeux du socle commun porte sur l’acquisition par les élèves de méthodes de travail suffisamment rigoureuses et efficaces pour leur permettre de progresser et de réussir, au moins au collège, sans doute tout au long de leur scolarité et même ensuite. C’est en classe, dans les activités proposées aux élèves, que les ressources et les techniques utiles pour atteindre cet objectif peuvent être trouvées. La suite de l’article propose une série d’activités faciles à conduire en classe.

Faire lire, simplifier, reformuler les définitions du manuel et du cours.

Nombreux sont les professeurs qui prennent le temps, en classe, de retravailler les définitions de la leçon que les élèves auront à maîtriser. Ce temps pris en classe met les élèves en activité et bien sûr facilite la mémorisation future du vocabulaire disciplinaire. Organisée sur le temps de la classe, cette activité devient une étape fondamentale de la réussite des élèves, de leur progression dans la maîtrise des apprentissages. Dans le même temps cette activité quotidienne devient une véritable technique de travail, qui doit faire sens auprès des élèves.

Guider et accompagner les élèves dans la mémorisation du cours.

En donnant pour chaque partie du cours que l’on débute en classe, la liste des connaissances et des exercices qu’il faudra maîtriser, on aide les élèves à se repérer et donc à s’organiser. Si un chapitre se décompose en 3 parties, les élèves recevront 3 listes de ce qu’il leur faudra retenir. L’évaluation de fin de chapitre s’appuie sur cette liste. En guidant les élèves, on les motive : ils savent que ce qu’ils sont en train de réviser est susceptible d’apparaître dans le sujet de l’évaluation. On facilite leur réussite et l’on augmente leur maîtrise des points clés du cours : le bilan est positif aussi bien pour les élèves que pour l’enseignant. Ainsi, en guidant les élèves, on les aide à mieux s’organiser.
Cette aide peut ne pas suffire. Certains collégiens ne réussissent pas à travailler chez eux ou manquent absolument de maîtrise dans l’apprentissage des leçons. En mettant en place une séance de révision systématique, en classe, avant chaque évaluation sommative, le professeur se retrouve en position d’aider véritablement les élèves à mémoriser une leçon, par les conseils de méthode qu’il donne. Mieux encore, l’enseignant a l’occasion d’observer les capacités réelles de chacun de ses élèves. Il arrive, parfois, que des élèves se plaignent de ne pas être compris d’un de leurs professeurs, qui après leur avoir remis une mauvaise note, souligne que la mauvaise note a pour cause un manque de travail...sans savoir ce qu’il en est vraiment. En donnant aux élèves un temps de classe pour réviser, méthodique, organisé et silencieux, on obtient toujours le même résultat : des élèves motivés, désireux d’en faire le plus possible en classe pour s’épargner des efforts à la maison, des élèves en difficultés ou lents qui peuvent enfin démontrer toute leur bonne volonté à leur enseignant... Au final les évaluations sont mieux réussies, les leçons mieux maîtrisées, les élèves plus motivés,....la liste des points positifs est longue.


Mettre en place des séquences d’autoévaluation.

L’autoévaluation ne peut porter que sur des habitudes de travail connues des élèves, maîtrisées par eux. Ce n’est que parce qu’ils ont conscience de ce qu’ils sont en train de faire, que les élèves peuvent parler de ce qu’ils ont réalisé... Grâce aux méthodes de travail mises en oeuvre dans le quotidien de la classe, l’enseignant se retrouve en mesure de vérifier que les élèves progressent dans leur maîtrise. En proposant des activités qui sollicitent un certain nombre de méthodes ou de techniques de travail (recours au lexique, recours à une leçon antérieure, planification des tâches, recours au brouillon etc.) l’enseignant peut demander à l’élève qu’il porte un jugement sur le travail qu’il vient de mener : a-t-il respecté telle ou telle phase de travail, a-t-il eu recours à telle ou telle technique etc ? Là encore, l’autoévaluation ne peut prendre sens que si elle est menée dans le quotidien de la classe. Le regard introspectif sur ses pratiques s’apprend et se maîtrise par un entraînement répété.

Encourager l’élève par le regard et le discours que l’enseignant porte sur son travail.

Cette évidence est certainement inutile à rappeler mais comment favoriser le désir de progresser et de réussir si l’on oublie de toujours pointer ce qu’il peut y avoir de positifs ou de bons dans chacune des productions, des prises de paroles, des tentatives des élèves ? Encourager l’élève, c’est lui donner le droit d’essayer, d’oser, de prendre des risques, de ne pas masquer le résultat de son travail, de rater, de ne pas encore savoir. Mais c’est aussi l’aider à se repérer dans les progrès qu’il a pu réaliser comme l’aider à prendre conscience des marges de progression qui sont encore les siennes. De la qualité de la parole de l’enseignant dépend fortement la motivation de l’élève, mais aussi de la réussite des activités d’autoévaluation : comment oser avouer ses erreurs si l’on craint les commentaires de son professeur ?

Proposer des séances de remédiation pour remettre en réussite l’élève qui vient de rater.

Il peut être chronophage de pratiquer des activités de remédiation. Il peut être en revanche pertinent et utile d’en proposer quand des élèves ont échoué dans la maîtrise de connaissances ou de capacités que l’on retrouve dans les domaines des compétences du socle commun. Ces séances de remédiation en classe sont alors l’occasion d’accompagner les élèves dans la maîtrise d’aspects du cours qui avaient pu leur poser problème. L’attention portée par l’enseignant est valorisante et peut suffire à insuffler chez quelques élèves un surcroît de motivation. La mise en place d’exercices de remédiation sont aussi l’occasion de pratiquer la différenciation pédagogique en ne négligeant pas les élèves qui avaient réussi et qui peuvent utilement pratiquer des exercices d’appronfondissement. L’important est qu’à la fin de la séance de travail tous aient eu le sentiment d’avoir progressé.

Prendre en compte dans la moyenne trimestrielle le désir de progresser et de maîtriser des techniques et méthodes de travail.

L’attachement à la note reste fort dans notre système éducatif. On connaît également les effets ravageurs que peuvent produire des séries de mauvaises notes chez nombre d’élèves. Tout le monde a conscience de la corrélation qui existe entre mauvais résultats scolaires et démotivation. La mise en oeuvre effective d’un apprentissage aux bonnes pratiques scolaires comme l’observation et la reconnaissance, en classe des efforts fournis par chacun est l’occasion peut-être de repenser nos modes de calcul des moyennes trimestrielles. Pourquoi, à l’issue d’un travail en classe méthodique, durant lequel les élèves ont pu montrer leur potentiel réel et leur bonne volonté, ne pas valoriser dans la moyenne les efforts de chacun ? Pourquoi ne pas oser bâtir une moyenne trimestrielle qui tienne compte enfin de l’envie de progresser des élèves ? Ne serait-ce pas pertinent que des élèves en difficulté, accumulant des mauvaises notes aux évaluations en dépit d’efforts acharnés, voient leur moyenne trimestrielle enfin proche de la moyenne ou même supérieure à dix, parce que leur professeur a su reconnaître et valoriser leurs efforts ?