Créer, ensemble publié le 24/05/2018

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Capacité à réaliser une production à la fois nouvelle et adaptée au contexte dans lequel elle se manifeste, la créativité joue un rôle de plus en plus important dans l’économie et dans l’émergence de nouvelles approches pour répondre à des questions sociales et écologiques actuelles.

Comment développer les capacités créatives ? Quel rôle joue le professeur ?


Xavier Garnier a présenté des travaux de recherche sur ces questions lors d’une conférence participative en ouverture des "Rencontres autour du numérique" du 2 mai 2018.

Les ressorts de la créativité

Dans un article rédigé en 2012 Todd Lubbart1 en examine les ressorts psychologiques.
D’un point de vue théorique, certains traits de la personnalité ont été reconnus comme ayant une importance particulière sur la créativité. On en dénombre six : la persévérance, la tolérance à l’ambiguité, l’ouverture à de nouvelles expériences, l’individualisme, la prise de risque et le psychotisme (la tendance plus ou moins forte à respecter les normes de société et les contraintes de la réalité).

L’expression de la pensée divergente, à travers des situations de brainstorming par exemple, permet de donner une place aux idées « marginales ».

L’environnement, notamment à l’école, joue un rôle important dans le développement des capacités créatives. La possibilité de participer à des projets par exemple, surtout si les processus comportent une phase de rêve, et laissent une place à la création dans la production.

Mais le sentiment de sécurité et d’appartenance au groupe reste fondamental pour développer les compétences.

Enseignement et bien-être

Pour qu’un jeune connaisse et développe ses capacités personnelles il doit se sentir non seulement stimulé mais aussi accompagné et en sécurité dans le groupe.
Cela ne va pas de soi. Dans sa conférence "La bienveillance active, levier pour un accompagnement efficace de l’élève " en janvier 2017, Christophe Marsollier2 illustre comment nous pouvons installer à contrario une "violence éducative ordinaire" si nous ne prêtons pas suffisamment d’attention à l’éthique relationnelle.
Les enseignant.e.s qui apprennent à user de tact et d’empathie quand ils interviennent auprès des élèves, à les soutenir dans leurs essais, et qui évitent de les mettre face à une trop grande exigence leur permettent de s’engager plus en profondeur dans les apprentissages, de mieux se connaître, de prendre des initiatives et de tirer parti de leurs erreurs.

Il explique aussi que la bienveillance ne consiste pas à laisser croire au jeune qu’il ou elle doit faire ce qui lui plait, mais à agir et parler dans son intérêt.

Créer et apprendre

Créer nécessite des connaissances, et implique d’évaluer et d’analyser. C’est donc une activité complexe.
Il n’est pas nécessaire d’attendre que les élèves maitrisent les tâches moins complexes avant de leur proposer des défis créatifs, qui sont souvent stimulants. Mais si l’objectif est d’apporter une connaissance à l’occasion de cette activité attention cependant à bien prendre en compte les savoirs pour rester dans la zone proximale de développement, et ne pas hésiter à permettre la collaboration.

Les technologies par exemple peuvent venir soutenir le processus ou au contraire le perturber si leur usage n’est pas suffisamment familier à l’élève.
Dans certains cas il sera donc préférable que dans le groupe de création un.e élève à l’aise avec l’outil se charge de son utilisation. Ou alors de laisser aux élèves le choix de leurs outils de travail.

Viser plus haut : Bloom et Vygotski dans la classe

 Les sources utilisées par Xavier Garnier (mur virtuel)

(1) Professeur de psychologie à l’Université Paris Descartes, "les ressorts psychologiques de la créativité, SEES / REVUE ECONOMIQUE ET SOCIALE > numéro 4
décembre 2012.

(2) Docteur en sciences de l’Éducation, Inspecteur Général de l’éducation nationale